Le Petit Journal s’est rendu au "plus grand musée d’histoire culturelle de Suède" pour une immersion dans le monde de la mode des années 1950 et les croyances sociales de l’époque. Une exposition qui retrace cette période historique phare, celle d’un renouveau du vêtement et de son accessibilité auprès des individu.es.
Les années 1950, la mode au sommet de son art
Marylin Monroe, Audrey Hepburn, les années 50 représentent incontestablement l’apogée de la haute couture. C’est la fin de la Seconde Guerre mondiale, les uniformes sont mis aux oubliettes pour laisser place à un retour de la féminité, sous le prisme - ne l’oublions pas - des carcans de beauté de l’époque. Période d’effervescence pour les maisons de couture avec l’inoubliable et titanesque affrontement entre Christian Dior et Coco Chanel. Il n’y a pourtant pas que les classes supérieures qui ont pu profiter de ce marché grandissant. Les individu.es gagnaient désormais assez d’argent pour accéder aux commodités de la vie des classes bourgeoises. Fini les vêtements ternes et moroses rappelant la guerre, place est désormais laissée aux jupes ornées de motifs colorés, aux chapeaux extravagants ou encore à la robe Corolle by Christian Dior.
Les pays nordiques emportés par la vague des années 50
Les pays nordiques ont fortement été influencés durant les années 50 par un courant venu tout droit des États-Unis. Dans une interview vidéo au Nordiska, Elsa Billgren (animatrice de télévision et radio, blogueuse, spécialiste du vintage) déclare son amour à la mode new-yorkaise, capitale du mouvement selon elle. Cette exposition permet aux visiteur.es de s’immerger dans la vie de l’époque, de découvrir les habits de tous les jours, mais aussi les plus belles pièces de collection portées par d’illustres modèles et célébrités. Des vêtements qui racontent une histoire, celle des femmes qui les ont portés. Une aventure passionnante qui rappelle les vies qu’elles menaient et leur position dans les années 50.
Un voyage à travers le temps, les rêves et les désillusions
L’exposition s’organise autour de trois thèmes : "Jeune et libre", "rêve et réalité" et "maison et travail". Ils sont accompagnés de témoignages et réflexions sur l’impact des bouleversements culturels et sociaux des années 50 dans les pays nordiques. Un processus qui s’exprime au travers du vêtement, de la mode et de la place des femmes dans les sociétés occidentales. Époque ou Audrey Hepburn et Brigitte Bardot sont les pionnières d’une nouvelle génération libre, redéfinissant des normes féminines aujourd’hui décriées. Il fallait avoir une taille fine et pour parvenir à obtenir la silhouette parfaite, le corset était votre plus fidèle compagnon. Un retour en arrière surprenant à l’heure où chez nos contemporain.es le body positvism fait rage (et c’est tant mieux).
Cependant, les années 1950 marquent également une entrée dans la vie active des femmes plus importante. À nouveau les vêtements parlent, marqueurs temporels d’un passé qui nous rappelle à quel point les professions exercées sont genrées (elles le sont toujours). Une rétrospective documentée, commentée et analysée par des interviews vidéo de Marina Kereklidou (designer et styliste), Kristina Sandberg (autrice d’une trilogie de romans qui narre l’histoire d’une femme au foyer suédoise dans les années 50) et Elsa Billgren.
Infos pratiques :
https://www.nordiskamuseet.se
Nordiska Museet, Djurgårdsvägen 6-16 (situé à Djurgården à côté du pont Djurgården).
Exposition "My 1950s. Women. Fashion. Everyday life" depuis novembre 2017.
Prix : 120 kr, gratuit pour les enfants et jeunes de moins de 18 ans et le mardi de 13h à 17h.
Horaires d’ouverture : du lundi au dimanche de 10h à 17h et le mercredi de 10h à 20h.
Louisa Karmoudi, 21 mars 2018