Fantômes, dieux (kami), animaux qui se transforment (bakemono), esprits… Les yokai 妖怪 (妖 - yo - démon et 怪 - kai - mystère) sont nés dans les légendes japonaises et sont souvent assimilés à différentes formes de créatures surnaturelles. Elles existent depuis l'époque d'Edo et proviennent des traditions du pays du soleil levant mais aussi d’influences shinto et bouddhistes. Depuis des siècles et encore aujourd’hui, elles s’inscrivent fortement dans le folklore japonais et dans sa culture. Voici un florilège des yokai les plus originaux et étonnants.
Akaname (垢嘗)
Ce yokai a l’apparence d’un gobelin et vit principalement dans les foyers ou les bains publics. Il aime lécher la saleté des baignoires et se nourrit de restes humains comme les cheveux, les ongles mais aussi de la boue, la moisissure… Pas plus grand qu’un enfant, il possède quelques cheveux sur le haut de son crâne, gras. Sa peau est collante. Il n’est pas né pour effrayer.
Ittan Momen (一反木綿)
Originaire de Kagoshima, ce grand rouleau de coton est possédé par un esprit allant de foyer en foyer en volant pour attaquer les gens et les étouffer en s’entourant autour de leurs visages.
Keukegen (毛羽毛現)
Ce type de yokai peut faire penser à un animal de compagnie. Il est une créature entièrement recouverte de cheveux qui est attirée par la saleté et le manque de lumière. Malgré leur apparence mignonne, ils sont signes de malchance et maladie. Pour les éviter une seule solution : nettoyer sa maison le plus souvent possible.
Kurote (黒手)
Ce fantôme a l’apparence d’une main très poilue sortant des toilettes. Pour effrayer les gens, il leur touche les fesses. Son origine provient d’une vieille légende japonaise racontant l’histoire d’un samouraï. Celui-ci vivait dans une grande maison et un jour, sa femme s’est rendue aux toilettes et elle sentit une main la toucher. Elle appela son mari, qui s’arma de son katana pour trancher la main, puis la plaça dans une boîte. Mais quelques jours plus tard, trois esprits maléfiques débarquèrent dans la maison. Loin de se douter de leur malveillance, le samouraï les invita chez lui. Un des prêtres découvrit la boîte et s’exclama : « c’est la main que vous m’avez coupée ». Les trois fantômes s’évaporèrent, mais le samouraï avait toujours une sensation désagréable lorsqu’il rentrait chez lui.
Shirime (尻目)
Cette étrange créature a tout l’air d’être normale en apparence. Vêtu d’un kimono, il se promène tranquillement dans la rue. Mais dès qu’un voyageur s’approche de lui, celui-ci fait tomber son habit et montre ses fesses entre lesquelles un énorme oeil le dévisage. Son comportement a seulement pour but d’effrayer et de choquer les humains.
Ashiarai yashiki (足洗邸)
Décrit comme un « phénomène étrange », le Ashiarai Yashiki est originaire de Tokyo. Pendant la période d’Edo, un soir dans un manoir, un éclair fit un bruit retentissant et venant du toit un « WASH MY FOOOOT ! » retentit. Un pied géant et poilu se trouvait en plein milieu de la pièce, disparaissant seulement si on le lavait. La légende raconte qu’il n’est plus jamais apparu depuis ce jour et qu’il s’agissait d’un tanuki (une créature qui peut se transformer à volonté) qui était là pour punir le maître de maison. En japonais, « laver ses pieds » est une expression utilisée pour dire qu’un bandit va être réhabilité et qu’il s’est « lavé » de tous ses péchés et ses crimes.