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ARTS - David de Limón : « Je ne cherche pas à imposer ma vision des choses, je souhaite juste donner à réfléchir. »

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Écrit par Isabelle Reffas
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 janvier 2017

 

Vous l'avez forcément croisé sur les murs de Valencia. Ce long personnage noir toujours casqué et parfois armé d'un aérosol a des choses à vous dire ! Pour le faire parler, nous avons interrogé son discret créateur, David de Limón, 35 ans, peintre et artiste de rue très prolifique.


Lepetitjournal Valence : Quelles émotions souhaites-tu susciter par ton travail dans la rue? 

David de Limón : Mon premier objectif c'est d'accrocher le regard grâce à la composition et aux couleurs. La deuxième phase, c'est que le passant reconnaisse mon travail et ne le confonde pas avec celui d'un autre artiste. Mon personnage c'est ma signature. Je suis graphiste de formation et je m'en sers un peu comme d'un logo.

 

Ton personnage justement, a-t-il un message à faire passer ? 

Pas directement. Je ne cherche pas à imposer ma vision des choses, je souhaite juste donner à réfléchir. La société met en avant quantité d'images dans l'espace public, il y a des publicités que nous n'avons pas choisies sur chaque abribus et nous ne pouvons pas nous y opposer. Visuellement, toutes ces pubs m'agressent. Bomber c'est ma manière de riposter, mais sans agressivité et avec humour.

 

En quoi Valencia influence-t-elle ton travail ?

J'ai étudié à Altea et j'y ai réalisé plusieurs ?uvres, mais artistiquement, je n'étais pas du tout inspiré. Je m'ennuyais. C'est une très belle ville en bord de mer et peindre sur ses murs n'avait aucun sens. C'est comme si elle n'avait pas eu besoin de moi. Alors qu'ici, certes la ville est belle, mais elle a aussi ses zones d'ombres où je peux amener de la couleur. J'ai l'impression de contribuer à améliorer Valencia. Un peu comme un urbaniste, je la rénove.

 

En quoi ton travail dans la rue diffère-t-il de celui que tu réalises dans ton atelier ?

L'un alimente toujours l'autre, ce sont des vases communicants. Quand je descends dans la rue avec un dessin, je vois comment mon idée peut fonctionner visuellement. Et la rue me force toujours à faire des changements par rapport à l'atelier. C'est là que je vois comment faire évoluer mon travail. Dans une salle d'exposition, c'est forcément un autre point de vue. Dans la rue, l'?uvre est vivante.

 

Utilises-tu la ville comme ton lieu d'exposition à ciel ouvert ?

On peut dire ça même si ce n'était pas du tout mon objectif au départ. Quand j'ai commencé à faire du graffiti, j'apposais juste ma signature Limón, mon pseudo, un peu partout. Le but était juste de me faire remarquer. J'ai grandi à Marxalenes puis je me suis installé avec ma famille dans le Barrio del Carmen où je vis toujours. J'ai donc commencé par peindre là et ça reste mon endroit préféré pour travailler. Petit à petit, j'ai eu envie d'y occuper l'espace. Je voyais des murs gris et j'imaginais des couleurs dessus. Je me suis approprié certains lieux et j'en ai tiré le meilleur parti. Vous voyez, l'art de rue est une chose positive pour la ville, il enrichit l'espace urbain. Il ne détruit rien.

 

Où voir ses ?uvres ? : dans la rue et à Espai Russafa, Calle Denia 45, 46006, Valencia

Le contacter : info@espairussafa.com

Les acheter : à partir de 120? pour un original (print entre 30 et 50?)

Photo de la journaliste Isabelle Reffas
Publié le 12 janvier 2017, mis à jour le 13 janvier 2017
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