Connaissez-vous le Kompot polonais, délicieux faux-ami linguistique ?

Comme vous l’avez peut-être déjà lu dans notre article précédent, malgré un forte ressemblance, le kompot polonais (masculin) ne rassemble pas à notre compote française (féminin). En Pologne, c’est une boisson de fruits traditionnelle, qui accompagne chaque déjeuner chez babcia - grand-mère polonaise.

Kompot co to jest ?

Le kompot était déjà connu au moyen-âge. Faute de frigos et autres commodités que nous avons aujourd’hui, les gens ont cherché des méthodes de conservation pour la nourriture, en particulier pour l’hiver. Pendant cette saison, les fruits frais n’étaient pratiquement pas disponibles. L’une des méthodes connues, c’était leur cuisson, avec du sucre, pour prolonger leur durabilité. C’est ainsi qu’est né le fameux kompot.

Aujourd’hui, à l’ère des aliments industriels, pour gagner du temps on achète souvent des boissons sucrées en bouteilles pour accompagner le déjeuner (et oui, en Pologne, on boit très peu d'eau à table, sauf en cas de gueule de bois, ou lorsqu'on est malade). Toutefois, dans pas mal de celliers ou caves en Pologne, à côté des concombres marinés et des confitures, on trouvera également des conserves de kompot. En particulier chez les personnes qui ont des arbres fruitiers dans leur jardin : c’est un moyen exceptionnel de profiter du goût des fruits durant les longs mois d’hiver.

En plus, le kompot est certainement meilleure pour la santé, que toutes les boissons du commerce, grâce aux vitamines et aux fibres des fruits.
Bien sûr, la quantité de sucre dépend de nos préférences, mais comparé au soda il vaut mieux choisir cette option polonaise… 

Si vous aimez vous balader dans des quartiers louches, voire interlopes, faites attention si l'on vous propose du kompot, celui-ci n’aura rien à voir avec celui de babcia (sauf si elle porte une capuche au ras des yeux)... En argot polonais c’est aussi le nom d'un mélange de drogues de mauvaise qualité, nommée également « l’héroïne polonaise ».

Notre recette de kompot

Avertissement, il n’existe pas une seule recette pour le kompot, c’est ce qu’on appelle en Pologne, de « la cuisine du placard », mixture des produits « qu’on a en ce moment ». 

Premièrement, on a besoin de fruits : pommes, poires, pêches, fraises, cerises, rhubarbe ou prunes – toutes les variations et compositions sont permises. En cas de fruits plus gros, il vaut mieux les couper en morceaux. 

Il faut environ 1 kilo de fruits pour 2 litres d’eau. D’ailleurs, le kompot se prépare parfois avec des fruits séchés : en Pologne c’est une variation pour Noël (kompot z suszu), pour laquelle on peut même acheter des mixtes des fruits secs spéciaux.

Le temps de cuisson dépend des fruits choisis : plus ils sont durs, plus il leur faut de temps. Le plus important c’est de ne pas  prolonger inutilement la cuisson, afin de ne pas détruire la majorité des vitamines. C’est pourquoi quelques minutes suffisent pour que les fruits deviennent mous et leur parfum remplisse toute notre cuisine.

Si on en a envie, on peut ajouter du sucre ou du miel, mais aussi des épices, en fonction de nos préférences. Quelques gouttes de jus de citron pour des notes acides plus fortes. Les clous de girofle, l’anis ou la cannelle, particulièrement pour un kompot de pommes, pour le rendre exceptionnellement aromatique. Si vous cherchez plutôt de rafraîchissement, ajoutez deux feuilles de menthe.

Enfin, un argument final pour la préparation du kompot, même pour les catastrophes en cuisine – il est impossible à ne pas le réussir. Comme dit précédemment, toutes les variations sont possibles. Les Polonais ne manquent pas de créativité : on le mélange parfois avec des sirops de fruits, des jus, même des infusions ou du thé. 

N’hésitez pas à expérimenter !