Qualifiée de « prisons à ciel ouvert » par des associations comme Amnesty International et Médecins sans frontières, les camps de réfugiés de Nauro et Manus gardent en captivité des demandeurs d’asile originaires d’Iran, d’Afghanistan ou encore d’Irak. Depuis un an, un hôtel situé dans le centre-ville de Brisbane a même été transformé en « lieu de détention alternatif ».
18/6/20. Peaceful protests Kangaroo Point Central Hotel & Refugee Prison.
— Manus Alert (@ManusAlert) June 18, 2020
Australia violated basic human rights.
When corruption comes around, protection goes away.
We want justice.#Refugees #RefugeeWeek2020 #KangarooPoint #IndefiniteDetention #Brisbane #Australia pic.twitter.com/xEEMaMa2Q7
À Brisbane, les réfugiés sont interdits de quitter de le Kangaroo Point Central Hotel. Ils communiquent seulement par le biais de banderoles accrochées au mûrs sur lesquelles il est par exemple possible de lire des messages comme : « Où est la justice? », ou bien « Aucun crime et 7 ans de détention ». Les réfugiées affirment même devoir faire face à une situation encore plus compliquée depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Ebrahim, un homme de 42 ans qui a passé six ans à Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée explique ainsi que « Ça ressemble à un hôtel, mais c’est en fait une prison de haut sécurité. Nous sommes surveillés en permanence et avons interdiction de sortir ».
Si Nauru n’est pas l’Australie, certains camps présents sur le petit Etat indépendant y sont tout de même gérés par le pays. Nauru, qui fût très riches jusqu’aux années 1990 grâce à ses réserves importantes de phosphate, s’est par la suite endetté et a peiné à trouver une autre forme d’économie permettant au pays de se relever. Ils ont donc « loué » une partie de leur territoire à l’Australie. Pour justifier les actes de l’Australie, et notamment concernant l’établissement d’un camp de réfugiés à Brisbane, l’actuel Ministre en charge de l’immigration, Alan Tudge a dit qu’ « il était très clair dès le départ que les personnes qui allaient bénéficier d’un transfert dans le cadre de la loi Medevac allaient être placées dans un centre de détention pour migrants ».
Les reportages sur les îles de Manus et Nauru sont très rares. Au delà d’un contrôle renforcé des visas, les « frais administratifs » à hauteur de 8 000 dollars australiens, découragent rapidement bon nombre de rédactions. Mais par le biais, d’abord des manifestations « de balcon » à Brisbane, les témoignages parviennent de plus en plus à se faire entendre.
Le sujet commence même à se faire connaître du grand publique grâce notamment à la série « Stateless » produite par Cate Blanchett et diffusée à partir de juillet 2020 sur Netflix. À travers six épisodes, la série décrit le passage et les portraits de plusieurs étrangers dans le camp de rétention de Barton. La productrice de la série a définit « Stateless » comme « une merveilleuse métaphore de la dislocation du système politique, à l’encontre des gens qu’il est censé servir ».