

Mercredi 24 avril, la cession des installations portuaires (dársena) à la ville de Valence a été officiellement actée. ?Un fait historique? pour la maire, Rita Barberá, qui compte bien rentabiliser ce nouvel espace à fort potentiel économique et touristique. Attention cependant à la folie des grandeurs, mauvaise habitude récurrente chez les décideurs valenciens. Et si Madrid accueille les JO de 2020, Valence sera port olympique !...
Un million de mètres carré. C'est le total de la superficie récupérée par l'Ayuntamiento de Valence et le consortium Valencia 2007 -organisateur de l'America's Cup- sur les installations portuaires des mains de l'Etat. En effet, mercredi 24 avril, la Ministre du Développement, Ana Pastor, a présidé un conseil d'administration extraordinaire de l'Autorité Portuaire de Valence lors duquel un double accord a été signé, accord qui officialise les décisions du Conseil des ministres du 8 mars dernier. La ville s'est vue remettre ?à vie? la ?dársena? ou arrière port, incluant le célèbre édifice Veles e Vents et Valencia 2007, quand Valencia 2007 s'est vue attribuée, sous la forme d'une concession de 35 ans, le canal et la ?dársena? extérieure.
Valence plus proche de la mer ?
A tous les échelons de l'administration -Gouvernement, Generalitat et Ayuntamiento-, on se félicite de cette avancée historique et l'on croit dur comme fer à un avenir radieux pour ce nouveau quartier de la ville. La ministre Mme Pastor parle d'un ?moteur de développement touristique? ainsi que ?si cela était possible, d'un plus grand rapprochement ville-mer?. Rita Barberá pense au ?projet touristique le plus ambitieux d'Espagne? et n'écarte pas l'idée de faire du port un quartier résidentiel.
Des premiers aménagements urbanistiques devraient donc voir le jour et seront permis par la dotation d'une dizaine de millions d'euros -7 de la Generalitat et 3 de l'Ayuntamiento- entre aujourd'hui et 2014. En théorie pour faciliter l'accès à une zone isolée ou plus exactement ultra-sécurisée depuis l'America's Cup et l'installation du Grand Prix d'Europe de Formule 1.
Folie des grandeurs et privatisation cachée ?
Néanmoins, il est permis de douter d'une meilleure accessibilité au port et d'une plus grande visibilité de celui-ci. Le plan d'usage voté samedi 27 avril prévoit en effet le maintien ?ad eternam? de plus de la moitié des édifices pourtant éphémères de l'America's Cup. Ceux-ci seront mis en location à des entreprises de la haute technologie. Ce n'est un secret pour personne -Mme Barberá fait des pieds et des mains depuis des lustres pour attirer des investisseurs dans la Marina Juan Carlos- mais l'opposition et Ezquerra Unida (EU) y voient ?une privatisation dissimulée? de terrains publics. Surtout, on regrette la non-incorporation des riverains du ?Marítimo? aux décisions. Les riverains de Nazaret, dans leur enclave, se plaignent une nouvelle fois qu'on "leur tourne le dos".
Cité des Arts et des Sciences, Formule 1, Open de Tennis? il est vrai que Valence n'aime pas faire dans la demi-mesure. Un sentiment souvent partagé par les Valenciens est que les pouvoirs publics font souvent bien plus pour les touristes ou les classes les plus aisées que pour la majorité (silencieuse) des locaux.
Et ce futur réaménagement du port semble aller dans le même sens avec une large place accordée aux investisseurs donc, mais également et très probablement la réalisation d'un vieux souhait municipal : la conversion de la marina en centre de loisirs de luxe avec activités de nautisme et tutti quanti. Bref,pas forcément des choses accessibles au premier ?smicard? venu.
Attendons tout de même de voir?
Sylvain PERNET (www.lepetitjournal- Espagne) lundi 29 avril 2013







