Amandine Lourdel a 37 ans dont quatre de stand-up. Pour la première fois, à l’automne prochain, elle se produira en Asie, notamment à l’Alliance française de Bangkok. Rencontre.


LePetitJournal.com : Amandine, racontez-nous votre parcours, de Troyes à Bangkok.
Amandine Lourdel : À dix-huit ans, j’étais mal dans mes baskets. Je rêvais de théâtre. Je suis passée par le Conservatoire de Troyes puis une école de cinéma. Je crois que j’étais une mauvaise technicienne et le théâtre me manquait. Je suis alors venue à Paris pour étudier au cours Simon et au Conservatoire du XXe arrondissement. J’ai monté une compagnie, baptisée « Qui Vive », et comme beaucoup, j’étais serveuse à côté pour manger.
C’était soit je réussis ça, soit j’arrête
Vous qui rêviez de la Comédie française, comment êtes-vous arrivée dans l’humour ?
J’ai découvert le stand-up à travers des amis qui s’étaient lancés. J’y ai découvert des filles, qui ont aujourd’hui un nom, qui faisaient des choses différentes. Je me suis dit que je voulais proposer mon regard à moi. J’ai commencé à écrire des choses fin 2019. Le Covid a un peu brisé l’élan et j’ai donc vraiment commencé fin 2021. Ça a été pour moi un réel départ. Dans le stand-up, tu peux travailler beaucoup, plus facilement qu’au théâtre. C’était soit je réussis ça, soit j’arrête. Et j’ai réussi mon pari. Ça m’a tout de suite fait kiffer, j’ai compris que c’était ça que je voulais faire. J’ai obtenu mon statut d’intermittente dès la première année et j’en ai vécu rapidement.
Et la saison dernière, vous avez rejoint France Inter !
J’ai créé le personnage d’une serveuse qui parle derrière un bar, qu’on peut retrouver sur Instagram. C’est comme ça que j’ai été repérée par les équipes de « La Bande originale ». J’ai passé une audition et ils m’ont prise. Je reprends la saison prochaine, même si ça me stresse parce que je suis hyper traqueuse. Il faut reconnaître que la radio aide à faire des carrières parce que les auditeurs sont aussi des gens qui remplissent des salles.

Il y a une différence de ton entre la scène et la radio.
Les deux sont raccord malgré les différences. Dans un cas, je suis debout, dans l’autre assise. Sur scène, tout compte, les mouvements, les silences sont très importants. À la radio, tu envoies en quelques minutes, et comme j’écris toujours trop, j’ai peur que ça ne rentre pas donc je vais très vite, trop parfois…
J’essaie que ce ne soit pas le même contenu, même si je me dis que j’aimerais bien voir certaines chroniques dans le spectacle. Le principe pour moi est simple : si une chronique est bonne, elle marcherait sur scène.
Tous les jours, je me dis que, peut-être, demain, ça va s’arrêter
Vous dites avoir été inspirée par d’autres, comment se démarquer ?
J’y suis allée très naïvement, je ne pensais pas qu’on était aussi nombreux. Mais je suis nulle puisqu’on est un million ! Sans être une superstar, tu peux en vivre parce qu’il y a beaucoup d’opportunités. Aujourd’hui, les réseaux sociaux ont beaucoup changé la donne et je ne sais pas combien de temps les carrières vont durer. Il faut donc tout simplement travailler et être bon. Tous les jours, je me dis que, peut-être, demain, ça va s’arrêter. Mais aujourd’hui, gagner ma vie avec ce que j’aime le plus au monde, c’est la plus grande chance de l’existence.

Avez-vous parfois encore le syndrome de l’imposteur ?
Je pense qu’on l’a tous un peu et il vaut mieux que ce soit dans ce sens là. C’est quand même mieux que l’autosatisfaction. C’est plus fertile.
Les expatriés sont un très bon public
Avant cette tournée asiatique, avez-vous déjà joué à l’étranger ?
Je me suis produite dans les pays francophones, Suisse, Belgique, Québec, mais c’est la première fois que le stand-up m’emmène aussi loin. Laetitia Falessi emmène un humoriste par an en Asie. J’avais émis le souhait d’aller jouer à l’étranger. Mon ancienne diffuseuse et elle se sont parlé et les choses se sont faites ainsi. J’adore la tournée. Si ce métier me permet de voyager, c’est un super bonus. Et les expatriés sont un très bon public.
Comment aborder l’Asie, un public nouveau, qui ne vous connaît peut-être pas ?
Il m’arrive de jouer devant 10% de gens qui me connaissent. Avant les réseaux sociaux, j’ai joué pendant trois ans devant des salles qui ne me connaissaient pas. J’y suis habituée. Le revers de la médaille avec les autres, c’est que ceux qui te suivent ont une attente plus grande donc c’est fatalement plus dangereux pour toi. Pour cette tournée, je ne m’attends à rien de plus que de prendre du plaisir et de vivre une nouvelle expérience.
Bangkok ne sera qu’une étape : Amandine Lourdel poursuivra sa tournée en Asie avec des dates à Hong Kong, le 17 septembre, et Singapour, le 18 septembre.
Informations pratiques :
Date : samedi 13 septembre 2025 – 20h
Lieu : Théâtre de l’Alliance Française de Bangkok
179 Witthayu Rd, Lumphini, Pathum Wan, Bangkok 10330
Tarifs :
• 900 THB en prévente
• 1100 THB sur place
Placement libre
Réservations en cliquant ici
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