Le Japon, troisième puissance économique mondiale, séduit par son équilibre unique entre traditions millénaires et innovations de pointe. À Tokyo, Osaka et Kyoto se rencontrent stabilité politique, infrastructures de classe mondiale et un marché exigeant mais porteur. Avec 123,34 millions d’habitants en 2025, le pays représente une destination stratégique pour les entrepreneurs qui souhaitent s’implanter en Asie.


Le contexte économique au Japon
En 2025, l’économie japonaise connaît une reprise modeste de +1,1 % de croissance selon l’OCDE. Malgré une inflation historiquement forte en 2023, le pays conserve une base économique solide grâce à un PIB estimé à 4.365 milliards de dollars.
L’OCDE prévoit un ralentissement progressif de la croissance mondiale
Le Japon reste confronté à des défis structurels tels que le vieillissement de la population, la pénurie de main-d’œuvre et la dépendance énergétique. Mais sa stabilité politique, son intégration dans les grands accords commerciaux et son rôle central dans les chaînes de valeur mondiales en font un marché incontournable. Le Japon fait partie du partenariat transpacifique global et progressiste. Il s'agit d'un partenariat économique avec l’UE.
Les secteurs attractifs au Japon

Les secteurs phares au Japon restent l’automobile, l’électronique, les semi-conducteurs, la sidérurgie et la pétrochimie. Mais le pays mise aussi sur les industries d’avenir : biotechnologies, pharmaceutique, robotique, intelligence artificielle et énergies renouvelables.
L’agroalimentaire et le tourisme haut de gamme gagnent aussi en importance, portés par la demande intérieure et les flux d’investissements étrangers. Pour les startups, les niches liées à la transition énergétique, à la silver economy (services pour seniors) et au numérique (fintech, cybersécurité, e-commerce) offrent de réelles opportunités.
Les visas pour travailler et investir au Japon
Pour s’installer et entreprendre au Japon, il est indispensable d’obtenir un visa adapté. Le Japon dispose de deux catégories majeures de visas permettant aux étrangers de créer ou gérer une entreprise.

Business Manager Visa : Ce visa est destiné aux entrepreneurs souhaitant créer ou gérer une entreprise au Japon. Il exige que le candidat dispose d’un bureau physique au Japon, d’un capital d’au moins 5 millions de yens (≈ 34.000 EUR), et d’un plan d’affaires solide démontrant la viabilité du projet. Le visa est initialement accordé pour un an ou trois ans, renouvelable tant que l’activité reste conforme aux conditions initiales. Il permet de vivre et travailler légalement sur le territoire japonais, mais également de faire venir les membres de la famille sous certaines conditions.
Startup Visa : Plusieurs régions du Japon, comme Fukuoka, Tokyo ou Osaka, ont mis en place des startups visas locaux pour attirer les entrepreneurs étrangers. Ces visas permettent d’obtenir un permis temporaire (souvent 6 mois à 1 an) pour tester un projet entrepreneurial avant de passer au Business Manager Visa classique. L’objectif est de réduire les barrières financières et administratives et de faciliter l’accès à l’écosystème local (incubateurs, financements, mentorat).
Les différents statuts juridiques pour créer son entreprise
Choisir la bonne structure juridique est une étape décisive pour entreprendre au Japon. Le pays propose plusieurs formes adaptées selon la taille du projet, le capital disponible et la stratégie d’implantation.
Kabushiki Kaisha (KK) : c’est l’équivalent d’une société anonyme (SA). C’est la forme la plus répandue et la plus crédible aux yeux des partenaires japonais. Elle permet de lever des fonds, d’accueillir plusieurs actionnaires et d’afficher une gouvernance structurée avec un conseil d’administration. Son capital minimum est fixé à 1 yen, mais en pratique, il est conseillé d’avoir un capital de départ plus conséquent pour inspirer confiance.
Godo Kaisha (GK) : proche de la SARL française ou de la LLC américaine, elle séduit les petites et moyennes entreprises ainsi que les entrepreneurs étrangers pour sa simplicité. Plus flexible qu’une KK, la GK permet de créer une société avec un seul associé et un faible capital. Elle est particulièrement utilisée par les startups ou les filiales de groupes étrangers qui veulent tester le marché japonais.
Entreprise individuelle (kojin jigyō) : forme la plus simple, idéale pour les freelances, consultants ou petits entrepreneurs. Elle ne requiert pas de capital minimum et les démarches administratives sont limitées. En revanche, la responsabilité de l’entrepreneur est illimitée et l’image auprès des grandes entreprises japonaises reste plus fragile qu’avec une structure sociétaire.
Succursale : option pratique pour une entreprise étrangère qui souhaite s’implanter au Japon sans créer une société indépendante. La succursale dépend juridiquement de la maison mère, ce qui limite son autonomie mais simplifie la gestion.
Filiale : contrairement à la succursale, la filiale est une société de droit japonais, distincte de la maison mère. Elle peut prendre la forme d’une KK ou d’une GK et bénéficie donc de la pleine capacité juridique pour mener des affaires localement.
Comment enregistrer son entreprise au Japon ?

La création d’une société au Japon suit plusieurs étapes clés. Il faut d’abord choisir une structure juridique adaptée puis rédiger les statuts de l’entreprise. Ceux-ci doivent être certifiés par un notaire japonais dans le cas d’une Kabushiki Kaisha. Ensuite, l’entreprise doit être enregistrée auprès du Legal Affairs Bureau pour obtenir son immatriculation officielle. Cette inscription permet d’obtenir un Corporate Number, équivalent du numéro d’identification fiscale. Viennent ensuite les démarches auprès des autorités fiscales et sociales : inscription à la taxe sur la consommation (équivalent de la TVA), déclaration au bureau des impôts et enregistrement à la sécurité sociale pour les employés.
À Tokyo, le One-Stop Business Establishment Center centralise ces procédures en un seul lieu, simplifiant considérablement le processus pour les étrangers.
Les ressources pour les entrepreneurs au Japon
Le Japon met à disposition des entrepreneurs étrangers un écosystème solide, structuré Le Japon offre aux entrepreneurs étrangers un écosystème solide, avec des organismes publics, des chambres de commerce et des réseaux franco-japonais. JETRO est la porte d’entrée principale : conseils gratuits (réglementation, fiscalité, droit du travail), mise en relation avec des partenaires et espaces de bureaux temporaires dans les grandes villes. Le Tokyo One-Stop Business Establishment Center simplifie les démarches administratives en un guichet unique, accessible aussi en anglais. La CCI France Japon accompagne les entreprises françaises avec des études de marché, du recrutement, de la domiciliation et un large réseau d’affaires. Les antennes French Tech Tokyo et Kansai soutiennent les startups numériques, notamment dans la fintech, l’IA et la robotique. Enfin, Business France Japon aide les PME françaises à s’implanter grâce à des études sectorielles, la recherche de distributeurs et des missions de prospection. En combinant ces dispositifs, un entrepreneur dispose d’un accompagnement complet pour créer, développer et connecter son entreprise au marché japonais.
Des conseils avant d’entreprendre au Japon

Le marché japonais est exigeant. Bien comprendre les codes culturels, la langue et l’importance des relations d’affaires est essentiel. Les démarches administratives restent rigoureuses, il est essentiel d’anticiper et de se faire accompagner.
Le coût de la vie à Tokyo et Osaka est élevé. Prévoir un capital de départ solide est indispensable. Miser sur la qualité, la fiabilité et la relation de long terme est la clé pour réussir. Enfin, rejoindre des réseaux comme la CCI France Japon, la French Tech ou JETRO permet de mieux s’intégrer et d’accélérer son implantation.
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