Le débat fait rage dans le pays. D’un côté les écologistes et les agriculteurs, dont la réserve en question garantit 60% de l’irrigation du Queensland et 22% de l’Australie dans son ensemble, et de l’autre le Premier ministre qui défend le conglomérat multinational Adani, à l’origine du projet et très rentable en Australie.
Celui-ci est également soutenu par bon nombre d’Australiens, et particulièrement ceux vivant dans les villes dont l’économie repose en grande partie sur l’exploitation des mines. L’économie australienne étant toujours très largement basée sur cette source d’énergie polluante, le charbon s’est progressivement imposé comme un sujet de division et de tension dans le pays.
L’argumentaire économique en grand défenseur du projet
Brook Gillies, une habitante de la ville de Clermont dans le Queensland a déclaré : « On a vraiment besoin des mines en Australie, c’est notre plus grande ressource. Si ça s’arrêtait, le pays s’effondrerait ».
En effet, le projet pourrait permettre au pays de voir grimper leurs exportations de charbon de 20%, mais aussi d’accroître l’exploitation d’autres mines, situées par exemple dans le bassin houiller de Galilée.
Le directeur du lobby minier Queensland Resources Council, Ian Macfarlane, explique ainsi que « les emplois miniers sont hautement qualifiés, ont recours à des techniques de pointe, sont très bien payés et soutiennent les communautés locales du Queensland ».
Thinking about applying for a job at our Carmichael Project Mine site? The camp facility is equipped with a gym, comfortable rooms, on-site chefs and leisure areas complete with pool tables. And if you look closely at this pic, you'll see our COVID-19 safe outdoor exercise track! pic.twitter.com/hWb8wLmZEn
— Adani Australia (@AdaniAustralia) August 3, 2020
Des conséquences environnementales et des questionnements quant à la rentabilité du projet qui créent des controverses
L’une des principales craintes est celle d’un élargissement du domaine d’exploitation minier. De plus, de nombreux risques sont pointés du doigt, comme ceux de collisions mais aussi de déversements importants de poussière de charbon, risquant d’endommager profondément la biodiversité de la zone exploitée. Tout cela risque donc d’assécher les différentes zones humides situées dans les environs du site, comme celui de Doongmabulla Springs par exemple. Michael Berkman, qui dirige le parti écologiste de Queensland a en effet associé le projet Carmichael à « une bombe de carbone qui provoquerait probablement la disparition des sources de Doongmabulla et piétinerait les droits des propriétaires traditionnels ».
De nombreuses banques ont, en plus des écologistes, ont refusé de soutenir financièrement ce projet, pour montrer leur soutien à la cause environnementale. Cela s’explique aussi par le fait que le groupe indien, qui avait initialement promis la création de 10 000 emplois grâce à l’ouverture de ce projet, n’en assurera finalement qu’un cinquième de ce chiffre.