Alors que les autorickshaws indiens connectés à l’application PassApp envahissent le paysage cambodgien, les motos tuk-tuk, moyen de transport traditionnel khmer, peinent à subsister face à la concurrence.
Devant les hôtels, les restaurants ou aux coins des rues, il est devenu normal d’apercevoir des chauffeurs de tuk-tuk dormir ou écouter la radio, attendant inlassablement qu’un client vienne réclamer leurs services. Auparavant leader du marché, certains d’entres eux ont vu leur salaire réduit.
« Chaque jour, nous regardons les chauffeurs d’autorickshaws transporter nos passagers dans la ville », explique un conducteur au Khmer Times.
De nombreux chauffeurs de tuk-tuk, devant l’évolution inquiétante de la situation ont même préféré abandonner leur héritage culturel et investir dans la technologie, ne pouvant plus subvenir aux besoins de leur famille.
Ainsi, les conducteurs ayant acquis un autorickshaws constatent une importante différence : « L’activité est florissante, et il est parfois difficile de servir tous les clients, tellement la demande est importante », déclare Soth Eng, 45 ans.
Les clients, pour la plupart étudiants ou employés de bureau, utilisent désormais les transports proposés par l’application PassApp pour une question de facilité, d’efficacité et également de sûreté. En effet, plus besoin de négocier le prix durant de longues minutes, celui-ci est connu à l’avance par le passager et le chauffeur. L'itinéraire à suivre est calculé directement par l'application et est indiqué sur la carte. Ainsi, les passagers préfèrent délaisser l’authenticité du tuk-tuk pour des questions pratiques. Cela, au risque de voir un jour disparaître cet héritage du paysage cambodgien.
Conscient des effets produits par l’application, le Directeur des opérations de PassApp, Taing Vengheang, a décidé de prendre des mesures afin de rétablir un certain équilibre. « Nous avons ajouté le tuk-tuk khmer traditionnel à notre service pour améliorer les moyens de subsistance des conducteurs qui n'ont pas d’autorickshaws », affirme-t-il au Khmer Times.
Il faut donc espérer qu’à l’avenir, autorickshaws et motos tuk-tuk pourront exister ensemble, afin de laisser aux passagers le choix entre authenticité et nouvelles technologies.