Le triste spectacle des ordures ménagères s'accumulant dans les rues de Beyrouth et des régions environnantes est en passe de ressurgir.
Origine
La crise actuelle des déchets au Liban prend sa source en juillet 2015, après la fermeture de la décharge de Naamé, la plus grande du pays, située dans la moyenne montagne du Chouf, obtenue grâce à la pression des riverains, de collectifs écologistes et des barons politiques de la région.
Ils protestent depuis de nombreuses années contre les désagréments causés par la surexploitation du site accueillant les déchets de Beyrouth. Leurs griefs sont principalement dirigés contre les gouvernements successifs, qui ont promis à plusieurs reprises de fermer la décharge à la condition qu'un plan alternatif de gestion des déchets soit mis en place.
Le gouvernement actuel consent donc en juillet 2015 à la fermeture de la décharge de Naamé. Mais, en absence de solution de repli ou de plan alternatif, les ordures ménagères commencent dès lors à s'amonceler dans les rues.
Plan du gouvernement
Huit mois de protestations vont suivre la fermeture de Naamé, marquées par l'émergence de collectifs d'activistes de la société civile qui manifesteront régulièrement contre le gouvernement. Des affrontements, parfois violents, ont opposé les protestataires aux forces de l'ordre.
Le 12 mars dernier, l'exécutif annonce, après moult tergiversations, un plan pour résoudre la crise des déchets. Ironie de la chose, ce plan prévoit une réouverture provisoire de Naamé afin d'accueillir les centaines de milliers de tonnes d'ordures qui se sont accumulées dans les rues.
Il prévoit également la construction d'une nouvelle décharge dans le secteur de Costa Brava, au sud de Beyrouth, et la réhabilitation d'un ancien dépotoir à Bourj Hammoud, dans le Metn. Des aires de stockage temporaire ont été aménagées sur ces sites, en attendant la construction de ces décharges.
Remous
Les responsables politiques des régions accueillant ces aires de stockage ont très vite contesté le choix du gouvernement, plus particulièrement à Bourj Hammoud.
Sous la pression de militants du parti Kataëb, présidé par Samy Gemayel, député du Metn, rejoints par des activistes, et après la décision de la municipalité de Bourj Hammoud de condamner la route menant au site, le transfert de déchets vers l'aire de stockage de la localité, et les travaux de construction de la décharge, ont été arrêtés à la fin du mois dernier.
Les déchets recommencent à s'amonceler dans les rues.