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Noé Nitot et son projet culturel : Projekt Walizka

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Écrit par Cédric Tavernier
Publié le 25 novembre 2020, mis à jour le 25 novembre 2020

Noé Nitot qui a animé le concert francophone du 5 septembre 2020 et y a chanté ne fait pas que de la musique. Il s’occupe aussi du projet culturel Projekt Walizka. Découvrons ses projets et qui il est !

 

Noé Nitot

 

Lepetitjournal.com : Depuis quand habitez-vous en Pologne, que pensez-vous du pays ?

Noé Nitot : J’habite en Pologne depuis octobre 2009. Je suis tombé amoureux de la nature de ce pays, après un tour d’Europe de 5 mois fait en camionnette en 2007 avec l’association ATD Quart Monde.

 

Lepetitjournal.com : En dehors de vos activités culturelles avec Projekt Walizka, dont nous parlerons ensuite, vous êtes aussi musicien ?

Noé Nitot : Nous dirons plutôt que je fais de la musique. J’ai commencé dans l’univers de la musique par la batterie et les percussions quand j’avais une quinzaine d’années. Pour me tourner par la suite vers le chant, que je pratique à travers différents projets musicaux. Plutôt dans l’univers du reggae, du dub et du hip-hop. En Pologne, j’ai eu quelques groupes avec qui je suis resté pas mal de temps, dont certains avec qui je continue à l’occasion de concerts, comme Groove Baza. Mais je préfère vraiment travailler sur des projets libres où la musique vit réellement aussi bien en live qu’en album. C’est-à-dire une musique plutôt tournée vers l’improvisation. Différents textes sont préparés au préalable, mais sur scène ces textes seront chantés plus ou moins différemment, peut-être entremêlés, en fonction des musiques et de l’atmosphère qui nous entoure.

 

Noé Nitot

 

Lepetitjournal.com : Qu'avez-vous fait comme études ?

Noé Nitot : Après une scolarité vraiment pas géniale jusqu’en terminale, et étant passionné de musique depuis l’enfance, j’ai fait des études d’ingénieur du son-technicien studio. Ensuite, après plusieurs années de petits boulots et plusieurs expériences dans l’animation multiculturelle, et surtout après le visionnage du film Patch Adams, j’ai compris que ma vie devait vraiment se tourner vers quelque chose mêlant l’art et le soin. Ce qui m’a amené à faire des études en art-thérapie, spécialité clown, théâtre, musique et marionnettes. Ces dernières ont vraiment changé ma vie. Car c’est un peu comme ce que je disais précédemment concernant la musique. L’art-thérapie n’est pas une médecine où le médecin va dire ce dont le patient a besoin. C’est plutôt un art d’accompagnement. Le but du thérapeute ne sera pas de créer une séance ou tout sera organisé point par point du début à la fin, mais plutôt d’accompagner le public dans un voyage qui permettra à ce dernier de s‘exprimer, de se libérer et de travailler, avec notre aide, sur différents problèmes qu’il a en lui.

 

Lepetitjournal.com : En quoi ces études ont influencé ce que vous faites en ce moment ?

Noé Nitot : En gros, on va dire que je sais où je commence et vers quoi je me dirige. En revanche, la façon dont je vais atteindre mon but, je ne la connais pas. Cela dépendra des interactions, des réactions, des échanges avec le public et moi. Cela peut paraître de l’improvisation, et ça l’est un peu, mais c’est une improvisation préparée. Le travail, en amont, est de se préparer à réagir aux différentes réactions possibles. De ne jamais se retrouver dans l’inconnu, en réagissant au hasard. Mais en réagissant en fonction des interactions. En musique, ou dans les arts que je pratique, c’est en général un peu la même chose, j’ai vraiment envie que le public se sente voyager et puisse rencontrer d’autres personnes, sans a priori, vraiment en voyant le potentiel de chacun(e). J’aime vraiment beaucoup la communion qui peut avoir lieu avec le public. Nous vivons une expérience ensemble. On va dire que je suis un membre du public qui a l’honneur d’être sur scène.

 

Lepetitjournal.com : Pourquoi la Pologne ?

Noé Nitot : Comme je disais au début, je suis tombé amoureux de la nature de ce pays en 2007, lors d’un tour d’Europe en caravanes. Ce périple était organisé par ATD Quart Monde, afin de rencontrer des personnes de différents milieux qui luttent contre ou qui vivent des situations de misère et d'exclusion sociale. Nous étions restés en Pologne 2 semaines. J’avais eu l’occasion, l’année précédente, de venir admirer ce beau pays, quelques jours durant l’été et de déjà tomber amoureux de la nature polonaise. Les paysages me plaisaient réellement.

 

Lepetitjournal.com : Vous n’êtes venu que pour la nature et les paysages ?

Noé Nitot : Non, pour les jeux de société aussi ! À l’époque, les ludothèques n’existaient pas. Les jeux de société étant un support phénoménal pour rencontrer des gens, je me suis fixé pour objectif de venir créer une bibliothèque de jeux en Pologne. J’ai ainsi pris avec moi un grand sac rempli de jeux de société, et suis parti pour Varsovie en octobre 2009.  Mon mot d’ordre était que tant que les ludothèques n’existaient pas en Pologne, je ne bougeais pas d’ici … Donc voilà, durant mes 7 premières années ici, je me baladais presque chaque jour avec un gros sac à dos de randonnée rempli de jeux de société, à sillonner les bars, les écoles, les maisons de la culture,… et à proposer des rencontres autour des jeux de société. La promotion du jeu n’était pas le but ultime. Le jeu servait réellement de prétexte à la rencontre et au fait de passer du temps ensemble. « Le jeu c’est le côté soleil de la vie, là où éclosent toutes ces choses qui ne servent à rien mais qui nous sont tellement nécessaires »  disait Alex Randolph, createur de jeux.

 

Lepetitjournal.com : Qu’est-ce que Projekt Walizka, ce projet dont vous êtes complètement passionné ?

Noé Nitot : Projekt Walizka existe depuis septembre 2018. Quand les jeux de société sont devenus très populaires, et par la même occasion un énorme business, je me suis tourné vers mes premières passions que sont la musique et le spectacle. Sans pour autant totalement arrêter les jeux de société…

Projekt Walizka, qui veut dire "projet valise", me permet de vraiment pouvoir faire tout ce que j’aime réellement (valise de jeux, maison valise, valise spectacle, valise radio). Le site de Projekt Walizka https://projektwalizka.com/ est accessible en francais, polonais, et anglais

 

 

 

Lepetitjournal.com : Parlez-nous de vos différentes « valises » !

La valise de jeux, j’en ai déjà pas mal parlé précédemment.

Concernant la maison valise, mon grand rêve depuis une vingtaine d’années était d’ouvrir un espace où des personnes de tous milieux, de tous âges, puissent se rencontrer et passer du temps ensemble, au calme, à travers des jeux, des promenades, des rencontres, des ateliers, des massages … et tout cela en lien étroit avec la nature. Ce rêve se réalise petit à petit avec notre beau terrain « Siedlisko Walizka » situé à une cinquantaine de kilomètres de Varsovie. Cliquez sur le lien ci-après pour découvrir ce lieu https://projektwalizka.com/fr/maison-valise/.

projekt walizka

 

Mon amie, Kasia Sokołowska, avec qui je monte ce projet, propose différents massages thérapeutiques, en particulier des pieds (réflexologie), et du corps. Ces activités seront bientôt proposées sur place.

Quant à la valise spectacles, qui concerne aussi bien le théâtre, les concerts ou les marionnettes, l’objectif est de rendre ces spectacles les plus interactifs possibles et d’amener le public à jouer avec nous sur scène. Ces spectacles peuvent se faire aussi bien de manière spontanée, comme notre tournée polonaise de l’été 2016, que plus organisée, comme la petite tournée en Roumanie de novembre 2018, ou encore dans des écoles, des fêtes,…

Et avec la valise radio, à travers différentes interviews, nous parlons de personnes intéressantes vivant ou étant de passage en Pologne. Ces rencontres se font en français, en anglais, en polonais, et parfois même en d’autres langues. L’objectif est vraiment de proposer de partir à la découverte de personnes, de lieux, proches de chez nous et de susciter de belles rencontres. Pour être autant que possible accessible aux étrangers comme aux Polonais, la plupart des interviews comportent des sous-titres. Le but est aussi de développer cette approche pour les écoles de langues. C’est-à-dire donner par exemple l’occasion de pratiquer l’anglais avec des gens habitant à côté ou des personnes de passage.

 

Lepetitjournal.com : Avez-vous des projets dont vous ne nous avez pas encore parlé ?

Noé Nitot : Un de mes petits rêves secrets serait de publier des petites histoires pour enfants. Laissons les projets actuels bien se développer et peut-être un jour, dans quelques années je réaliserai ce vieux rêve…

 

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