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Article 80 : Arrestations et enquêtes se multiplient, Kaïs Saied monte en popularité

kais saied avenue bourguiba vers le ministère de l'intérieurkais saied avenue bourguiba vers le ministère de l'intérieur
Présidence Tunisie
Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 2 août 2021, mis à jour le 3 août 2021

Kaïs Saied a effectué le 1er août, à l'occasion d'une visite d'inspection au Ministère de l'Intérieur, une sortie très remarquée sur l'avenue Bourguiba. Plébiscité par les passants sous le slogan " Tahya Tounes ", sa popularité ne cesse de croître. Ces derniers jours ont été émaillés par de nombreuses arrestations et enquêtes, suite à la levée de l'immunité des membres de l'ARP.

 

Voir ici la video de l'avenue Bourguiba

Après la publication de l'ordonnance présidentielle n° 80 du 29 juillet 2021 concernant la levée de l'immunité des membres de la Chambre des représentants du peuple, plusieurs arrestations et interpellations ont eu lieu parmi les députés, ainsi que pour des tentatives de violence et de destructions de preuves.

 

 Suite à une plainte déposée par le Syndicat de la garde présidentielle et les agents de la brigade des recherches de l'Aéroport Tunis-Carthage, dans l’affaire de l’aéroport datant du 15 mars 2021,  les députés d’Al-Karama : Seifeddine Makhlouf (fondateur), Muhammad Al Afes et Maher Zid ont été interrogés, puis remis en liberté. Ils avaient tenté avec force d'obliger le personnel de l'aéroport à laisser voyager une personne fichée S17, provoquant des affrontements.  

 

. Maher Zid, a été également entendu dans le cadre d’une affaire relevant du Tribunal de première instance de La Manouba, accusé d’avoir subtilisé des documents relatifs à l’affaire Chokri Belaïd.ç Le député Yassine Ayari du parti  Amal wa âamal (Espoir et Travail) a été placé à la prison civile le 29 juillet, en exécution d'une décision judiciaire prononcée par la Cour d'appel militaire le 6 décembre 2018. Poursuivi depuis 2017 pour « diffamation et outrage à l’institution militaire » Yassine Ayari a déjà été condamné en première instance à trois mois de prison. En décembre 2018, il a écopé d’une peine de deux mois de prison ferme. Il était accusé d’atteinte au moral de l’Armée sur la base de l’article 61 du Code pénal.  Le parquet militaire a pris la relève vendredi 

 

Quatre personnes appartenant au mouvement Ennahdha ont comparu devant le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis 2 pour « tentative de violence » devant le Parlement après l’annonce des mesures présidentielles, le 25 juillet au soir. Ils cherchaient à s’assurer la complicité de certains habitants de la cité Ennour, un quartier populaire du Bardo, en leur demandant d’effectuer, munis de bâtons, des actes de violence devant le parlement les lundi 26 et mardi 27 juillet. Parmi ces quatre personnes figurent un membre du conseil de la choura, un membre du protocole du président du parti, et un ancien agent de la protection rapprochée de Rached Ghannouchi.

 

. Le 31 juillet, Ridha Radia, dirigeant du bureau régional du mouvement Ennahdha, a été interpellé pour avoir publié des vidéos " incitant à la violence et à la discorde " et contenant des " insultes contre le président de la République ". 

 

Le maire de Fouchana, Noureddine Chrima, a été arrêté par la garde nationale dans ses locaux, soupçonné de procéder à la destruction de dossiers compromettants. Il réfute ces accusations et précise qu'il s'était rendu à la municipalité afin d'assister, en compagnie du secrétaire général de la municipalité, à une réunion portant sur l'acheminement de concentrateurs d'oxygène, convoquée d'urgence en raison de la situation sanitaire dans la région.

Enquêtes ouvertes 

Une enquête a été ouverte sur les contrats de lobbying impliquant Ennahdha, Qalb Tounes et l’association Aich Tounsi
Le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis 1 et du pôle judiciaire économique et financier, Mohsen Dali a indiqué, le 28 juillet, que le ministère public près du pôle a entamé depuis les deux premières semaines de juillet, l’examen de plusieurs dossiers qui concernent le mouvement Ennahdha, Qalb Tounes et l’association Aich Tounsi qui auraient bénéficié de financements étrangers pour leur campagne électorale.

Trois autres enquêtes ont été ouvertes pour 
. L’Instance Vérité et Dignité (IVD) : suspicion de fraude, faux et usage de faux, obtention d’avantage indu et préjudice causé à l’administration en lien avec le contenu du rapport de l’IVD sur la Banque franco tunisienne (BFT).
. l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) : mauvaise gestion de fonds  durant la période où Chawki Tabib présidait l’instance
. La compagnie aérienne Tunisair : suspicion de corruption dans l’acquisition de moteurs d’avions, suite au dossier transféré par le ministère du Transport à la justice sur fond du rapport de l’inspection générale du ministère. Le rapport concerne la période au cours de laquelle Elyes Mnakbi était PDG de Tunisair.

Actes de vandalisme 

Deux personnes soupçonnées d’avoir commis, le 29 juillet, un acte de vandalisme au sein de la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA) à El Ouardia (Grand Tunis) ont été arrêtées, a annoncé la direction de la RNTA.
Les deux personnes ont procédé à l’incinération de déchets industriels, bois et plastique dans l’espace ouvert de l’usine B, ce qui a provoqué un incendie, maitrisé « grâce à la vigilance des agents de protection et de garde de régie qui sont intervenus immédiatement.
Le feu a touché les déchets de la société (papiers, bois et produits en plastiques) sur une superficie de 2000 mètres mais sans enregistrer des dégâts.
Le même jour, un incendie s'est déclaré dans l'usine d'huile végétale dans la région d'Al-Awamria (gouvernorat de Kairouan) 
Le feu a dévoré une quantité importante de bois, d'herbes parasites et de certains meubles et matériaux en plastique dispersés près des machines et des équipements de l'usine sans enregistrement de dégâts humains avec une forte hausse de fumée. Les causes sont encore inconnues.

 

Stop à la migration clandestine

 

Kaïs Saied, a indiqué, à l’occasion de la réception d’un lot de 1.5 millions de vaccins anti-Covid offerts par l’Italie et après un coup de filet aux frontières maritimes, que la Tunisie luttera sans concession contre la migration clandestine et la traite d’êtres humains. Il a ajouté que certains réseaux veulent reproduire le scénario de 2011, mettant en garde contre les tentatives d’instrumentalisation politique du phénomène de l’immigration clandestine, qui portent préjudice aux relations entre les deux pays et avec l'Europe d'une manière générale.
Onze tentatives de traversées clandestines des frontières maritimes tunisiennes ont été déjouées, samedi 31 juillet et dimanche 1er aout 2021) et 188 personnes ont été sauvées de la noyade, par des unités de la Garde maritime nationale relevant des districts du nord, du centre, du sahel et du sud.

 

Parmi ces rescapés, figurent 56 africains de diverses nationalités, dont onze individus recherchés, qui ont intentionnellement refusé de se conformer aux ordres et ont continué à naviguer vers l’espace européen.

En parallèle, des unités de la Garde nationales à Sfax, Nabeul, Raoued et Korba ont arrêté 15 personnes dans des maisons désertées, qui attendaient de traverser les frontières maritimes clandestinement.
 

Reprise de la production de phosphates

 

La Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) a annoncé, le 30  juillet,   que le trafic des trains transportant des phosphates et des marchandises de nuit sur la ligne numéro 13 reliant Sfax à Tozeur via Metlaoui a repris son activité.
La SNCFT a mobilisé un train composé de 20 wagons pour assurer le transport de 1300 tonnes des phosphates, entre Metlaoui et Skhira. La production du phosphate commercial de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) a atteint 1,27 million de tonnes, durant le premier semestre 2021, contre une prévision initiale de 2,1 millions de tonnes.

 

Lettres ouvertes à l'opinion publique

 

Le Collectif de défense de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a annoncé avoir adressé une lettre ouverte en quatre langues à plus de 120 parlements dans le monde et instances législatives régionales et internationales, dans laquelle il a exigé un audit sur la fortune du président du mouvement Ennhadha Rached Ghannouchi.
Dans cette lettre, le Collectif de défense a également invité les parlements du monde à ne plus coopérer avec Rached Ghannouchi en sa qualité du président du parlement tunisien.
Au cours d’un point de presse tenu le 28 juillet à Tunis à l’occasion de la commémoration du 8e anniversaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi (25 juillet 2013), le Collectif de défense a affirmé disposer de plus de 110 documents et photos collectées à l’issue d’une bataille judiciaire qui a duré huit ans.
Le Collectif de défense Belaid-Brahmi a évoqué des accusations relatives à l’appareil secret du mouvement Ennahdha qui serait derrière les assassinats politiques en Tunisie.

Le 31 juillet, une lettre ouverte à l'opinion publique nationale et internationale a été publiée, sur le compte facebook de l'écrivaine et universitaire Olfa Youssef, signée par 30 personnalités nationales qui approuvent les décisions du Chef de l'État 
dont Olfa Youssef. Le penseur Youssef Seddik, l’artiste plasticien Nja Mahdaoui et l’homme de Théâtre Fadhel Jeaibi, sont parmi d’autres signataires.

 

Ennahdha en perte de vitesse

 

Mohamed Ghariani a déposé sa démission du cabinet du président du Parlement, Rached Ghannouchi, le 30 juillet. L’ancien secrétaire général du RCD, avait été officiellement nommé chargé de mission au sein du cabinet de Rached Ghannouchi le 1er décembre 2020.
Khalil Baroumi a démissionné du bureau exécutif et de son poste de responsable de l’information au mouvement Ennahdha, pour contester contre le refus des dirigeants du mouvement d’assimiler les messages envoyés le 25 juillet.

Mohamed Nouri du Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, a démissionné le 30 juillet. La décision du président du Conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni de reporter la session exigée par 80 membres du conseil et approuvée par son bureau est à l’origine de la décision de Mohamed Nouri qui considère que le bureau du conseil de la Choura, l’instance la plus importante du mouvement entre deux congrès, a été transformée en une commission soumise au bureau exécutif.

Un groupe de jeunes partisans d'Ennahdha appelle la direction du mouvement à " porter la responsabilité de l'échec à répondre aux demandes du peuple et à comprendre l'état d'engorgement et d'effervescence, compte tenu de l'inefficacité de l'action politique, économique et les options sociales et la manière dont elle gère les alliances et les crises politiques. "

Ce groupe a également appelé le Conseil de la Choura du mouvement, à assumer sa responsabilité et à dissoudre immédiatement le bureau exécutif du parti et à désigner une cellule de crise avec un niveau minimum d'acceptation populaire.
Oussama al-Saghir, député du parti Ennahdha à l'Assemblée des représentants du peuple est l'un des signataires de la pétition.

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