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Olivier Weber, l’écrivain voyageur

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@ lepetitjournal.com/stockholm
Écrit par Lepetitjournal Stockholm
Publié le 21 novembre 2017, mis à jour le 18 février 2021

 

Olivier Weber est un journaliste, reporter, écrivain, voyageur et a également été ambassadeur itinérant de la France. A l’âge de 59 ans, définir son parcours et cerner son portrait n’est pas une mince affaire. Les grandes lignes en sont mentionnées dans notre précédent article du 7 novembre. A l’occasion de sa venue à Stockholm le 07 novembre 2017 invité par l’Alliance Française, la rédaction l’a rencontré pour une interview intimiste.

 

Itinérance d’un homme du monde

Olivier Weber a eu une courte enfance et a travaillé très tôt en tant que berger dans les Alpes. Une suite d'événements l’ont invité à faire des études grâce au financement de l’Etat français. A travers le journalisme et le reportage, il débute en zone de guerre et se spécialise dans les groupes armés et les guérillas. Alors freelance, il met en garde contre le tropisme de la guerre. Par cela, il entend le fait d’être attiré par un conflit comme pour une destination de vacance, à la recherche d’adrénaline. Ce qui le fascine et le pousse à continuer, c’est de voir la vie dans le conflit, l’espoir. En 2008, il accepte le poste d’ambassadeur itinérant chargé de la traite des êtres humains auprès des Nations-unies.

 

Aventure et écriture

Olivier Weber écrit et voyage. Deux mots qui lui servent de guide au jour le jour. Ses histoires semblent inépuisables. Il séjourne avec les Talibans en Afghanistan, les Tigres Tamouls au Sri Lanka, et bien d’autres encore. Il voyage entre l’Iran et l’Irak, et en laisse une trace dans son ouvrage Frontières chez Paulsen en 2016. A vivre dans des espaces si dangereux, il dit être effrayé par le fait de ne plus avoir peur, comme si les situations se banalisaient. Il pense qu’il est malsain de ne pas avoir peur en se rendant dans de telles zones. Il explique à ce sujet que les reporters et les journalistes sont aussi confrontés au syndrome du stress disorder mais sont bien souvent peu pris en charge à leur retour.
Chacune de ses phrases est accompagnée d’une anecdote qui illustre ses propos. Ayant évité la mort 15 ou 16 fois, Olivier Weber nous raconte l’une d’elle. Au Sri Lanka, la fin de son expérience avec les Tigres Tamouls approchait. Il manque l’avion de rapatriement. Il apprendra quelques heures plus tard que ce même avion, dans lequel il espérait quitter la zone, a été abattu par le groupe armé.

L’écriture d’Olivier Weber évolue dans le temps. Il passe du journalisme au roman. Il estime qu’aujourd’hui, on peut réinventer les passerelles entre la fiction et le réel, le cinéma est aussi un bon moyen de le faire.

 

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Photo : Killian Moreau

La découverte de la Suède

C’est la première fois qu’Olivier Weber vient en Suède. Il découvre le pays qu’il trouve formidable et vide : de grands espaces et peu de population. Dans son enfance, il était particulièrement intéressé par le modèle suédois. Il parle aussi beaucoup d’écologie à laquelle les Suédois sont particulièrement sensibles.

Il est venu dans le pays à l’occasion d’une série de conférences sur trois sujets différents dans 8 villes de Suède sur invitation de l’Alliance Française. Les sujets qu’il a proposés ont tous été retenus et répartis en fonction des villes. A Stockholm, Olivier Weber a parlé de “la France dans la mondialisation”. Un sujet vaste pour une heure de conférence. Passant des conflits majeurs aux aspects économiques et terminant sur l’importance de la préservation de notre environnement, il a dressé le portrait d’une planète interconnectée. Les deux autres sujets qu’il présentait dans le reste de la Suède l’ont amené à parler plus personnellement de son parcours, de son évolution sur le thème “Du reportage au roman”, ou encore de ses “Expéditions d’aventures”.

 

Un avenir chargé d’idées et de projets

Olivier Weber ne manque pas de projets. Il revient tout juste du lac Baïkal en Russie où il a tourné un film sur une expédition humaine accompagnée de malvoyants.

 

 

Il lui reste encore à terminer un roman en cours, dont on entendra sans doute parler prochainement mais dont il préfère garder le thème secret.

Humaniste, nous lui avons demandé quels seraient ses conseils pour celles et ceux qui souhaitent s'engager dans l'humanitaire. Selon lui, c’est un bon choix de s’engager aujourd’hui, le domaine se professionnalise de plus en plus. Il faut cependant faire attention à ne pas vouloir systématiquement exporter nos valeurs qui ne sont pas toujours évidentes dans d’autres modèles de sociétés. En tant “qu'humanitaire du Nord” il faut aider les “humanitaires du Sud” tout en restant toujours conscient et critique de sa vocation.

Lorsqu’on lui demande ce qu’il changerait dans le monde s’il en avait le pouvoir, il répond d’abord : “Tout”.  Puis précise qu’il s'exercerait à développer une conscience supra-individuelle et globale globalement de l’environnement et de la planète Terre, permettant de protéger le nid dans lequel nous vivons. C’est sans doute ce qu’il donnerait à l’humanité.
 

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Photo : Killian Moreau

 

Olivier Weber a dévoué sa vie à la transmission, à travers sa vocation qu’est l’écriture. Il semble avoir tant de chose à partager qu’il faut plus qu’une conférence en sa compagnie pour cerner tous les aspects de sa personnalité multiple. Olivier Weber est une personne inspirante, optimiste en tous points, que l’on a envie de connaître plus en détails. Pour cela, quoi de mieux que de lire ses livres.  En voici quelques uns parmi la vingtaine déjà écrite :

Frontières chez Paulsen en 2016

Jack London, l'appel du grand ailleurs chez Paulsen en 2016

Le Barbaresque chez Flammarion en 2011

La mort blanche chez Albin Michel en 2007

Humanitaires, chez Le Félin en 2002

Le faucon afghan : un voyage au pays des talibans chez Robert Laffont en 2001

French doctors : L'épopée des hommes et des femmes qui ont inventé la médecine humanitaire, Robert Laffont en 1995

 



Fabienne Roy et Killian Moreau, (lepetitjournal.com/stockholm), 20 Novembre 2017
 

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