Julia Nowikowska est une jeune chanteuse franco-polonaise qui aime la chanson française et que vous avez peut-être pu écoutée dans des événements francophones en Pologne dont la soirée RFE Pologne du 10 juillet.
Lepetitjournal.com : Vous êtes franco-polonaise. C’est-à-dire ?
Julia Nowikowska : Mon père est Polonais et ma mère est Française. Je sais, en général, c’est plutôt l’inverse. Je suis née à Paris mais je n’y suis restée que mes premiers mois. J’ai vécu tout le temps à Varsovie. Comme mes parents parlent français entre eux, j’ai appris le polonais seulement une fois que je suis allée à l’école maternelle. Au début, j’étais étonnée que les enfants ne me répondent pas quand je leur parlais en français. Je n’ai jamais vécu en France. Je ne suis allée en France qu’en vacances.
Lepetitjournal.com : Quand avez-vous commencé à chanter ?
Julia Nowikowska : Pas tout de suite… À la maternelle, je faisais du playback quand les autres chantaient. En fait, un jour, j’ai dit à mes parents que je voulais avoir un piano et ils m’en ont acheté un pour Noël quand j’avais 10 ans. J’ai ainsi pris des cours de piano pendant 3 ans et une de mes profs m’a demandé pourquoi je ne chantais pas lorsqu’elle a entendu ma voix. Et elle a insisté pour que j’aille au conservatoire. Je m’y suis alors inscrite à l’âge de 14 ans avec l’option « accordéon » parce que ça faisait très « musique française ». Et je chantais à des fêtes de l’école. Le premier concours que j’ai gagné était le concours organisé à Varsovie sur la chanson française « Zaśpiewaj na Francuskiej ». J’y ai gagné un voyage à Paris. Et je me suis dit qu’il était peut-être temps que je me consacre encore plus au chant.
Lepetitjournal.com : Qu’avez-vous fait comme études ?
Julia Nowikowska : Une fois que j’ai eu mon baccalauréat, même si je voulais faire des études de chant classique, je ne voulais pas mettre tous mes œufs dans le même panier. Ainsi, en parallèle d’une école de musique, j’ai fait des études de psychologie. Mais ça ne m’a pas plu, trop de théorie, trop de statistiques. J’ai laissé tomber au bout d’un an et demi. Je me suis donc alors concentrée uniquement sur l’école de musique que j’ai terminée au bout de 4 ans. J’y ai ainsi obtenu un diplôme de musicienne. Mais ce n’était pas des études à proprement parler et je voulais alors viser un master que pourrait me délivrer une académie de musique. J’ai ainsi intégré la faculté de chant classique depuis septembre à l’académie de musique de Gdansk. Ma professeure de chant m’a alors fait découvrir mon vrai timbre de voix. Avant, je chantais en soprano alors que ma vraie voix est une voix de Mezzo Soprano. Dans cette école, les cours sont très intéressants. Nous apprenons plein de choses comme l’élocution, l’histoire de la musique, le piano, les danses traditionnelles polonaises, l’Italien, la phonétique allemande ou russe. Depuis mi-mars et la pandémie de Covid-19, j’ai dû rentrer à Varsovie et suivre les cours en ligne. C’est un peu moins fun… J’ai hâte que les vrais cours reprennent à la rentrée.
Lepetitjournal.com : Où peut-on vous entendre chanter ?
Julia Nowikowska : Aux concerts de l’académie de musique de Gdansk. Ou dans le cadre d’événements. Comme la soirée RFE Pologne du 10 juillet au restaurant alsacien « Les amis », ul. Książęca 23, près de la plac Trzech Krzyzy à Varsovie, où vous pourrez assister gratuitement à mon concert qui durera près de deux heures. Il y a aussi des chances que vous me croisiez au « Rendez-vous », la fameuse cave à vin du quartier Saska Kępa, à Varsovie, où je chante parfois le week-end. Je prends aussi part tous les ans au "Cabaret" un spectacle annuel organisé par l'association Entraide.
Lepetitjournal.com : Vous travaillez uniquement comme chanteuse ?
Julia Nowikowska : Non ! J’ai donné des cours de français, ai réalisé des traductions, j’ai travaillé comme vendeuse à une billetterie de cinémas, j’en passe. Mais mon objectif, une fois que j’aurai terminé mes études est d’être chanteuse à plein temps, d’en faire ma carrière. Je veux vivre pour ressentir les émotions de la scène. Quand on arrive sur scène, on n’est plus soi, on joue le rôle de la chanteuse qui est là pour faire vibrer son public. Et puis, très vite, l’on devient interprète, on joue le rôle du personnage qui chante. Si on chante Carmen, l’on est Carmen.
Lepetitjournal.com : Rêvez-vous d’être célèbre ?
Julia Nowikowska : Oui !! J’en rêve. J’ai imaginé ma carrière de chanteuse des milliers de fois. Au début, je me voyais chanteuse pop avec plein de danseurs autour. Et puis après, chanteuse de jazz dans des ambiances feutrées. Et maintenant, je me vois plus chanteuse d’opéra. Et être célèbre revient donc à être reconnue en temps qu'artiste et chanteuse.
Lepetitjournal.com : Quels sont vos chanteurs préférés ?
Julia Nowikowska : J’aime beaucoup la musique traditionnelle slave, notamment polonaise, mais aussi biélorusse, russe et ukrainienne, avec ce fameux chant blanc, sans vibratto. J’aime aussi la musique traditionnelle arménienne, juive et indienne. Les chansons du Moyen-Orient me plaisent beaucoup aussi. L’on sent souvent que l’âme du pays ressort dans la chanson. J’aime également la musique classique et la variété française avec bien sûr Edith Piaf, Charles Trenet, Marie Laforêt. Mes goûts sont très éclectiques. Je peux me fasciner pour des chansons du XVIe siècle et puis après écouter de la pop, du rock voire du métal. En revanche, je n’aime pas du tout le disco polo. J’ai été élevée musicalement par le groupe Queen… mais aussi par la musique bretonne. Je pense notamment à Morgan Touzé. C’est cette chanteuse-harpiste qui m’a inspirée. C’est grâce à elle que j’ai découvert ma vocation.
Lepetitjournal.com : Avez-vous des projets dont vous ne nous avez pas encore parlé ?
Julia Nowikowska : Oui, je suis en train d’enregistrer des chansons avec le guitariste Stefan Stefaniak. Il y a des chances que nous nous croisions bientôt lors d’événements francophones en Pologne !