Le 1er mai est une journée officiellement fériée en Indonésie depuis seulement dix ans, et cela, après de nombreux rebondissements. Mais d'ailleurs, quelle est l'origine exacte de la fête internationale du travail ?
L'origine de la célébration du 1er mai
Il faut remonter au 1er mai 1886 à Chicago lorsqu'une grève généralisée suivie par 400.000 travailleurs demandant l'établissement de la journée de 8h de travail tourne mal et cause la mort de plus de 10 personnes. C'est en souvenir de ce tragique épisode que trois ans plus tard, en 1889, le congrès de l'Internationale Socialiste réuni à Paris décide de consacrer chaque année la date du 1er mai : journée de lutte à travers le monde. Ce jour est chômé et payé en France depuis 1947, mais il n'en va pas de même en Indonésie.
Et en Indonésie ?
Dès 1920 pourtant, les travailleurs indonésiens accordent de l'importance à la journée internationale du travail qu'ils utilisent pour réclamer des augmentations de salaire et l'amélioration de leurs droits en général, même si ce jour n'est pas officiellement férié.
À l'arrivée au pouvoir du président Suharto et de l'établissement de l'ordre nouveau en 1967, tous les rassemblements, manifestations et défilés sont déclarés illégaux. Ajoutons que la peur viscérale du communisme dans cette période de guerre froide ne joue pas en faveur de la libre expression des citoyens et des ouvriers en particulier. C'est donc la fin de la célébration du jour des travailleurs indonésiens. Il faudra ensuite attendre la chute du régime totalitaire de Suharto en 1998 pour que le 1er mai soit à nouveau célébré légalement, puis l'accession au pouvoir du président Yudhoyono qui décide en 2013 de le déclarer férié.
Depuis lors, chaque année, plus de 100.000 personnes défilent dans les rues de Jakarta pour revendiquer principalement une amélioration de leurs droits et de leurs conditions de travail.