La 76ème édition du plus prestigieux festival de cinéma du monde a pris fin. C'est l'occasion de revenir sur tous les films espagnols qui ont été présentés lors de cette quinzaine aussi glamour que culturelle. 30 ans d’attente, Western gay et amitié entre un chien et un robot, la selection de cette année est réjouissante !
Cerrar los ojos de Victor Erice
Cerrar los ojos signe le grand retour de Victor Erice. Considéré par beaucoup comme un des cinéastes les plus importants d'Espagne, il a marqué le paysage cinématographique international avec son approche poétique et esthétiquement très travaillée.
Erice s’est distingué dès son premier film, L’Esprit de la ruche, Concha d’Or au Festival de Saint Sébastien en 1973, qui a reçu un accueil remarquable de la critique et du public dans le monde entier. S’ensuivent Le Sud, sélectionné au Festival de Cannes en 1983 et Le Songe de la lumière, réalisé en collaboration avec le peintre Antonio Lopez, gagnant du Prix du Jury et du Prix Fipresci à Cannes en 1992.
Erice revient donc après une longue pose (30 ans tout de même) avec un nouveau drame présenté à Cannes Première, catégorie initiée en 2021 pour accueillir les grands noms du cinéma dont les œuvres ne répondent pas forcément aux critères de la Compétition officielle. Le synopsis est simple mais original : “Un célèbre acteur, Julio Arenas, disparaît pendant le tournage d’un film. On ne retrouve pas son corps, et la police conclut qu’il a eu un accident et qu’il est tombé à la mer. Plusieurs années plus tard, le mystère reprend de l’actualité grâce à un programme de télévision qui passe les dernières scènes qu’a tournées l'acteur.”
Dans tous les cas, les premiers avis des spectateurs sont dithyrambiques comme le prouve l’ovation de sept minutes après la projection cannoise et les critiques de la presse espagnole qui n'hésite pas à qualifier le film de “chef-d'œuvre”. On attend avec impatience de découvrir cette œuvre par nous-mêmes. Sortie en salle prévue le 29 septembre !
Extraña forma de vida de Pedro Almodóvar
Le légendaire réalisateur espagnol Pedro Almodóvar a présenté son dernier court métrage, Extraña forma de vida, dans les Séances Spéciales du Festival de Cannes. Le film, imprégné du style flamboyant et provocateur qu’on lui connaît, a suscité un vif intérêt sur la croisette.
Ce court métrage d’à peine 30 minutes plonge les spectateurs dans l'univers passionné et tumultueux d'une relation amoureuse entre deux cow-boys qui semblent pourtant condamnés à s’affronter. Porté par l'interprétation de deux acteurs majeurs de la scène internationale, Pedro Pascal et Ethan Hawke, le film mélange les genres en transposant les thématiques queer dans un western, style qui en est pourtant traditionnellement très éloigné.
En seulement 30 minutes, Almodovar expose toute sa palette cinématographique dans un film qui réussit à aborder de nombreuses thématiques en un temps très réduit. Cette force est sûrement son principal défaut tant le spectateur sort frustré d’une expérience qu’il aurait espérée plus longue. Vous pouvez dès maintenant vous faire votre propre avis et profiter de sa sortie dans les salles !
Robot Dreams de Pablo Berger
Il s’agit probablement d’un des films les plus surprenants de la quinzaine cannoise tant Pablo Berger réussit encore à se réinventer. Le réalisateur basque est habitué aux récompenses et ne s’enferme jamais dans un seul type de cinéma. Son film muet en noir et blanc, Blanche Neige, dans lequel il réadaptait le célèbre compte dans le Séville des années 1920 en est le meilleur exemple, avec notamment 10 victoires aux Goyas et une sélection aux Oscars. Il a depuis réalisé en 2017, Abracadabra, une comédie noire.
Avec Robot Dreams, il revient avec un film d’animation adapté du roman graphique du même nom qui met en scène Dog, un chien qui décide de construire un robot. Les deux deviendront les meilleurs amis du monde avant qu’un événement les oblige à se séparer. Ce film muet sur la fragilité et l’importance de l’amitié a été conçu pour tous les publics, chaque tranche d’âge pouvant interpréter comme elle le souhaite la notion de perte d’un proche.
Pour une première expérience d’animation, que Berger considère très justement comme “une manière de travailler bien plus qu’un genre”, le réalisateur réussit son pari comme le prouve l’acquisition du film par Neon, le distributeur des dernières Palmes d’Or Les Parasites et Sans Filtre. Sortie prévue courant 2023.
Aunque es de noche de Guillermo Garcia Lopez
On finit avec un mot pour Malgré la nuit, en compétition officielle dans la catégorie court-métrage. Réalisé par Guillermo Garcia Lopez, réalisateur encore inconnu du grand public malgré un premier film, Fragile Équilibre, remarqué dans les festivals avec notamment le Goya du meilleur film documentaire en 2016. Il présente ici une histoire d’amitié entre deux jeunes adolescents dans un récit qui prend place à la Cañada Real, le plus grand bidonville d’Europe situé aux abords de Madrid.
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