Alors que la Suède observe une présence accrue de sous marins russes dans la mer Baltique, elle réaffirme ses capacités militaires et sa position au sein de l’OTAN, illustrées par les propos du chef des opérations navales, le capitaine Marko Petkovic, qui souligne la fréquence quasi hebdomadaire de ces incursions et les enjeux stratégiques qu’elles représentent dans le contexte de la guerre en Ukraine. La mer Baltique devient ainsi un espace de surveillance renforcée, où la Suède et ses alliés conduisent régulièrement des exercices conjoints pour tester et renforcer leurs capacités anti sous marines.


Une présence russe accrue en mer Baltique
Dans un post publié sur X le 15 octobre, la marine suédoise indiquait qu’un sous-marin russe avait été détecté lors de son entrée en mer Baltique via le détroit du Grand Belt, ajoutant que des unités navales suédoises et avions de chasse l’avaient intercepté dans le Kattegat. Se voulant rassurante, elle a ensuite ajouté qu’il s’agissait d’une « mission de routine menée avec [ses] alliés », les forces armées suédoises disposant d’une bonne connaissance de la situation.
Depuis, le chef des opérations navales, le capitaine Marko Petkovic, a expliqué que cet épisode n’était pas isolé, affirmant qu’ils rencontraient des sous-marins russes en mer Baltique « presque chaque semaine ». Malgré la géographie particulière de la Baltique, la Russie maintient une activité sous-marine soutenue dans la région, combinant missions de renseignement, entraînement et démonstration de présence. A cela s’ajoute un éventail croissant de menaces, notamment des attaques hybrides présumées menées par des drones, des actes de sabotage présumés d'infrastructures sous-marines et un flux constant de pétroliers vieillissants. Selon lui, cela s’inscrit dans une montée en puissance des capacités navales de Moscou qui pourrait s’intensifier « une fois qu’un cessez‑le‑feu ou un armistice sera finalement instauré en Ukraine ». Il juge que la Russie mène un programme de modernisation continu de sa flotte et qu’elle pourrait redéployer davantage de moyens dans la région baltique si la pression militaire sur le front ukrainien venait à diminuer, rendant ainsi la situation stratégique en mer Baltique encore plus complexe pour les États nordiques et l’OTAN.
Une région sous tension
Depuis plusieurs mois, la mer Baltique et ses environs connaissent une tension accrue, au-delà des seuls mouvements de sous-marins. En janvier 2025, l’OTAN avait lancé l’opération Baltic Sentry, visant à renforcer la surveillance maritime et aérienne des États baltes et des zones stratégiques de la mer Baltique. Elle a depuis été renforcée suite à la multiplication, en septembre 2025, des incursions de drones près de bases militaires stratégiques au Danemark et en Norvège, provoquant la fermeture temporaire de plusieurs aéroports, dont celui de Copenhague. Cela se traduit par des patrouilles navales, des avions de surveillance et des drones ainsi que le déploiement d’au moins une frégate de défense aérienne pour protéger les infrastructures critiques, notamment câbles, liaisons télécoms et pipelines sous-marins. Ces événements témoignent d’une pression militaire constante et multiforme dans la région, qui contribue à rendre la Baltique l’un des foyers de tension les plus surveillés en Europe du Nord.
Une réponse collective et des exercices renforcés
Face à cette pression accrue, la Suède, devenue membre de l’OTAN, participe activement à des exercices multinationaux de lutte anti-sous-marine en mer Baltique. S’inscrivant dans une série d'exercices maritimes majeurs menés chaque année par le MARCOM en mer Baltique, dans l'océan Atlantique Nord et en Méditerranée, la Suède a organisé, en novembre 2025, l’exercice Playbook Merlin 25. Neuf pays membres de l'OTAN ont uni leurs forces en mer Baltique pour mener des opérations de lutte anti-sous-marine. Des sous-marins allemands et suédois ont participé à l'exercice aux côtés d'avions de patrouille maritime américains, ainsi que de navires de surface et d'hélicoptères français, allemands, néerlandais et suédois.
Le contre-amiral Johan Norlén, chef d'état-major de la marine suédoise, a déclaré :
« En tant que plus récent membre de l'OTAN, la marine suédoise est fière d'accueillir à nouveau l'exercice Playbook Merlin. En partageant nos connaissances et notre expérience de la guerre sous-marine dans les conditions spécifiques de la mer Baltique, nous renforçons la sécurité et la stabilité, consolidons l'OTAN et relevons les défis sécuritaires actuels. »
Le contre-amiral Bret Grabbe, commandant des sous-marins de l'OTAN, a ajouté :
« La Suède joue un rôle essentiel dans la sécurité maritime en mer Baltique. Les pays baltes apportent à l'OTAN des capacités de lutte anti-sous-marine impressionnantes, ainsi qu'une solide expérience en matière de commandement et de moyens maritimes ».
Sur le même sujet



















