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FUKUSHIMA – Levée des restrictions au-delà de 20 kilomètres

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 3 octobre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Les restrictions imposées au-delà de 20 kilomètres autour de la centrale nucléaire de Fukushima ont été levées vendredi dernier, a annoncé le gouvernement japonais. Les autorités considèrent les risques affaiblis dans ces zones, mais certains habitants demandent avant tout des preuves de leur sûreté avant de décider de rentrer chez eux
Lire aussi notre encadré : Création d'un comité indépendant pour analyser l'accident

Le gouvernement a levé les restrictions au-delà de 20 kilomètres autour de Fukushima, alors que les travaux de déblaiement continuent toujours (Photo courtoisie Tepco)

Le gouvernement japonais a annoncé vendredi une levée des restrictions imposées aux habitants de cinq agglomérations situées au-delà de 20 kilomètres autour de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, considérant les risques affaiblis dans ces zones. Après des semaines de réflexion et au terme d'une réunion vendredi des ministres et autres parties concernées, l'Etat a levé la consigne de préparation à l'évacuation en cas d'urgence, ont expliqué le ministre de l'Environnement, Goshi Hosono, et le ministre de l'Industrie, Yukio Edano, lors d'une conférence de presse.
Cet assouplissement concerne les communes de Hirono et plusieurs parties de Naraha, Kawauchi, Tamura et Minamisoma, qui se trouvent à une trentaine de kilomètres de Fukushima Daiichi où s'est produite, lors du séisme du 11 mars suivi d'un tsunami, la pire catastrophe atomique depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.

Des habitants encore réticents à retourner chez eux
Après leur avoir demandé dans un premier temps de se calfeutrer, les autorités avaient demandé fin avril aux habitants de ces cinq localités, situées au-delà de l'aire d'exclusion de 20 kilomètres de rayon autour de la centrale, de rester prêts à une éventuelle évacuation en cas d'urgence. Sur les 58.500 personnes concernées par cette consigne quelque 28.500 avaient en réalité préféré quitter les lieux que de vivre en état d'alerte permanent. Interrogées par la chaîne publique NHK, plusieurs de celles qui sont parties se disent réticentes à revenir immédiatement, de peur que leur sécurité ne soit pas pleinement garantie. "Je voudrais que l'Etat m'apporte des preuves que la zone est sûre", a indiqué une ex-habitante qui a fui une des villes concernées. "Le gouvernement va travailler uni et prendre les mesures nécessaires pour éliminer dès que possible les craintes des personnes parties afin qu'elles puissent rentrer chez elles", a pour sa part assuré le Premier ministre, Yoshihiko Noda.

Une situation qui s'améliore progressivement 
La décision des autorités d'assouplir les consignes, prise en concertation avec les élus locaux, intervient alors que la situation semble s'améliorer dans le complexe atomique où les trois réacteurs les plus problématiques ont déjà grandement refroidi. La température au fond de leur cuve est désormais inférieure à 100 degrés Celsius. Elle l'était déjà pour les trois autres qui n'ont pas subi de dommages importants. Toutefois, selon l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), il est désormais important d'éviter un réchauffement y compris en cas de nouvel incident. Le but est de parvenir d'ici à décembre ou janvier à un état dit "d'arrêt à froid" stable et de limiter les rejets qui se poursuivent toujours. Les agglomérations concernées par la levée des restrictions vont devoir être nettoyées après avoir reçu d'importants dépôts de particules radioactives, dont du césium 137 qui présente une durée de radioactivité de 30 ans. Quant aux terres situées dans un rayon inférieur à 20 km, elles restent interdites d'accès à la population et demeureront partiellement inhabitables pendants des années voire des décennies.
(http://www.lepetitjournal.com/tokyo.html avec AFP) lundi 3 octobre 2011

Création d'un comité indépendant pour analyser l'accident
Le Parlement japonais a voté vendredi une loi pour créer un nouveau comité d'experts indépendants afin d'analyser l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima. En vertu du texte approuvé jeudi par la Chambre basse et vendredi par le Sénat, un groupe de 20 parlementaires va désigner dix personnalités extérieures comme membres de cette nouvelle instance temporaire. Cet aréopage de spécialistes, qui va travailler indépendamment d'un autre groupe créé par le gouvernement, devra étudier l'enchaînement des faits qui, à la suite du désastre naturel du 11 mars, ont entraîné à Fukushima Daiichi la plus grave catastrophe atomique depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986. La nouvelle commission, qui devrait être en place en octobre, est censée remettre un rapport au Parlement dans six mois ainsi que des éléments pour éviter qu'un tel désastre ne se reproduise. Les experts pourront recueillir des documents auprès des autorités locales et entreprises ainsi qu'interroger les élus et responsables des compagnies d'électricité.
(http://www.lepetitjournal.com/tokyo.html avec AFP) lundi 3 octobre 2011

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Publié le 3 octobre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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