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Lycée français d’Alicante : « Nous ne sommes pas des pions ! »

Lycée français d'Alicante en EspagneLycée français d'Alicante en Espagne
Les enseignants et les parents d'élèves réunis devant le Lycée français d'Alicante (Photo©NoémieSanz)
Écrit par Shirley SAVY-PUIG
Publié le 10 mai 2019, mis à jour le 10 mai 2019

Ce jeudi 9 mai avait lieu une journée de mobilisation syndicale dans l’ensemble du réseau éducatif français, aussi bien en France que dans les établissements français de l’étranger. A Alicante, dans l’établissement Pierre Deschamps la quasi-totalité des professeurs a participé à ce mouvement de grève pour dénoncer une situation de plus en plus tendue.

81% de grévistes

L’ensemble des professeurs résidents du primaire et onze des seize professeurs du secondaire ont répondu à l’appel pour cette journée de mobilisation. Celle-ci avait commencé par un rassemblement solidaire devant le lycée à 8h pendant lequel des tracts ont été distribués et des affiches accrochées avec les photos des professeurs résidents et des slogans traduits en espagnol.

« Cette année scolaire 2018-2019, deux de nos collègues, professeurs titulaires de l'Education nationale française, en poste au lycée, F.G et L.P., attendaient la décision du ministère et de leur académie d'origine afin de continuer à enseigner ici en septembre 2019, comme ils le font depuis des années et comme ils le souhaitent. Auparavant, ces postes faisaient l'objet d'un contrat renouvelé automatiquement, tous les trois ans, assurant ainsi une continuité dans les équipes pédagogiques des Lycées français à l'étranger. Cependant, juste avant les vacances, une collègue a obtenu une décision négative de son académie, contre laquelle elle présentera des recours. Elle devrait retourner exercer en France contre son gré et malgré ses circonstances personnelles. L'autre collègue attend toujours une réponse … Une 3ème professeure titulaire, qui a dû accepter un poste ayant le statut de recruté local l'an dernier, se voit à nouveau refuser la possibilité de poursuivre sa carrière ici, compromettant ainsi son futur professionnel et ses expectatives quant à l'obtention de sa future retraite française » explique la représentante des enseignants du primaire et du SNUipp.

Mais ces trois situations ne sont pas des cas isolés et sont le reflet d’une problématique bien plus large qui touche l’ensemble du personnel enseignant français installé de ce côté des Pyrénées. « Tous ces enseignants ont choisi d’enseigner en Espagne, dans un lycée de culture franco-espagnole, et à Alicante, où ils ont de forts liens affectifs et familiaux » ajoute-t-elle.

Les affiches accrochées à l'occasion de la journée de grève du 9 mai
Les affiches accrochées à l'occasion de la journée de grève du 9 mai (Photo©NoémieSanz)

 

Le représentant des enseignants du secondaire et du SNES explique pour sa part que « les professeurs du Lycée français d’Alicante entendaient manifester 
-    leur attachement au modèle actuel de l’enseignement français à l’étranger, qui a fait ses preuves par les résultats exceptionnels des élèves qui s’y forment tant aux examens que durant les études supérieures ; 
-    leur opposition aux mesures technocratiques qui prétendent, sous prétexte de réformes, obliger certains collègues fonctionnaires français à rentrer en France et à quitter leur place au Lycée français d’Alicante, sans égard pour leur situation familiale et humaine, sans reconnaissance pour des années de travail au service de l’enseignement français en Espagne; 
-    leur opposition aux suppressions de postes causées par le désengagement de l’État français dans l’enseignement français à l’étranger et les coupes budgétaires ; 
-    leur inquiétude devant le climat d’instabilité et d’incertitude que de telles mesures font peser sur les équipes pédagogiques qui ne peuvent plus envisager sereinement le futur.»

Une pétition pour stopper la mobilité forcée

Soutenus dans leurs démarches par leurs collègues sous contrats locaux et par les parents d’élèves, les enseignants grévistes invitent à signer la pétition en ligne qui vise à stopper la mobilité forcée des professeurs. 

petitions.snes.edu

La pétition SNES

Lancée par le SNES le 17 avril dernier, elle avait déjà recueilli plus de 1.600 signatures au 9 mai
 

Shirley Photo Pro
Publié le 10 mai 2019, mis à jour le 10 mai 2019

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