Après une qualification laborieuse et un style de jeu extrêmement défensif, la Pologne a montré un tout autre visage pour ce 1/8e de finale face à la France. Exit la défense totale et place à une composition plus offensive avec le Lensois Przemyslaw Frankowski, le jeune joueur de Wolfsburg Jakub Kaminski sur les côtés et les deux milieux de terrain Sebastian Szymanski et Piotr Zielinski en soutien de Robert Lewandowski, seul attaquant de pointe.
Un meilleur visage
La première mi-temps est assez équilibrée et à la 38e minute, Bereszynski centre pour Zielinski qui voit deux frappes consécutives repoussées par Hugo Lloris puis une troisième de Kaminski sauvée sur la ligne par Raphaël Varane. Suite à cette triple occasion, les Polonais reculent et attendent la pause. Hélas, à la 44e minute, Olivier Giroud marque et devient ainsi le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France.
La seconde période est totalement contrôlée par les Bleus qui doublent la marque à la 74e minute par Mbappé. Le joueur du PSG va même s’offrir un doublé en trouvant à nouveau le chemin des filets à la 91e minute. Szczesny qui s’était autoproclamé « le seul rempart face à Mbappé » avant la rencontre a bien manqué une occasion de se taire…
La Pologne va sauver l’honneur à la toute fin de match en inscrivant un but par l’incontournable Robert Lewandowski sur penalty, suite à une main d’Upamecano dans la surface de réparation. Si le buteur du FC Barcelone rate sa première tentative, le penalty est retiré (Lloris s’est avancé trop tôt de sa ligne de but) et transformé. Score final 3-1. La Pologne s’incline contre une équipe plus forte et mieux organisée. Les statistiques illustrent bien la domination française (55 % de possession de balle pour les Bleus et 8 tirs cadrés à 3), mais la Pologne en se montrant plus joueuse a fait meilleure figure et donnerait même des signes d’espoirs pour la suite.
Les langues se délient
Aussi, après cette élimination, les langues se sont déliées et Zielinski ainsi que Robert Lewandowski ont regretté le jeu trop défensif et ennuyeux pratiqué lors des phases de groupes. Le Napolitain a déclaré : « On doit s’appuyer sur des joueurs comme moi, Lewandowski, Milik. Nous avons des ressources offensives. Pour moi, cette équipe doit jouer comme aujourd’hui. Nous n’avons rien à perdre. ». Ils ont été soutenus par Kamil Glik qui a affirmé :
« Robert a tout à fait raison de dire qu’à certains moments on devrait peut-être jouer plus offensif. On a essayé, surtout en première mi-temps. Nous avons eu des opportunités où nous avons manqué de peu d’ouvrir la marque avant la pause ».
Revue d’effectif
Auteur d’une bonne coupe du monde dans l’ensemble, Wojciech Szczesny reste l’incontestable numéro un dans les cages polonaises.
En défense, Kamil Glik a fait du Kamil Glik. Âgé de 34 ans, il n’a rien perdu de son « fighting spirit » mais il souffre toujours de sa lenteur surtout face à de jeunes joueurs qui vont de plus en plus vite.
Lokomotiv Moscou, Krasnodar, AEK Athènes, Al-Shabab. Les choix de carrière plus que discutables semblent avoir raison de Krychowiak (32 ans). Le milieu de terrain reste lui aussi combatif, mais se montre aussi approximatif. Très loin du niveau affiché lors de son passage (réussi) au FC Séville (2014-2016). On regrette de ne pas avoir vu Karol Linetty (27 ans) jouer pendant cette coupe du monde.
Jakub Kiwior (22 ans) est la grande déception polonaise de cette compétition. Brillant à La Spezia et dans l’œil de l’AS Roma ou de la Juventus, le défenseur central n’a rien apporté de plus que Jan Bednarek. Pire, il s’est souvent montré en retard et égaré sur le terrain. Il directement fautif en lâchant Olivier Giroud sur le premier but de la France. Il est sans doute le grand perdant de cette coupe du monde.
Sebastian Szymanski (23 ans, Feyenoord Rotterdam) et Premyslaw Frankowski (27 ans, RC Lens) sont aussi à classer au rayon de déceptions. Auteurs de bons débuts de saison avec leurs clubs respectifs, ils n’ont rien apporté à l’équipe nationale. C’est également le cas de Krystyan Bielik (24 ans). Très souvent blessé en club, le joueur de Championship peine à prouver qu’il a bel et bien le niveau international.
Robert Lewandowski (34 ans) a été trop couramment seul et isolé du reste de l’équipe dans le système ultra-défensif prôné par le sélectionneur Czeslaw Michniewicz. Décevant, le buteur a laissé planer le doute sur son futur en sélection. Continuer ou ne pas continuer, telle est la question.
Le latéral droit Matty Cash (25 ans) et le défenseur (déplacé à gauche, contrairement à son poste habituel) Bartosz Bereszynski (30 ans) ont réalisé une bonne coupe du monde tout comme le jeune Jakub Kaminski (20 ans) qui entre régulièrement en jeu en Bundesliga à Wolfsburg et qui a livré des prestations intéressantes.