

Des centaines d'Indignés, qui ont entamé une "marche populaire" il y a environ deux mois, ont rejoint samedi dernier leur destination finale, Bruxelles. Madrid, Barcelone, Toulouse, Paris... Un parcours riche en rebondissements qui a abouti dans la capitale européenne, où les activistes comptent bien se faire entendre auprès des dirigeants de l'UE
(Illustration : http://marchabruselasmediterranea.blogspot.com/)
Près de 400 Indignés partis d'Espagne et de France se sont retrouvés samedi 8 octobre à Bruxelles, rejoints par des Belges issus du mouvement, après plusieurs semaines de périple. Les marcheurs ont planté leurs tentes dans le parc Elisabeth de la commune de Koekelberg, dans l'agglomération de la capitale belge, malgré le refus des autorités locales. Le parc étant un site classé, un arrêt communal interdit tout campement dans son enceinte. En contrepartie, la ville de Koekelberg a proposé aux indignés d'investir un bâtiment inoccupé de l'Université de Flandre (HUB), où ils pourraient ainsi bénéficier de conditions sanitaires optimales. Une proposition rejetée par certains des Indignés, qui ont refusé de quitter le parc, comme le clamait l'un d'entre eux : "Pourquoi avoir marché tant de kilomètres, venir de partout, pour finir parqué dans un bâtiment fermé ? Ce que nous voulions, c'était occuper l'espace public, poser un geste fort". Une décision qui a été discutée en assemblée et a mené à une division du groupe, faute de consensus. Après plusieurs heures de patience, les forces de l'ordre sont intervenues et ont arrêté 48 personnes, dont 27 Espagnols. Des coups ont été échangés entre les policiers et certains manifestants.
Objectif final : proposer des solutions au Parlement européen
L'étape bruxelloise met un terme à la marche populaire qui a débuté fin juillet à Madrid et Toulouse, début août à Barcelone. "Nous avons marché sous le soleil brûlant d'août en Espagne, sous le ciel nuageux de France et contre le vent froid belge", relatent les membres du groupe "Mediterrànea" sur leur blog "Marcha a Bruselas". Tous ont marché en direction du même objectif : diffuser le message du 15M, mouvement désormais célèbre de contestation né le 15 mai dernier à Madrid, auprès des chefs d'Etat de l'Union Européenne, mais aussi montrer leur colère et leur inquiétude quant à la situation sociale et politique. Le parcours des Indignés, d'environ 1.500 kilomètres, a été ponctué par des arrêts dans des villes étapes, où ces derniers ont organisé diverses actions telles que la mise en place de points d'information ou d'assemblées populaires au cours desquelles ils ont pu échanger avec les locaux et débattre des problématiques et solutions qu'ils comptent présenter aux membres du Parlement européen dans les jours à venir.
Un grand rassemblement samedi prochain
La marche populaire des Indignés s'est plus ou bien moins déroulée, avec des étapes plus mouvementées que d'autres. Dans leur blog devenu carnet de route pour l'occasion, les marcheurs du groupe "Mediterrànea" expliquent n'avoir eu "aucun problème pour investir les places publiques en Espagne". Par contre, ils sembleraient avoir rencontré plus de difficultés une fois les Pyrénées traversées. Une menace de charge à Montpellier, des "tentatives d'intimidation" de la part des policiers qui les attendaient dans les différentes villes étapes, pour finir par une étape controversée à Paris, le 17 septembre dernier, où se sont réunis tous les marcheurs. En effet, des heurts ont éclaté entre policiers et certains Indignés, qui voulaient installer un campement dans la rue sans avoir reçu d'autorisation préalable. 71 personnes avaient été interpellées. L'heure est désormais au débat à Bruxelles, où vont se tenir des assemblées populaires durant toute la semaine, auxquelles vont se joindre d'autres Indignés venus des Pays-Bas, d'Allemagne ou du Royaume-Uni. Samedi prochain, tous se rendront vers le centre de Bruxelles, où plusieurs centaines voire milliers de personnes sont attendues. Le rassemblement s'effectuera également dans environ 400 villes de plus de 45 pays. Reste à voir quelles seront les propositions faites et les répercussions qu'elles auront dans la sphère décisionnelle politique.
Amélie HEIDINGER (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Mardi 11 octobre 2011
Plus d'infos :
http://marchabruselasmediterranea.blogspot.com/
http://madrid.tomalaplaza.net/tag/marcha-bruselas/
http://www.scoop.it/t/the-marches-to-brussels
http://www.walktobrussels.eu/
photos : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=149810138449467&set=a.115630328534115.20408.115074155256399&type=1&theater
http://www.flickr.com/groups/marchabruselas/pool/







