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Andréa Tassard franco-polonaise au Kenya : le projet avance une brique après l’autre

Andréa tassard ép 2 KenyaAndréa tassard ép 2 Kenya
Les enfants, Andréa Tassard, Project Manager du projet Kenya et Robin van Popering, directeur de l’association
Écrit par Andréa Tassard
Publié le 5 juillet 2022, mis à jour le 5 juillet 2022

Andréa Tassard est non seulement membre de l'équipe nationale polonaise de patinage synchronisé, Ice Fire Senior à Gdansk, qui a représenté la Pologne aux championnats du monde de patinage synchronisé au mois d’avril 2022, mais est aussi consultante en recrutement. Il y a tout juste quelques jours, elle a atterri au Kenya pour un projet humanitaire qui lui tient particulièrement à cœur : participer à la construction de trois salles de classe dans le village de Kisui ! Elle partagera avec vous tout l’été, ses expériences et ses rencontres, au fil des épisodes de son « Journal solidaire d'Andréa franco-polonaise, de Gdansk au Kenya ». Épisode 2...

 

 

Une rallonge de budget inespérée !

Je suis arrivée dimanche 19 juin à Nairobi, puis lundi nous avons fait la route qui va de Nairobi à Mbita en voiture avec notre partenaire de Saint-Gobain Africa, principal sponsor du projet. Nous étions en contact avec cette personne depuis déjà plusieurs mois par mail. Si au départ sa venue avait pour but de vérifier l’existence du projet, il a été immédiatement touché par ce qu’il a vu ici et a fait un si bon retour à sa direction qu’ils souhaitent nous allouer un budget supplémentaire pour l’achat de meubles (tables, chaises), la construction d’une cuisine et d’une salle à manger, la mise en place d’une clôture, ainsi qu'un réservoir d’eau (actuellement l’eau est puisée dans un puits — processus long et physiquement difficile). 

 

Andrea tassard Kenya
Andréa Tassard dans l'une des classes aux murs de tôle, sans mobilier correct pour travailler. Le puits, à proximité, unique point d'eau de l'école. Ici, une personne puisant de l’eau qui sera utilisée pour l'élaboration du ciment. 

 

Le projet a démarré de manière très efficace. Nous avons presque achevé notre 2e semaine de construction. Lors de notre absence, les fondations ont été posées. La semaine du 20 juin, nous avons monté les murs. Cela prend forme et ressemble de plus en plus à une école. Nous avons également commandé les matériaux pour le toit et les fenêtres, que nous commencerons à installer la semaine prochaine. Bref, quand vous lirez ces lignes, nous en serons déjà à ces étapes !

 

Confrontée à une autre réalité

Ici, dans le village, nous avons été très bien accueillis. Il faut savoir qu’il y a énormément d’écoles qui attendent encore une aide comme celle que nous apportons, donc la recevoir c’est comme gagner à la loterie. Grâce à ce projet, nous ne créons pas uniquement plus de sourires sur le visage des enfants, mais apportons du travail aux gens du village qui ont besoin d’argent pour subvenir à leurs besoins. Le taux de chômage est excessivement élevé ici, par manque de travail. Deux femmes ont rejoint le chantier, afin de pouvoir nourrir leur famille — dans leur culture la place d’une femme n’est absolument pas sur un chantier de construction, elles y sont poussées par nécessité. Nous avons engagé une équipe d’environ vingt personnes — sachant que chacun nourrit plus de cinq personnes…

 

Andréa Tassard
Avancement du projet au 23 juin. Les murs sont presque terminés. Photographe Andréa Tassard

 

Construire oui, mais après, le projet doit être pérenne…

Malheureusement toutes les écoles n’ont pas cette chance. Hier nous avons visité une école voisine, la Hope School, qui avait également attiré notre attention lorsque nous avions dû sélectionner le projet, il y a maintenant presque deux ans. En fait, le principal challenge ici est de faire durer le projet dans le temps, et cela passe par le paiement du salaire mensuel des professeurs et les repas des enfants à l’école chaque midi. Sans cela, l’école est à l’arrêt et c’est exactement le problème que rencontre la Hope School.

La Hope School propose toutes les infrastructures nécessaires : sept grandes classes, un dortoir pouvant accueillir 65 élèves, un grand terrain et des sanitaires. Sauf que l’école fonctionne le matin uniquement, puisqu’ils n’ont pas de quoi nourrir les enfants sur place, ils doivent rentrer chez eux. Le dortoir est en conséquent inutilisé - en l'absence de "cantine" et de pouvoir également payer un salaire à la personne qui serait en charge de surveiller les enfants. Le coût mensuel s’élèverait à 250 €. 

La pauvreté omniprésente

Je me suis rendue dans ce qu’on peut appeler un bidonville, où les conditions de vie sont très difficiles. La raison de cette pauvreté ? Peu ou pas de travail, la corruption qui maintient les gens pauvres dans la misère, etc. On me dit qu’il y a un espoir que cela change par l’élection d’une femme au pouvoir. Le scrutin aura lieu en août prochain. 

 

Pour résumer, cette première semaine m’a permis de comprendre beaucoup de choses sur la culture de ce pays, son mode de fonctionnement et ses vices. J’ai également compris pourquoi les écoles n’arrivent pas à survivre : cela est dû à un manque de moyens pour payer les salaires et nourrir les enfants. Beaucoup de professeurs travaillent bénévolement pour l’amour de leur métier et soutenir les plus jeunes, mais ce n’est pas viable.

 

Lac Victoria Andréa tassard
Le village pêcheur de Suba près de la Mbita. La pêche est ce qui fait l’économie de la région. Les travailleurs sont dépendants de la pèche. Vue sur le lac Victoria. Photo Andréa Tassard

Pour remédier à cela, les solutions sont les suivantes : faire parrainer les écoles mensuellement par des entreprises issues de pays développés, les aider à créer un modèle afin qu’elles puissent être autosuffisantes - comme en créant des jardins où l'on pourrait planter des fruits et des légumes, mais il faut être patient avant que ce soit rentable...

 

 

 

 

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