

Cette année et pour la première fois, la semaine So French So Good débarque en Israël. Retour sur l'origine du projet et ses objectifs.
Photo illustrative ? LPJ Tel-Aviv
Avec 60 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an, la gastronomie française est l'un des secteurs le plus créateur d'emplois dans l'hexagone. Mais quand est-il à l'étranger ? Fois-gras, baguette et Saint-Honoré régalent-ils les palais du monde entier ?
Depuis 2010, la gastronomie française est reconnue au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, tout comme 962 autres biens, considérés comme ayant une valeur universelle exceptionnelle. Fort de ce succès, la France a lancé la campagne So French So good, pour promouvoir la gastronomie française à l'étranger. L'objectif ? Permettre au grand public de découvrir ce trésor national bien sûr, mais aussi booster les exportations agroalimentaires de la France.
En effet, bien que faisant la réputation de la France à l'étranger, le secteur alimentaire est en perte de vitesse (-2,6% de parts de marché au niveau mondial depuis 2000), se classant derrière l'Allemagne par exemple.
Avec un budget initial de 2 millions d'euros, la campagne So French So good visait en priorité douze pays déjà grands consommateurs de cuisine française, comme la Chine, les Etats-Unis, le Japon ou les Emirats Arabes Unis. Deux ans plus tard, la gastronomie française veut conquérir le c?ur (ou l'estomac) des israéliens.
Un marché encore sous-exploité selon les spécialistes. Il y a peu de restaurants français en Israël, les produits de qualités sont chers, les règles de la cacherout découragent certains chefs français, et les professionnels manquent de formations adéquates.
Yoan Smadja, responsable d'études économiques et financières à la mission économique de l'ambassade de France en Israël, explique "qu'on a de très belles enseignes françaises implantées en Israël, Accor, Tefal, Pirex, Luminarc etc, mais c'est n'est de toute façon pas assez."
Cependant, on enregistre une demande croissante. Selon Yoan Smadja la semaine So French So Good a "un aspect grand public au travers de la collaboration de chefs français avec des restaurants israéliens, et un aspect professionnel" avec différentes initiatives : Des rencontres entre professionnels français et israéliens, des formations d'enseignants des différentes écoles de cuisine israéliennes, la signature d'un partenariat entre l'école hôtelière française Ferrandi et l'école israélienne Dan Gourmet etc.
La semaine de la gastronomie est donc l'occasion d'établir un vrai dialogue entre les professionnels des deux pays et de créer du lien économique. "Des semaines de la gastronomie comme ça, il y en a un peu partout dans le monde, au Japon, en Argentine, en Jordanie etc, les chefs ont donc déjà l'habitude de ce genre de collaboration mais c'est la première fois qu'en Israël on a un événement de cet ampleur".
Le rôle de la mission économique de l'ambassade de France en Israël dans cet événement consiste à faire "un travail de pédagogie, de connaissance, de pénétration du marché, en montrant par exemple que le marché israélien est très résiliant et qu'il n'est pas forcément connecté à la situation politique".
Car c'est un fait "c'est en découvrant Israël que les gens sont susceptibles de s'intéresser au marché israélien".
Cette semaine de la gastronomie permettra à un certain nombre d'entreprises françaises d'explorer le marché israélien, de rencontrer les chefs, les directeurs d'hôtel israéliens et on espère sincèrement que dans un avenir proche, on pourra continuer à renforcer ces liens."
Difficile d'estimer le coût d'une telle opération séduction, "On préfère ne pas y penser !" déclare Yoan Smadja en plaisantant. "Il y a toute une série de coûts qui sont supportés par l'ambassade, d'autres par les restaurants partenaires, et nous avons aussi nos partenaires à nous, sociétés françaises et israéliennes (Air France, Bragard, la chaîne d'hôtel Sheraton) qui sont vraiment associées depuis le début à ce projet".
Impossible donc, d'obtenir le coût de la semaine de la gastronomie française en Israël, même si des bruits courent sur les cachets de certains chefs français. Seuls quelques chiffres ont réussi à filtrer? Les quatre Masterclass qui auront lieu jeudi 7 février par exemple, avoisineraient les 25 000 shekels (environs 5 000 euros).
L'événement est aussi un moyen de promouvoir le tourisme bilatéral entre les deux pays, et d'améliorer l'offre touristique d'Israël. Pour le Ministre du Tourisme Stas Misezhnikov , "la coopération avec la France, l'un des pays les plus influents au monde en termes de cuisine, est un atout essentiel pour le développement du tourisme en Israël".
Tous les moyens nécessaires ont donc été déployés pour assurer la qualité et le bon déroulement des nombreuses activités ayant lieu durant cette semaine, qui aura demandé quatre mois de préparation du côté des services français.
Justine SIMONIN (www.lepetitjournal.com/telaviv) Mardi 5 février 2013







