Pendant toute la période estivale, notre rendez-vous hebdomadaire, Ma Vie d'Expat, a cédé sa place à Ma Vie de Touriste. Chaque semaine, une personne ou une famille nous a raconté et expliqué pourquoi ils avaient passé leurs vacances dans la Région Valencienne. Pour ce dernier portrait de la saison, nous avons souhaité donner la parole à Syrielle, notre stagiaire en journalisme durant ce mois d'août 2017 qui, en plus de ses articles passionnants, a réalisé plusieurs interviews de ces touristes francophones que vous avez très certainement dû lire .
Syrielle a 21 ans et vient de la région parisienne. Etudiante en journalisme, elle a brillamment réussi le concours du CFJ cet été. Si elle a des origines espagnoles par son grand-père paternel, c'était cependant la première fois qu'elle posait ses valises à Valencia.
Lepetitjournal Valence : Syrielle, tu es venue à Valence pour faire ton stage. Pourquoi avoir choisi l'Espagne et Valence en particulier ?
Syrielle : Je voulais faire un stage à l'étranger car je ne pouvais pas faire d'Erasmus pendant ma licence. Cela ne me dérangeait pas forcément mais j'avais peur que cela manque à mon C.V. Ne sachant pas ce que j'allais faire l'été prochain, je me suis dit qu'il fallait au moins que je profite de la période estivale pour réaliser une petite expérience à l'étranger, même si ce n'était que pour un mois. J'ai envoyé plusieurs candidatures dans les rédactions du site lepetitjournal.com et j'ai eu une réponse de Valence. J'étais très contente car je pouvais faire un stage en Espagne, dans une rédaction à l'étranger. J'aime beaucoup l'Espagne et cela me permettait de faire des "vacances-stages" qui me convenaient parfaitement.
Tu ne connaissais pas du tout Valence avant il me semble, mais connaissais-tu un peu l'Espagne ?
Je ne connaissais pas vraiment l'Espagne. Je suis seulement partie une fois durant trois semaines avec mes parents et ma s?ur mais je n'ai pas retenu grand-chose. Nous étions partis en Catalogne et nous avons fait du tourisme. Mais comme nous étions en vacances tous les quatre et que nous ne parlions pas beaucoup espagnol, nous restions dans un noyau familial avec notre façon de vivre, notre style de vie et nos reflexes. Et puis nous parlions surtout en français, donc cela n'avait rien à voir.
Depuis, mes parents sont souvent retournés en Espagne et d'ailleurs, ils ne vont plus qu'en Espagne ! Je les ai rejoints une fois du côté de Malaga. Mais comme je n'étant restée qu'une semaine, je n'avais pas vraiment senti de différences avec la Catalogne.
Valence était donc pour toi une véritable découverte ?
Ah oui oui ! Je ne connaissais pas du tout la ville. Je m'étais achetée un petit guide que je voulais lire avant d'arriver mais je n'ai pas vraiment eu le temps parce que j'étais en stage juste avant de venir et j'ai passé un concours également. Donc en arrivant je ne connaissais rien du tout !
Et que retiens-tu de ce mois parmi nous ?
Plein de choses (rires) ! La ville déjà m'a beaucoup plu. J'ai rencontré un autre français qui m'a dit « tu vas voir la ville est géniale et les gens sont très sympas ! » Je ne savais pas si j'allais partir avec le même ressenti et en fait si ! Il y a pas mal de choses qui relèvent du cliché mais qui sont quand même vraies. Je pense notamment au fait que les espagnols soient plus ouverts : ils ne ressentent pas comme une agression le fait qu'on leur pose des questions. Ils ne sont pas du tout embêtés par le manque de maitrise de leur langue. Ils ne vont pas le faire remarquer du moment qu'ils comprennent vaguement ce que l'on dit même si la phrase n'est pas dans un temps correct ou à la bonne personne, ils te répondent et tout se passe très bien. C'est vraiment agréable ! Du coup, on a l'impression de parler parfaitement espagnol parce que les gens comprennent alors qu'en fait ce n'est pas correct du tout. J'ai adoré parler espagnol !
Et puis j'ai beaucoup aimé la ville en elle-même. C'est un grand bazar ! On le voit, entre autres, au niveau de l'architecture. On se dit : « Mais pourquoi cet immeuble n'a aucune cohérence avec celui d'à côté ? » Et cela se retrouve dans la ville qui possède plusieurs ambiances.
Je dirais que c'est un patchwork entre le moderne et l'ancien en fait. J'ai également beaucoup aimé la Cité des Sciences ainsi que les musées. Je les ai trouvés extrêmement bien faits, très pédagogiques. C'est souvent quelque chose qui manque à beaucoup de musées pour lesquels il faut déjà connaitre leur thème pour prendre du plaisir. Ici, c'est la démarche inverse. Par exemple, le Musée des Sciences est vraiment axé sur les enfants et les grands enfants qui aiment faire des expériences ou appuyer sur des boutons et voir ce qu'il se passe. C'est beaucoup plus intéressant et l'on s'investit bien plus que dans un musée où il n'y a que des photos. Le Musée d'Histoire de la ville est très interactif avec ses scénettes réalisées avec des acteurs pour nous imprégner de la vie à différentes époques. On se sent tout de suite plus impliqué et on ressort en retenant bien plus de choses.
Si tu avais un top 5 de la ville, quel serait-il ?
La Cité des Sciences tout d'abord. C'est drôle parce que j'avais fait une interview pour Ma Vie de Touriste dans laquelle les gens m'avaient dit que c'était trop futuriste pour eux, que ce n'était pas leur truc, que c'était bizarre. Ils avaient préféré rester dans le centre-ville. Il est vrai que c'est cher mais comme il y a un billet qui permet de voir les trois attractions (NDLR : l'Océanogràfic, le Musée des Sciences du Prince Felipe et le cinéma IMAX de l'Hemisfèric) qui sont proposées pour trente euros, ce n'est finalement pas si cher que ça surtout que l'on a trois jours pour faire l'ensemble. Je trouve cela vraiment dommage que des gens osent dire « C'est trop futuriste, je ne vais pas y aller et puis c'est loin » alors qu'en réalité, c'est vraiment très bien.
Après, j'ai beaucoup aimé me balader dans le Turia et voir tout ce qui s'y passe. Le traverser en vélo de jours et de nuit a été un grand plaisir car il n'y a pas la même ambiance.
Culinairement, je raffole de la cuisine espagnole. J'avais trouvé un bar à tapas génial dans Ruzafa et j'y suis retournée plusieurs fois. Il s'appelle El Rojo et se situe juste en face de l'Ubik Café. Il faut aller en début de soirée au Rojo et ensuite à l'Ubik Café pour les desserts (rires) !
J'ai vraiment adoré le Café de Las Horas. C'est là-bas que j'ai découvert l'Agua de Valencia et après, toutes les autres Aguas semblent fades. Et puis j'aime cette ambiance si particulière qu'il y a dans ce bar.
Le Marché Central m'a beaucoup plu également ainsi que la Lonja de la Seda juste en face. Avec l'audioguide c'est top : ils expliquent très bien tous les détails architecturaux.
Tu disais qu'ici les espagnols se mettaient à ton niveau de langue. Justement, parlais-tu espagnol avant d'arriver à Valence ?
En fait j'avais fait de l'espagnol au collège et au lycée. J'avais un bon niveau parce que j'aime énormément cette langue et certains mots me semblent logiques. Mais surtout comme les espagnols se mettent à notre niveau, je me suis désinhibée très vite. Surtout, comme j'avais un grand père Espagnol, qui cependant ne me parlait pas espagnol, cela m'a frustré et j'ai donc beaucoup travaillé cette langue.
As-tu eu des surprises, aussi bien positives que négatives ?
Le rapport des gens aux autres est vraiment différent. Moi, je ne suis pas comme ça, je ne vais pas forcément vers les autres spontanément et cela m'a donc énormément surpris, en bien. Les horaires peuvent être également déroutants. En France, je vis un peu aux horaires espagnols mais pas autant qu'ici (rires) ! Je pensais que je l'étais mais en fait non ! Par exemple, une fois pour aller à El Palmar, j'ai pris un bus et je me suis trompée de ligne ! Il y avait en fait deux bus qui ont des itinéraires différents mais avec le même numéro. Je me suis donc retrouvée à trois kilomètres de là où je souhaitais arriver pour manger une paella. Je suis arrivée à 16h. Les restaurants étaient bien entendu ouverts et j'ai mangé une paella à 17h, le temps qu'ils la préparent. Mais voilà, tout était encore ouvert à 17h pour déjeuner !
L'Espagne, c'est un pays où pour une fois je me suis dit que je pourrais y vivre. Je me suis toujours vue habiter en France même si j'aime bien être dépaysée et voyager un petit peu. Mais à chaque voyage, je pensais que la région ou le pays ne correspondait pas à ma façon de vivre et je ne me voyais pas y avoir un avenir, tout au mieux y passer une année. Sur plein de petits détails je ne me sentais pas chez moi alors qu'ici je me suis vraiment sentie bien. Je n'ai pas vu tous ces petits détails justement. A Valence, je me suis dit que je pourrais très bien vivre ici, même à très long terme ! Ce n'est pas très loin de la France, on peut facilement se faire comprendre, on se met dans le bain rapidement. J'aime ce côté méditerranéen !
Et puis il y a le folklore. Les Valenciens sont très attachés aux traditions. Ce n'est pas du tout ringard de participer aux vieilles fêtes auxquelles tes parents et tes grands-parents ont participé. En Espagne, que ce soit pour les fêtes des Moros y Cristianos ou la Tomatina, ce sont vraiment les jeunes qui les font vivre. Ces fêtes réunissent toute la société, des plus jeunes aux plus vieux.
Tu reviendras à Valence ?
Oui car je me sens bien en Espagne et Valence, c'est la première ville que j'ai découverte où j'ai ressenti la même richesse qu'à Paris. Bien entendu, c'est beaucoup plus petit mais c'est tout aussi riche. Il y a beaucoup de choses à découvrir à Valence et on sera toujours surpris ! Je ne pense pas qu'on puisse penser un jour en avoir fait le tour. Quand j'ai parcouru le Turia, je suis tombée sur des personnes qui jouaient avec des armes médiévales en mousse et qui spontanément m'ont proposées de jouer avec elles. Cela fait partie de ces moments où tu te dis « bah là aujourd'hui, j'ai vu ça mais je suis sûre que si je reviens demain il y aura d'autres choses encore à voir ». C'est ça que j'aime bien dans cette ville, le fait qu'il te suffit de passer la porte en bas pour découvrir un autre monde que tu ne connais pas.
Retrouvez tous nos portraits de la série Ma Vie de Touriste : Sonia et Romuald à Oliva, Nathalie et Yann à Jalon, Annie et Jacques à Valence, Maeva et Ines à Valence, notre autre stagiaire Guillaume, Eli et Eliane à Cullera, et Annie et Patrice à Valence.
Vous êtes en vacances dans la Région Valencienne ? Vous la découvrez pour la première fois ou au contraire, cela fait des années que vous revenez et elle n'a plus de secrets pour vous ? Vous souhaitez témoigner de votre expérience en tant que touriste dans cette région ? Contactez-nous à l'adresse suivante : valence@lepetitjournal.com