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Mehdi Reddad : " il faut rendre à notre diaspora sa dignité "

MEHDI REDDAD CANDIDAT LEGISLATIVES 9E CIRCONSCRIPTION HORIZONSMEHDI REDDAD CANDIDAT LEGISLATIVES 9E CIRCONSCRIPTION HORIZONS
Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 24 mai 2022, mis à jour le 25 mai 2022

Dans la perspective des prochaines élections législatives (à partir du 27 mai en ligne, 5 et 19 juin 2022 dans les urnes), lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans chaque circonscription des Français de l’étranger.
Mehdi Reddad, candidat à la 9ème circonscription pour Horizons, a répondu à nos questions.

 

 

Lepetitjournal.com édition Tunisie : Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Mehdi Reddad : Parce ce que c’est la continuité logique de mon engagement au service des Français d’Afrique. Je veux qu’on change définitivement le regard qu’on porte sur nos Français de l’étranger. Aujourd’hui, je sais qu’ils se posent cette question lancinante : qu’est-ce qu’être Français de l’étranger ?  

J’ai compris aussi leur lassitude de voir toutes ces strates d’élus, du Sénat aux conseils des Français de l’étranger, qui semblent impuissants pour faire bouger les lignes.

Alors je veux ici les rassurer : nous sommes la richesse de la France à l’international, nous avons la possibilité d’influer sur les décisions politiques, grâce à notre force collective que nous devons apprendre à mieux mobiliser pour peser, vis-à-vis de l’exécutif ou encore de l’administration._

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Je suis un enfant de la 9ème. Je suis né et j’ai grandi au Maroc et cela fait maintenant 6 ans que je suis au plus près des problématiques politiques de la zone, depuis que j’ai structuré les comités de la République En Marche partout dans la zone. 

Il y a un an, lorsque j’étais élu conseiller consulaire à Casablanca, j’ai tout de suite mesuré l’immensité de la tâche. Nos français de la 9ème ont des urgences, des besoins qui ne peuvent plus attendre des déclarations d’intention venant de personnes, qui, habituées à faire carrière sur les schémas anciens, ne nous connaissent pas vraiment.

Ce fut ma première élection et mes compatriotes m’ont élu car je suis comme eux, un Français de l’étranger, ayant choisi d’aimer la France depuis l’Afrique, un continent qui m’est cher et depuis lequel j’entreprends depuis tant d’années. 

Depuis 5 ans aussi, j’ai pu mieux les connaître en sillonnant le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest à votre rencontre. De Casablanca à Dakar, en passant par Tunis, j’ai pu admirer, toucher du doigt la richesse française de l’étranger. Entrepreneurs, enseignants, chercheurs, artistes, étudiants, nous sommes les Français d’aujourd’hui et de demain et nous contribuons tous les jours, parfois sans le savoir, au rayonnement de notre pays, grâce à l’infinie créativité de notre diaspora. Quand je regarde nos
Français de l’étranger, plus que jamais, je pense que nous avons une certaine idée de la France en commun.

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Il faut qu’il soit un député de l’ancrage d’abord. Je pense qu’il faut qu’on arrête d’imposer des parachutés que je qualifie de touriste de la république, qui se trouve dans ces circonscriptions des Français de l’étranger un point de chute de luxe. Ensuite sur la question du mandat proprement dit, disons-le, un député seul, ne peut pas faire bouger les lignes. Les problématiques des Français de l’étranger sont trop souvent diluées dans des politiques publiques et débats nationaux. Pour que l’on puisse biper dans le radar de l’exécutif, je propose de former une task force d’élus qui pèse véritablement sur le processus législatif. Nous sommes paradoxalement
la population la mieux représentée : entre le sénat, les conseiller consulaires, et l’Assemblée Nationale (sans parler de l’assemblée des Français de l’étranger), mais nous sommes les moins écoutés.
Je veux rationaliser cette forte représentativité pour qu’elle soit efficace. 

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Ma campagne a en réalité démarré dès que j’ai participé à la réélection du Président de la République. Avec nos comités d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, nous avons pu parler à nos compatriotes qui, convaincu du projet présidentiel, s’inquiétaient déjà de l’après. C’est-à-dire qu’une fois le temps électoral terminé ils avaient peur d’être oubliée.

J’ai donc mesuré les défis qui attendent nos français de cette zone et, comme pour leur donner de l’espoir, j’ai décidé d’acter ma candidature en lançant un périple sur les traces d’Antoine Saint Exupéry. Cet aviateur pionnier, ambassadeur de l’aéropostale, qui avait faire rayonner un certain dépassement de soi français. Ce voyage initiatique m’a permis de rencontrer nos compatriotes dans différentes escales : le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal. Et à chaque fois nous avons pu avec mon équipe, apercevoir l’envie de nos compatriotes d’un (véritable) renouvellement des élus.

C’est ce que je veux incarner. A chaque étape aussi, les soutiens s’agrègent et me donner une énergie incommensurable pour continuer à convaincre.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?

Je suis candidat avec des convictions auxquelles je suis plus que jamais attaché. Casablanca étant la plus grande circonscription consulaire d’Afrique, constitue un challenge pour moi, avec l'impérieuse nécessité de développer des idées qui peuvent très bien être dupliquées partout dans la 9ème circonscription.  _

Je pense toujours qu’il faut rendre à notre diaspora sa dignité pour qu’elle vive pleinement et fièrement sa citoyenneté, car l’une va avec l’autre. Je juge aussi que la lutte contre les lenteurs administratives, notamment consulaires, doit être notre grande priorité, et que la réponse au coût de l’école se trouve, avant tout, au niveau local, qu’il faut donc lui donner les moyens de se développer.

Il me paraît impérieux de rebâtir une nouvelle architecture consulaire, plus dématérialisée, et agile, et, pour cela, d'investir dans notre outil diplomatique qui ne cesse de s’éroder. J'estime impératif de nouer une solidarité rénovée pour mieux aider les Français en difficulté dans notre zone si vaste.
Enfin, je considère toujours que l’épuisement des ressources naturelles et le dérèglement climatique nous obligent à repenser notre modèle de développement, et que les Français de l’étranger peuvent, et doivent prendre part à cette transition du siècle. Car c’est aussi cela, la France en commun.

En Europe, mais aussi en Afrique et dans le monde, le multilatéralisme se désintègre toujours un peu plus, la logique des blocs géopolitiques revient en force, et cela crée non seulement une grande inquiétude, mais aussi un grand trouble chez nos compatriotes de métropole et de l’étranger. Il nous faut faire face à ce contexte mouvant non seulement par des idées fortes, mais aussi par un renouvellement profond des élus ainsi que des méthodes de conception de nos politiques publiques.


Quel bilan dressez-vous du mandat du député sortant ?

Peut-on vraiment parler d’un bilan ? Il a passé son mandat à vouloir s’afficher avec les ministres et la majorité. Cela donne de la peine à voir, tant nos Français de la 9ème se sentent totalement oubliés par leur député. Il n’a je pense, pas mesurer la responsabilité que l’on confie à un député élu au suffrage
direct, même si rappelons-le il a été élu avec 8000 voix sur plus de 100 000 inscrits. Les Français de l’étranger attendent une chose, que l’on soit dignes d’eux. Moi je veux réparer tout cela. Je salue tout de même sa décision de se retirer de la course, il a pris enfin ses responsabilités. 
 

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