La Semaine Sainte 2020 restera dans l'histoire de l’Espagne comme celle qui n'a pas existé. Le calendrier marque bien les jours importants depuis le dimanche des Rameaux jusqu’au lundi de Pâques, mais cette année, tout est différent.
Étrange Pâques, que nous n'avions jamais connue, avec la suspension de toutes les processions prévues ainsi que les déplacements pour les vacances. Les Jeudi et Vendredi Saint, en particulier, sont même vécus comme des jours "normaux" si tant est qu’on peut considérer normale cette situation de confinement auquel les Espagnols sont soumis depuis le 15 mars dernier. Beaucoup sont ceux qui continuent de télétravailler pendant ces jours fériés, qui ne le sont d’ailleurs pas à Madrid pour le personnel du service de santé, en raison de la pandémie de Coronavirus.
En Andalousie où la Semaine Sainte est vécue avec beaucoup de ferveur, c’est un déchirement non seulement pour les fidèles mais aussi pour une grande partie de l’économie du tourisme. Ainsi, dans les villes où cette tradition reste profondément enracinée comme à Séville, on estime que la suspension aura un impact économique pouvant atteindre 400 millions d'euros.
Napoléon, le choléra, la guerre civile et maintenant le Coronavirus...
C’est la première fois depuis plus de 80 ans que l’Espagne ne fête pas sa Semaine Sainte. Au cours de son histoire, seule une guerre ou une maladie ont empêché les célébrations religieuses de Pâques. Outre la guerre civile de 1936-39, il n'y a pas eu de processions à cause de l'invasion napoléonienne en 1810 et 1811, ni en 1834 à cause d’une épidémie de choléra.
Le Vatican a proposé que les processions du Jeudi Saint et du Vendredi Saint soient reportées aux 14 et 15 septembre. Pour l'instant, les fidèles devront se contenter des processions familiales qu'ils organiseront depuis leur balcon.
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