Cet unique musée militaire construit en 1982 et ouvert au public en 1986, est aussi impressionnant qu’émouvant. Ici à Latrun le « kotel hashemot » recense le nom gravé de tous les défunts morts pour le pays. Un majestueux mur érigé en mémoire des 4994 soldats israéliens tombés pendant les six différentes guerres depuis 1948 (guerre d’Indépendance, guerre du Sinaï, guerre des six jours, guerre de Kippour et première guerre du Liban).
Cet impressionnant mémorial rassemble également plus de 150 tanks ayant servi, des engins accueillant entre deux et cinq passagers, et pesant souvent plus de soixante tonnes sans équipement. Tandis que les enfants sont encouragés à escalader à leur guise ces véhicules de guerre, on découvre le mode de fonctionnement des engins en observant un tank scindé en deux qui offre une vision intégrale de l’intérieur.
Pourquoi un mémorial à Latrun ?
En 1936, les forces britanniques contrôlent encore la région. N’appréciant guère voir leur conduite dictée par les Anglais, les Arabes entrent en rébellion et font ce qu’on appellera la fameuse « révolte arabe en Palestine ». Les forces britanniques décident alors de construire seize stations de police, dont une précisément où se trouve actuellement un des bâtiments du musée. Il s’agit d’un lieu doublement stratégique de contrôle de la région : il offre une vue à 360 degrés et c’est aussi le seul point de passage reliant Tel-Aviv à Jérusalem. En 1947, les Nations-Unies décident de diviser la zone en deux territoires juif et arabe. Les Jordaniens conquièrent Latrun, ce qui gêne terriblement les 100 000 Juifs de Jérusalem totalement dépendants des approvisionnements et ravitaillements en provenance du centre.
Comme le dit alors le Premier Ministre David Ben Gurion : « s’il n’y a pas Latrun, il n’y a pas de route, et s’il n’y a pas de route, il n’y a pas Jérusalem et s’il n’y a pas Jérusalem, il n’y a pas d’Etat d’Israël ». Les Juifs tentent alors cinq tentatives de conquête de Latrun, en vain, à chaque fois dépassés par la force de frappe jordanienne. Latrun tient particulièrement au cœur des Jordaniens qui décident d’y renforcer leurs troupes, et par là même de se démunir d’une partie de leurs soldats ailleurs. C’est ainsi que les Juifs parviendront à se frayer un autre chemin vers Jérusalem, une voix indirecte connue sous le nom de « Derech Burma ».
Puis en 1967, pendant la guerre des six jours, Israël décide qu’il est temps de repartir à la conquête de Latrun. Les soldats parviennent à la station de police, commencent à tirer mais, à leur grande surprise, les balles restent sans réponse. Les Jordaniens avaient déserté les lieux, c’est ainsi que les Juifs en prendront possession pour en faire depuis leur route vers Jérusalem.
INFORMATIONS :
Entrée : 30 Nis par adulte et 20 Nis par enfant (5-16 ans).
Possibilité de réserver un guide.
Tél : +972 (0)8 925 5268 ou + 972 (0)8 978 4302 | yadlashiryon@bezeqint.net
www.yadlashiryon.com
Crédit photos : Raphaëlle CHOËL
Raphaëlle CHOËL (www.lepetitjournal.com/tel-aviv) - jeudi 26 avril 2018 - reprogrammation