Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

FEMMES ENTREPRENEUSES (3): Pascale et Acadomia

pascale le pimontpascale le pimont
Écrit par Pauline Papacaloduca
Publié le 27 novembre 2018, mis à jour le 27 novembre 2018

Aujourd’hui, Lepetitjournal.com/Varsovie consacre son 3ème portrait de femmes entrepreneuses à Pascale Lê-Pimont qui vient de lancer l'antenne polonaise d'Acadomia.

 

A l'origine consultante en stratégie, intervenant notamment sur des problématiques d’amélioration de la performance commerciale et organisationnelle, Pascale a eu comme beaucoup de femmes d'expatriés plusieurs vies professionnelles. Dans le cadre de ses « expats », elle a ainsi exercé d'autres fonctions que celle pour laquelle elle se destinait. Ce fut le cas en Italie où elle a occupé le poste de Responsable de la communication et des Relations Presse chez Edenred Italie (à l’époque Accor Services). En Hongrie, c’est au bureau de Budapest Accueil qu’elle s'est impliquée en créant et gérant pour l’association le magazine B.A. ba  avec une autre française. Il y a 1 an, Pascale intègre le bureau de l'UFE Pologne (Union des Français de l'Étranger) et lance avec 2 compatriotes ConnectHer, un projet visant à accompagner les conjoints « suiveurs » dans leur expatriation. En parallèle, elle décide de monter Acadomia Pologne. En lançant ces projets, Pascale espérait qu'au moins l’un d’entre eux puisse aboutir et se concrétiser. Et quand, à sa plus grande surprise, tous les projets prennent, il lui faut donc faire un choix. «Je ne pouvais plus être sur tous les fronts» nous confie-t-elle. C'est donc dans ce contexte que Pascale décide de se concentrer sur le projet Acadomia tout en continuant à œuvrer au sein de l’UFE Pologne.

 

Acadomia Pologne, c'est le fruit  d'1 constat et de 2 rencontres 

Le constat, c’est la difficulté des familles installées ici, à Varsovie, à trouver une réponse adéquate en matière d'accompagnement scolaire et d'orientation. Trouver un professeur parlant français et qui soit apte à enseigner la matière selon le programme français peut se révéler compliqué. A cela vient s’ajouter le côté élitiste du système éducatif français, fondé sur la réussite scolaire, et qui présente de sérieuses lacunes en matière d'orientation des élèves. D’après les chiffres du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, on recense 1 conseiller d'orientation pour 1.400 élèves, alors que 9.000 formations sont proposées à un élève de terminale. 48% des étudiants se réorientent ou bien redoublent en première année de licence et les grandes écoles ne proposent que 4.000 places ! Partant de ce constat, un bon dossier scolaire et une connaissance approfondie des possibilités d'orientation sont plus que nécessaires pour faire un choix éclairé et trouver sa voie.

 

Deux rencontres ont ensuite convaincu Pascale de lancer Acadomia en Pologne : celles d'Eric Salvat, président de l'UFE Pologne, et de Philippe Coléon, directeur général et associé d'Acadomia. Le premier lui a parlé de cette opportunité et l'a aidée à monter son projet par le biais de l'UFE Pologne. Le second lui a tout simplement exposé sa vision de l’éducation, innovante, personnalisée aux besoins et au profil de chaque élève, et plaçant l’enfant et son épanouissement au centre de l’équation. La réussite éducative repose selon lui sur plusieurs piliers que sont la transmission du savoir, c'est-à-dire la pédagogie, la confiance ainsi que l’individualisation et l'excellence de l'enseignement apporté. Il est primordial aujourd’hui d’adapter l’enseignement à l’unicité de chaque enfant, et surtout à l’évolution des générations qui ont connu une véritable révolution en termes d’intérêt et d’objectifs, de capacités et de moyens d’apprentissage. Acadomia vient ainsi en complément de l’école pour, conjointement, préparer au mieux les élèves au monde de demain. Une vision à laquelle Pascale a tout de suite adhéré et qui lui a donné envie de porter ce projet.

 

La mise en place n'est pas qu'une partie de plaisir

Une fois que l'idée est née, vient le temps de la réalisation et de sa mise en place et ça, «ce n'est pas de la rigolade». Créer sa société est une démarche «chronophage et laborieuse», me raconte Pascale. «Pour l'anecdote, j'ai dû attendre 4 mois pour que le juge du tribunal du commerce valide le statut d'Acadomia Pologne car il ne parvenait pas à reconnaître la mention 'ép.' sur le passeport qui précède le nom de famille obtenu par mariage». La création d’une SARL (société à responsabilité limité) prend effectivement du temps et demande des compétences pluridisciplinaires, ce qui peut se révéler d’autant plus compliqué lorsque l'on est étranger et que l'on ne maîtrise ni la langue ni les procédures. Pour Pascale, ce qui est primordial, c'est de bien s'entourer et ne pas hésiter à faire appel à l'expertise de professionnels.

 

Les projets et le futur de l'entreprise

L'entreprise vient à peine d'être créée mais à terme, Pascale a pour ambition de ne pas seulement se cantonner à un public francophone mais d'étendre son offre au public polonais. Mais la priorité est de pérenniser la position d'Acadomia en Pologne, notamment en cas de retour en France ou bien d'une 'Expat' dans un autre pays, d'où l'intérêt d’opter pour un statut SARL et non d'auto-entrepreneur.

 

Pour le mot de la fin, Pascale conseille aux français souhaitant créer une entreprise en Pologne de ne pas hésiter à solliciter la communauté et les réseaux professionnels (UFE Pologne, CCIFP, ...) pour des conseils et une mise en relation avec des experts et autres contacts susceptibles de les aider dans leur réalisation.