La oula est une tradition ancestrale qui consiste à préparer soi-même son couscous ou sa "mhamsa" à la maison et en famille, selon un rituel transmis de mère en fille
C'est tout un art de rouler le couscous ! Il faut tout d'abord verser de la semoule moyenne dans un qasâa (grand plat en bois ou métal).
Cette semoule est ensuite mouillée à l'eau salée, tout en mélangeant rapidement en faisant des petits cercles réguliers. Tout est fait à la main, sans ustensile.
On verse ensuite petit à petit de la semoule fine, tout en continuant à mélanger.
L'opération est renouvelée plusieurs fois, puis la graine obtenue est passée au tamis fin.
La taille du grain dépend de la durée de travail.
Les graines qui restent dans le tamis constituent le couscous. Ce qui passe à travers le tamis doit être réutilisé en tant que semoule.
Le couscous ainsi obtenu est passé 1 heure à la vapeur dans un grand couscoussier. Il est ensuite étalé sur des draps de coton, au soleil, et agrémenté d'un piment séché ou d'un petit sac de clous de girofle pour le parfumer délicatement.
Le séchage dure entre 1 semaine et 10 jours. Le parfum qui se dégage des patios des maisons pendant le séchage est inimitable ...
Le couscous finalisé peut être conservé 1 an.
La mhamsa
Pour confectionner la mhamsa (petits plombs qui sont cuisinés dans la chorba, le berkoukech, ou d'autres plats en sauce), le couscous est roulé longuement avec de la farine.
Il va sans dire que le "coup de main" transmis de mère en fille est indispensable à la réussite du couscous !
Une tradition en déclin
Désormais, il devient difficile de conserver cette tradition, en raison du temps consacré au travail extérieur par les femmes, et des espaces de logement réduits.
De nombreuses femmes continuent cependant la oula, au moins pour les fêtes, et pour les plus courageuses, vendent une partie de leur production au marché.
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