Édition internationale

« L’Isan est à la Thaïlande ce que la France est à l’Europe »

Marc Laval n’est pas que Conseiller des Français de l’étranger. Il est aussi Président de l’association Terres d’Isan et de France. À lui, aujourd’hui, de nous parler de cette terre où il vit heureux depuis vingt ans.

Marc Laval au milieu des enseignantes de l’école Pakuman de RoietMarc Laval au milieu des enseignantes de l’école Pakuman de Roiet
Marc Laval au milieu des enseignantes de l’école Pakuman de Roiet
Écrit par Franck STEPLER
Publié le 28 mai 2025, mis à jour le 30 mai 2025


 

C’est à Roiet, à 140 kilomètres de Khon Kaen, que Marc Laval est installé en famille. Pour ceux qui parlent un peu la langue d’ici, « roiet » signifie « cent un » en thaï. Ce serait, paraît-il, la taille en mètres du Bouddha géant de la ville. Un nouveau monument a récemment été inauguré et, lui aussi, ferait cette taille bien particulière.

 

Marc Laval est arrivé en Isan par amour

 

On peut dire que Marc Laval est arrivé dans cette ville par amour. Entrepreneur installé dans le Val-de-Marne, il a longtemps parcouru l’Asie du Sud-Est pour l’entreprise d’import de meubles qu’il avait créée. Il avait alors des bureaux relais installés un peu partout en Asie, avec Bangkok pour épicentre. C’est là qu’il a rencontré celle qui allait lui donner deux enfants. À l’époque, il voyageait encore beaucoup (il n’a pris sa retraite qu’il y a quatre ans) et, pour que les siens ne se sentent pas seuls en son absence,  ils ont décidé de s’installer dans la région familiale de madame : l’Isan.


Marc Laval en Isan

 

En connaisseur de l’Asie, Marc Laval n’a pas été surpris lorsqu’il a découvert les lieux.

« En Indonésie ou au Vietnam, j’allais souvent dans des régions campagnardes où se trouvaient des usines et j’avais donc à peu près l’image de ce à quoi l’Isan pouvait ressembler », explique-t-il. Même si l’intégration ne s’est pas faite en un jour. « À l’époque, les enfants et moi étions un peu regardés comme bêtes curieuses, reconnaît le père de famille. Ce regard sur l’étranger a changé. Il est devenu normal d’en croiser ou de vivre près d’eux. »

Marc Laval trouve qu’à part ça, la région a peu changé en vingt ans. La vie y est calme. Il y a certes eu un peu d’industrialisation mais dans ce calme grenier à riz, il y a, comme il le dit joliment « une continuité dans la zenitude ». On s’y sent apparemment bien.


L’Isan sera demain au cœur du développement de la Thaïlande 

 

Cela admis, on peut constater que la montée en gamme d’une région historiquement tournée vers l’agriculture a commencé. Les infrastructures routières sont en train d’être remodelées pour aider au développement. Marc Laval en est convaincu, grâce aux grands projets d’infrastructures aéroportuaires et ferroviaires, grâce aux constructions de ponts pour faciliter les liaisons avec la Chine, l’Isan sera demain un cœur de développement de la Thaïlande. Et il y va même d’une comparaison osée. « L’Isan est un peu à la Thaïlande ce que la France est à l’Europe. On est obligé d’y passer si on veut développer. »

 

Logo Terres d’Isan et de France

 

On ne peut en douter, Marc Laval a l’Isan au cœur. Il y préside l’association Terres d’Isan et de France. Elle est née en septembre 2023 d’une rencontre organisée par quelques-uns autour du consul honoraire. L’idée était au départ de créer un simple club. Marc Laval raconte la suite. « Parmi les présents, il y avait Romain Liard, professeur d’université, qui avait travaillé à un projet d’Alliance française qui n’avait pas abouti. Puisque cette voie n’était pas la bonne, plutôt que de créer un club, nous avons penché pour une association culturelle. Nous avons commencé à une dizaine avec un objectif de réciprocité franco-thaï. » Devenue association de droit thaïlandais en février 2024, TIF se bat pour proposer une offre culturelle toujours plus difficile à faire accepter qu’un accompagnement social par exemple. Si elle ne compte qu’une cinquantaine de membres, ses événements attirent souvent plus de Thaïlandais que de Français, à la grande satisfaction de son président.

 

Marc Laval à l’exposition sur la soie

 

Voici deux exemples de ces terrains de jeu où les cultures française et thaïlandaise se rencontrent et se mélangent. TIF a organisé un concours pour les enfants qui apprennent le francais. Les vainqueurs ont été invités à partager un repas concocté par un cuisinier thaï qui revenait d’un petit séjour de trente-cinq ans passés en France à se familiariser avec notre cuisine, Dans son restaurant, joliment baptisé Chez Nous, les plats étaient commentés pour les enfants.

L’histoire de la soie a été un autre point de rencontre. Une présentation de l’histoire de la soie française, ici, en Thaïlande, contre une exposition organisée en France sur l’histoire de la soie en Thaïlande.

 

Espérons que tous regardent dans la même direction

 

« Depuis bientôt deux ans, certains Français veulent nous rejoindre, à condition que nous leur proposions des actions sociales qui leurs soient spécifiquement destinées, conclut Marc Laval. Nous allons le leur proposer, exclusivement dans notre Isan. Notre but est d’avoir des interfaces culturelles dans les villes de notre région, mais de faire remonter aussi des problèmes sociaux, en cas de besoin. »

Espérons simplement qu’une telle évolution soit vécue comme complémentaire par d’autres associations de la région et non comme une compétition qui n’a pas lieu d’être. Que tous ceux qui ont l’amour de leurs régions et de ceux qui y vivent, Thaïlandais et Français, regardent dans la même direction, et nous nous en porterons tous mieux.
 

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