Édition internationale

ALAIN FOHR - "La fusion des Instituts Français va apporter davantage de cohérence et de cohésion"

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 janvier 2018

L' établissement public  'Institut français' a remplacé courant 2010 l'association Cultures France, chargée de promouvoir l'action culturelle extérieure de la France. En Espagne comme dans l'ensemble du réseau culturel français à l'étranger, cette réforme se traduira à partir du 1er janvier prochain, par la fusion effective des services culturels de l'Ambassade et des cinq Instituts présents sur le territoire pour donner naissance à l'Institut Français d'Espagne. Le conseiller culturel en sera le directeur

(Alain Fohr / Photo DR)
Lepetitjournal.com : Comment va se dérouler l'application en Espagne du dispositif "Institut Français" ?

Alain Fohr : La fusion aura lieu au 1er janvier 2012. A la place du service culturel de l'Ambassade, de 5 Instituts Français (Madrid, Barcelone, Valence, Bilbao, Saragosse) et d'une antenne du SCAC à Séville, il n'y aura plus qu'une seule entité qui s'appellera "Institut Français", et dont le conseiller culturel sera le directeur. Concrètement, cette réforme aura un impact en termes d'organisation interne - principalement en matière de gestion - mais ne modifiera pas beaucoup l'affichage du dispositif culturel français en Espagne, car nous souhaitons respecter la vocation de chaque établissement et leur laisser la plus grande latitude en matière de programmation tout en les encourageant à davantage mutualiser leurs actions. Nous adopterons en revanche un seul et même logo - qui est déjà effectif depuis cette année - et nous engagerons la refonte de notre page web. En gros, nous allons tous agir au nom de la même "marque", Institut Français, ce qui devrait largement simplifier notre communication et offrir une meilleure visibilité à notre réseau culturel.  

Financièrement, comment va fonctionner l'Institut Français ?
Le budget du futur Institut Français en Espagne devrait représenter près de 10 millions d'euros pour 2012. L'objectif est naturellement, pour nos établissements, d'augmenter leur part d'auto-financement, qui est aujourd'hui une réalité à 90%, si l'on exclut les rémunérations des personnels expatriés. Cela veut dire, en pratique, que nous fonctionnons largement des recettes générées par les cours de langue. Cette rentrée se déroule d'ailleurs plutôt bien, puisque nous avons enregistré des bons taux d'inscription cet automne.
Au niveau national, l'idée de centraliser le fonctionnement des différents centres, consiste à apporter d'avantage de cohérence et de cohésion, mais aussi plus de visibilité, avec une seule image sur toute l'Espagne. Enfin, le principe de solidarité va jouer, avec si besoin des transferts d'un centre à un autre, pour équilibrer les comptes.

La  fusion s'est déjà faite en janvier dernier dans d'autres pays. Pourquoi si tard en Espagne ?
Nous avons effectivement pris une année supplémentaire pour effectuer ce changement, par rapport à d'autres pays du réseau. Mettre cette réforme en place en Espagne a demandé davantage de temps que dans les pays où il n'y a qu'un seul Institut. Avec 5 établissements répartis dans des régions autonomes où la législation, notamment en termes d'emploi, n'est pas toujours la même, nous avons dû procéder à une analyse attentive des conséquences réglementaires de la fusion.

Des nouveautés au niveau culturel ?
Suite au succès rencontré avec la venue de Francis Cabrel, nous allons essayer l'an prochain de proposer davantage de musique actuelle et de faire venir des noms connus. A Madrid, l'amphithéâtre devrait être modernisé pour retransmettre les évènements où l'affluence devrait être importante, à l'image du succès que nous avons connu pour les tertulias organisées sur le Printemps arabe, ou lors de la venue de Stéphane Hessel. Le débat d'idées sera un point d'ancrage fort pour la programmation de 2012. A noter à cet égard que débutera prochainement un cycle sur Marie Curie, dans le cadre de l'année internationale de la chimie et de la célébration du centenaire de l'attribution du Nobel à cette grande figure de la science. Nous souhaitons d'ailleurs développer la culture scientifique, qui correspond à une facette importante de la présence culturelle française. Je souhaite que notre présence, déjà forte sur le plan des échanges artistiques, littéraires et éditoriaux ou audiovisuels se déploie sur d'autres axes, qui nous permettront de toucher un public plus large, notamment par exemple en organisant des rencontres sur des sujets de société, comme le climat, la santé ou la génétique.
Pour résumer, notre objectif est d'être présents sur des opérations qui ont une bonne visibilité, soit au sein même des Instituts, soit chez nos partenaires, et de promouvoir ce que nous faisons sur tout le territoire. Mes collègues à Barcelone, Bilbao, Saragosse, Séville et Valence font un travail formidable qui mérite d'être mieux connu. Le nouveau portail le permettra. La synergie entre les 5 Instituts est primordiale, nous avons déjà, en octobre dernier à Séville, amorcé la mutualisation de la programmation culturelle en Espagne.

Que représentent les Instituts d'Espagne en terme d'élèves ?
Non seulement le nombre d'élèves dans les Instituts ne fléchit pas, mais il est en augmentation. C'est la démonstration que les jeunes Espagnols font confiance à notre offre et qu'ils sont conscients de l'intérêt de se former en français. Nous avons annuellement quelque 10.000 élèves sur les 5 établissements, dont la moitié à Madrid, et un bon tiers à Barcelone. Bilbao, le dernier Institut à avoir été ouvert, représente pour nous une belle vitrine, dans une région dynamique, pour lequel nous bénéficions d'un soutien précieux de la part des autorités locales. A noter que nous accueillons cette année deux nouveaux directeurs : Yannick Rascouët à Barcelone et Joëlle Feral à Saragosse.

Propos recueillis par Vincent GARNIER (www.lepetitjournal.com - Espagne) Lundi 21 novembre 2011

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Publié le 21 novembre 2011, mis à jour le 5 janvier 2018
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