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Les stéréotypes franco-espagnols commentés par Joanna et Ignacio

Joanna et Ignacio couvJoanna et Ignacio couv
Écrit par Nathalie Canet
Publié le 25 février 2020, mis à jour le 25 février 2020

Il est loin le temps où le mélange de deux cultures au sein d’un couple donnait à rire. Les couples mixtes sont aujourd’hui plus que jamais, une composante essentielle de notre société. En 2015, 27% des unions célébrées ou inscrites dans l’état civil français concernaient un(e) Français(e) avec un(e) conjoint(e) d'une nationalité étrangère, d’après l’INSE (Institut national de la statistique et des études économiques).

Joanna et Ignacio, un couple franco-espagnol que nous avons rencontré à Valence, nous livre les clés d’une vie biculturelle réussie, en bousculant quelques clichés au passage.

 

Joanna et Ignacio, un couple sans frontières 

Joanna et Ignacio forment un couple franco-espagnol typique du XXIe siècle, pour qui les frontières n’existent pas. Une rencontre à Barcelone, 10 ans de vie à Lille pour décider, il y a 4 ans, de venir s’installer à Valence d’où est originaire Ignacio. Aujourd’hui ils nous confient les clés d’une réussite amoureuse biculturelle de nos jours, en bousculant quelques clichés au passage.

 

Les clés d’une vie biculturelle réussie

Un enrichissement de tous les jours

Joanna, française, et Ignacio, pur Valencien, ont choisi en s’unissant,,de faire de leur vie un enrichissement au quotidien. Ignacio nous confie qu’il a appris à manger sain grâce à Joanna, la culture du “manger sain et manger bio“ ayant touché la France avant l’Espagne. Il nous révèle également s’être enrichie grâce à la culture française et aux perpétuelles discussions-débats que les français chérissent tant, sans même s’en rendre compte. Joanna, elle, nous avoue donner plus de place à la famille depuis qu’elle vit avec Ignacio. Anaïs, leur fille de 2 ans, bénéficie pleinement de cette biculture au quotidien, et jouie ainsi d’un bon équilibre franco-valencien.

 

Une adaptation quotidienne

La première différence culturelle notable au quotidien, est les horaires, que l’on sait bien différents d’un pays à l’autre. “Mais chaque culture trouve sa place : on vie à la française la semaine, et à l’espagnole le week-end“. Une autre différence se retrouve dans l’assiette, notamment quand il s’agit de riz, une institution valencienneLes amis et les sorties, sont aussi des points d’adaptation, nous confie Joanna, “les français accueillent à domicile,quand les espagnols reçoivent au restaurant. Alors on alterne, ce qui rend cette différence plutôt facile à gérer.“ 

C’est un peu dur pour une française de s’immerger et se laisser porter par la culture valencienne, parfois peut être trop envahissante et sans limite comparé à la culture française. Mais Joanna s’intègre un peu plus chaque jour, et a même été jusqu’à enfiler le costume de Fallera le temps d’une journée.“

couple Fallera valencia

 

Un point d’équilibre productif

Deux cultures signifient nécessairement deux langues distinctes. Ignacio, nous explique que l’équilibre qu’ils ont trouvé c’est fait quasi automatiquement : “Tout dépend de là où nous vivions. Quand nous étions à Lille, c’était espagnol à la maison, parce qu’une journée à parler français à l’extérieur c’était vraiment fatiguant pour moi ! Mais depuis que Anaïs est née, et que nous sommes installés à Valence, c’est l’inverse, on parle français systématiquement à la maison, notamment pour que notre fille bénéficie du bilinguisme de notre relation. Bien évidemment, il y a toujours des situations particulières. Par exemple quand Joanna me dispute, c’est en espagnol. Et elle gagne !“

 

Joanna et Ignacio bousculent les clichés franco-espagnols

Nous avons profité de notre couple franco-espagnol pour vérifier quelques stéréotypes et faire tomber des mythes sur la gente masculine espagnole, et sur les françaises.

Joanna commence, et nous avoue tout sur LES ESPAGNOLS :

Ils dansent tous le flamenco : “ils sont plutôt batchata ou salsa que flamenco. Mais le mythe de l’espagnol qui a le rythme dans la peau est aussi vrai que les Français dansent tous le rock n’roll.“

Ils aiment faire la fête : “là c’est un stéréotype plus que vérifié. Les Espagnols n’ont pas que la fièvre du samedi soir. C’est tous les soirs, tous les jours. Ignacio est capable de mettre son réveil à 23h00 pour rejoindre des amis en soirée. Ce qui pour moi est inimaginable.“

Ils passent beaucoup de temps dehors : “c’est tout à fait ça. Un Espagnol n’est jamais chez lui sauf pour la sieste. Il faut dire qu’à Valence, plus qu’ailleurs, le temps permet de vivre littéralement dehors.  Ils sont bien moins casaniers que les Français. “

Ils sont paresseux : “ça n’est pas le bon mot. Les Espagnols apprécient les choses simples. Ils se satisfont d’un rien. La sieste, culturellement intouchable en Espagne, donne une fausse impression de leur vraie nature.“

C’est tous les jours paëlla et sangria à la maison : “pas tous les jours, mais tous les dimanches, oui ! J’ai dû me mettre à cuisiner pour essayer de diminuer cette tendance, très ancrée dans la culture valencienne.  Stéréotype confirmé.“

La vie, c´est “Sol, playa, fiesta“ : “la vie c’est 100% amis et famille surtout. Sous le soleil et dans la bonne humeur, c’est certain. On aime beaucoup recevoir des amis à la maison, à la française donc, et passer l’après-midi à manger et boire avec de la bonne musique et de bonnes conversations animées.“

Ils sont toujours en retard : “oh oui !“ (Ignacio rit dans son coin – ce qui vérifie la véracité de ce stéréotype). “Ça c’est le point culturellement incompatible avec moi, qui suis très ponctuelle, à la française. On se dispute beaucoup sur les horaires. En espagnol !“

Les Espagnols sont ouverts et directs : “les Valenciens ne sont pas les plus ouverts. Cela est sûrement dû au fait qu’ils connaissent leur entourage pour la majorité depuis toujours. Pour entrer dans le cercle, ça n’est donc pas évident. Mais Ignacio s’est beaucoup ouvert grâce à moi, et ses amis aussi ! Je peux donc modérer en disant qu’ils savent quand même s’adapter.

Ils sont très spontanés - ils n’aiment pas tellement planifier les choses : “c’est tout à fait vrai ! Je rajouterai même qu’en plus d’être spontanés, ils sont très flexibles,et laissent la place à l’improviste. Les plans peuvent changer dix fois dans la soirée sans que personne ne s’offusque. C’est la vie normale d’un Espagnol.“

 

Au tour d’Ignacio de nous révéler si les stéréotypes et les mythes sur LES FRANCAISES se vérifient à ses yeux :

Elles sont séductrices : “pas vraiment. Ça serait plutôt un mythe masculin, ce sont les français qui ont la réputation d’être des séducteurs je crois. Les femmes font ça plus subtilement peut-être.“

Elles sont hautaines : “je dirais plutôt qu’elles sont fières. Ce qui peut leur donner un côté un peu agressif parfois. Mais Joanna, ne fait pas partie de ces femmes-là.“

Elles sont très (trop) directes : “oui, c’est vrai, et j’aime bien. Au moins on sait à quoi s’en tenir. Avec les Espagnoles on ne sait jamais. Elles ne se risquent pas à dire ce qu’elles pensent vraiment.“

Elles ont un style sophistiqué : “c’est une des premières choses que j’ai remarqué chez Joanna. Son côté chic et sophistiqué. Les Françaises ont du goût. C’est mondialement connu non ?“

Elles sont taquines : “oh oui. Joanna adore chercher la petite bête. Et j’avais remarqué que les Françaises en général aimaient bien titiller. C’est leur moyen de tester l’autre je pense.“

Elles sont très ponctuelles : “ce stéréotype est bien vrai. Et ça n’est pas celui que je préfère, je dois avouer. Moi je suis ponctuel à l’espagnol, ce qui nous vaut parfois des discutions animées avec ma femme.“

Elles parlent de nourriture à table : “Ah ! Je ne savais pas ! Mais c’est aussi français qu’espagnol alors. En Espagne on adore noter ce qu’on mange, et comparer avec d’autres façon de préparer ou d’autres endroits où on a gouté ce même plat. Les Français ne seront donc pas perdus à une table espagnole.“

Elles râlent souvent : “peut-on changer par “tout le temps“ ? Enfin disons que Joanna râle après les gens qui râlent. Et il faut dire que si l’on suit l’actualité en France, oui, le Français est râleur et revendicateur. Mais je préfère ça, aux Espagnols qui ne disent rien et acceptent tout.“

Elles ont toujours quelque chose à dire ou à rajouter : “si les Françaises sont à l’image de ma femme, alors oui, Joanna veut toujours avoir le dernier mot.

 

En conclusion à tous ces stéréotypes pour la plupart vérifiés, Ignacio identifie le Français comme plus cultivé par nature, mais plus froid et distant. Ce à quoi Joanna répond, en positionnant l’Espagnol comme plus “superficiel“ certes, mais plus chaleureux et convivial.

 

L'Amour, une composante de l'Amitié Franco-Espagnole.

Historiquement, la France et l'Espagne ont toujours entretenu des relations très intenses. En 1977, 31% des mariages mixtes unissaient un italien ou un espagnol avec un français. Ce qui s’explique alors, par l’importante immigration en France, provenant essentiellement de ces deux pays, après la seconde guerre mondiale.

Mais d’autres événements, tels que la guerre civile de 1936-1939 en Espagne ou l’émigration de la décennie de 1960-70, explique le mouvement important d’espagnols vers l’Hexagone. Plus récemment, la montée du tourisme en Espagne et l’internationalisation de l’économie espagnole, a fortement favorisé les échanges entre ces deux pays, qui se sont parfois conclus par un mariage.

 

 

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Nathalie Canet
Publié le 25 février 2020, mis à jour le 25 février 2020

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