Cela bruisse dans les milieux francophones de Varsovie… Après plusieurs mois de confinement et de vie sociale au ralenti, la nouvelle d’une pièce de théâtre - Le Carton - sur scène et en français agite la communauté, et l’on se presse pour savoir qui est la troupe des Didasca’quoi, qui a le culot de présenter une pièce - surtitrée en polonais s’il vous plaît - pile au moment de la réouverture des restaurants, quand plus personne n’y croyait.
Rencontre improbable sur la terrasse du Rendez-Vous avec ces comédiens que décidément rien n’arrête !
Cédric Tavernier (Lepetitjournal.com) : Première question, on se retrouve sur la terrasse d’un bar à vins français… Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Ça fait du bien de se retrouver en terrasse après plusieurs mois de diète sociale ?
Nicolas Florant : Ben, nous on est là parce que ça fait trois jours que Gilles scrute les bulletins météo pour qu’on vienne dans son bar… Il nous harcèle, on n’en peut plus… En plus, maintenant dès qu’il pleut, il veut qu’on répète...
Gabriela Piotrowska (à voix basse) : Et puis on veut pas se mettre mal avec sa femme Emilia ; tu le gardes pour toi... mais bon... c'est elle qui porte la culotte...
Gilles Guy : Alors mon Cédric d’amour, je te ressers un verre ? Tu nous le fais bien ton papier, hein ?
Cédric : Vous allez jouer sur scène les 12 et 13 juin prochains une comédie en français intitulée “Le Carton” ; vous pouvez nous en dire plus ?
Boris Fournier : C’est l’histoire d’un jeune étudiant qui est réveillé par un coup de fil de son propriétaire et qui réalise qu’il doit déménager dans la journée, alors que rien n’est prêt. Il appelle ses copains pour l’aider, et ils vont tour à tour débouler chez lui, avec leurs histoires, leurs lubies, et leurs problèmes pour faire complètement dérailler un truc qui était plutôt simple à la base...
Nicolas : C’est du théâtre de boulevard, simple mais bien écrit et absolument hilarant ! L’amant n’est pas dans le placard, mais pas bien loin… Un mélange de tromperies et de séduction, de quiproquos et de rigolade qui donne un cocktail détonnant avec des intrigues à tiroirs...
Cédric : Et la pièce va être surtitrée… Comme à l’opéra c’est ça ?
Gabriela : Exactement ! On a traduit toute la pièce en polonais et on projette les surtitres en direct avec un logiciel spécial dont j’ai oublié le nom ; C’est Amaury qui sera aux manettes, un boulot de dingue…
Boris : Ben ouais, surtout quand un comédien bouffe son texte et qu’il faut sauter trois répliques en live, hein Gilles ?
Nicolas : C’était une idée qu’on a eu en septembre dernier (Gabriela en fait) ; le théâtre en langue française à Varsovie, cela reste un sujet de niche, alors qu’en réalité il y a beaucoup de monde parmi nos amis et nos collègues polonais qui parlent un peu français et qui aimeraient voir une pièce vivante en version originale à condition d’être un peu aidés, comme au cinéma, tout simplement.
Cédric : Cette troupe des “didasca’quoi”, elle vient d’où ? Et c’est quoi ce nom bizarre ?
Boris : On faisait du théâtre ensemble depuis plusieurs années pour plusieurs d’entre nous, sur des formats plus courts, et cela fait quelque temps que cela nous titillait de monter une pièce tous ensemble. Pour la petite histoire, j’avais déjà appris le rôle il y a 10 ans et…
Gilles : Boris, ça n’intéresse personne tes histoires à la con… Cédric, je te ressers un verre ? Tu nous le fais bien ton papier, hein ?
Nicolas : Ils ne sont pas là aujourd’hui mais il y a aussi dans la troupe Laurent Clouet, Asli Sümer, Agnieszka Florant, ainsi qu’Amaury Charvy et Laurent Rabiega qui cette fois-ci assureront le surtitrage et le bruitage, mais qu’on a hâte de voir sur scène aussi
Gabriela : Pour le nom, on a fait un vote ; Nicolas avait proposé des trucs incompréhensibles, Gilles avait proposé des trucs franchement vulgaires, et Boris avait proposé en pleine nuit une myriade de noms assez improbables dont le moindre était les “Didasca’quoi” ; en même temps, ça marche bien ce nom sur les didascalies, hein Gilles ?
Gilles : … les didasca’quoi ?
Cédric : Dernière question ; vous n’avez que deux dates à l’affiche, les 12 et 13 juin prochains, à l'amphithéâtre Brain Embassy, prévoyez-vous d’en faire d’autres ?
Nicolas : Oui effectivement, pas encore de date additionnelle pour le moment mais on y réfléchit activement ; nous jouons le week-end des 12 et 13 juin à 19h (le samedi et le dimanche), c’est un amphithéâtre en gradins à l’extérieur et couvert : bonne acoustique, bon contact avec le public et protection contre la pluie...
Gilles : Mais il pleuvra pas…
Dates : 12 et 13 juin 2021 à 19h
Réservation : www.didasca-quoi.com (40 zł la place)
Lieu : Amfiteatr Brain Embassy, Konstruktorska 11, Varsovie