Justyna Bacz est une chanteuse polonaise francophone passionnée par la culture française. Dans son nouveau spectacle : « Femmes, czyli Kobiety », elle interprète 16 chansons françaises, parfois en français, parfois en polonais (elle fait elle-même les traductions), parfois dans les deux langues, où elle met en scène la vie et les émotions des femmes tout au long de leur vie. Découvrons qui elle est et ce qu’elle a voulu exprimer dans son nouveau spectacle qui a eu lieu le lundi 9 mars à 19h30 au théâtre Kamienica.
lepetitjournal.com : Quand avez-vous commencé à chanter ?
Justyna Bacz : Quand on me pose cette question, je réponds en général la phrase suivante « : « Je chante depuis que je me souviens ». Sûrement depuis le berceau donc. Je n’ai pas fait le conservatoire, par contre j’ai pris des cours de chant depuis mon plus jeune âge, j’ai participé pendant quelques années, à des ateliers de chanson (Studio Piosenki) auprès des clubs d’étudiants : « Hybrydy » et « Remont », à Varsovie et à des ateliers de chansons ensuite au Palais pod Baranami à Cracovie, où j’ai habité pendant un certain temps. J’ai appris à jouer de la guitare au lycée. A l’université, avec un ami, nous chantions en duo, principalement des chansons de Leonard Cohen.
lepetitjournal.com : Vous parlez un français parfait sans accent. Quand avez-vous commencé à apprendre notre langue ?
Justyna Bacz : J’ai commencé à apprendre le français à l’âge de 11 ans. D’abord grâce à des cours particuliers donnés par une charmante professeure suisse. Puis je suis allée au lycée bilingue Sempołowska à Varsovie où j’avais 9 heures de cours de français par semaine. Ensuite j’ai fait des études de linguistique appliquée Français/Russe à l’université de Varsovie. Mais la première fois que j’ai chanté en français dans un concert, j’avais déjà 27 ans. C’était le Festival de la chanson Francaise de Lubin. C’était une révélation… Un virus qui ne m’a plus quittée depuis… J'ai depuis enregistré 7 CD dont 6 sont consacrés à la chanson française. Pourtant je n’ai jamais réellement vécu en France, mis à part deux séjours de 2 mois. J’y vais régulièrement depuis une ou deux fois par an quelques jours, deux semaines.
lepetitjournal.com : Vous avez mentionné avoir étudié le russe. Vous chantez dans combien de langues exactement ?
Justyna Bacz : Dans les cinq langues que je parle : à savoir le polonais, le français, l’anglais, le russe mais aussi l’italien. J’ai décidé d’apprendre cette langue il y a huit ans car je la trouve particulièrement mélodieuse. En plus j’avais préparé un programme sur Dalida donc j’ai voulu interpréter quelques-unes de ses chansons en italien. Dans mon répertoire j’ai aussi une chanson en arabe « Helwa Ya baladi » écrite justement pour Dalida.
lepetitjournal.com : Je vois que vous avez été récompensée par toute une myriade de prix. L’article serait trop long si on commençait à tous les citer. Desquels êtes-vous le plus fière ?
Justyna Bacz : J'en citerai 4. Le premier prix au Festival National de la Chanson Française à Lubin, Ensuite à Châteauroux, j’ai reçu le 2e prix du meilleur texte de chanson française. Ce qui était un grand honneur pour moi qui ne suis justement pas Française. J’écris en effet des chansons en français et en polonais, je n’effectue pas que des traductions. En 2018, j'ai été décorée Chevalier des Arts et des Lettres. Avoir une telle distinction française est également un grand honneur. Et puis pour terminer, je citerai également le prix du public au festival Georges Brassens à Paris. Je suis une fan inconditionnelle du grand poète sétois. Je participe depuis bientôt dix ans presque tous les ans au festival Georges Brassens à Basdorf, près de Berlin où se produisent des artistes du monde entier qui interprètent les chansons de l’artiste en plusieurs langues avec différents arrangements.
lepetitjournal.com : Quelle serait le critère selon vous pour définir une bonne chanson ?
Justyna Bacz : Les frissons. Une bonne, une belle chanson est une chanson qui vous procure des frissons. Les émotions sont à portée de main, le but de l’art de les révéler en vous.
lepetitjournal.com : Et votre nouveau spectacle, va-t-il nous procurer des frissons ?
Justyna Bacz : Je l’espère ! C’est le premier spectacle où j’ai décidé de créer une histoire originale. J’avais auparavant fait un spectacle sur la vie de Dalida pour le 30e anniversaire de sa disparition.
Mon nouveau spectacle « Femmes, czyli Kobiety » est composé de 16 chansons. Chaque chanson représente une femme et une émotion. Mais c’est un spectacle en 3 parties. Chaque partie correspond à une période de la vie de la femme.
Il y a la période bleue, que l’on pourrait aussi nommer période de l’insouciance ou période de l’espoir. C’est la période des amourettes, des voyages et de la découverte. J’y interprèterai par exemple des chansons comme « Voyage Voyage » de Desireless ou « Comment te dire Adieu » de Françoise Hardy.
Il y a ensuite la période rouge, c’est la période où l’on essaie de donner du sens à sa vie. C’est aussi la période d’un amour plus construit. L’amour pour un homme, comme le définit si bien Edith Piaf dans « Son hymne à l’amour » mais aussi l’amour pour un enfant si bien exprimé dans cette chanson méconnue de Sylvie Vartan : « Ballade pour un sourire »
Et enfin, la période noire, plus « sérieuse », « discrète » où l’on prend du recul sur sa vie et où on essaie de synthétiser ce qui est vraiment important. Je chanterai par exemple « L’aigle noir » de Barbara qui touche un problème grave dont on n’a pas osé parler ouvertement jusqu’à aujourd’hui, mais aussi une chanson de Céline Dion : « Parler à mon père »
lepetitjournal.com : Quel programme ! Et les chansons seront en français ou en polonais ?
Justyna Bacz : Parfois elles ne seront qu’en français, parfois qu’en polonais et parfois dans les deux langues. Je vous laisse la surprise… Pour les chansons qui ne seront qu’en français, il y aura une introduction poétique en polonais pendant lequel je prononcerai quelques vers et où mon groupe commencera à jouer. C’est un groupe d’artistes très renommés parmi lesquels on peut compter Mariusz « Fazi » Mielczarek, un des meilleurs saxophonistes de Pologne et Mariusz Dubrawski – pianiste et auteur des différents arrangements, qui dirige le quintet
lepetitjournal.com : Y-a-t-il d’autres choses à savoir sur le concert en lui-même ?
Justyna Bacz : Oui. En fait, il y aura une décoration spéciale avec des portraits d’artistes esquissés par Jarek Kazior, projetés au début de chaque chanson et censés exprimer les différentes émotions que je souhaite susciter chez le public. Et pour chaque partie, il y aura un changement de lumière qui sera ainsi adéquate avec la couleur de la période. Moi-même je changerai aussi de couleur de vêtements en fonction de la couleur de la période.
lepetitjournal.com : Où peut-on se procurer vos CD ?
Justyna Bacz : Tous mes CD sont disponibles sur https://empik.com et à la librairie Atlas, Al. Jana Pawła II 26 à Varsovie.