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Les Droits de la Nature défendus par les Sames au Tribunal de Bonn

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Écrit par Lepetitjournal Stockholm
Publié le 23 novembre 2017, mis à jour le 23 novembre 2017

Le 7 et 8 novembre s’est tenu à Bonn, en marge de la COP 23, le quatrième tribunal International des Droits de la Nature. Les Sames, le peuple autochtone de Laponie, étaient présents pour la première fois.

 

Qu’est ce que c’est ?

Le Tribunal des droits de la nature, initiative citoyenne, est organisé chaque année par l'Alliance mondiale pour les droits de la nature à Bonn. Cette année, le président de ce tribunal était Tom BK Goldtooth, directeur exécutif de l'ONG Indigenous Environmental Network. Pendant deux jours, la quatrième édition de ce tribunal s’est penchée sur différents cas comme la pénurie d'eau à Alméria en Espagne, la financiarisation de la Nature, les violations des droits des autochtones à Standing Rock, aux Etats-Unis ou encore le projet minier en Guyane Française, Montagne d'Or. Un panel composé de juristes mondialement reconnus a formulé des recommandations et appuyé ses jugements sur la "Déclaration Universelle des Droits de la Nature" qui vise la reconnaissance du droit des écosystèmes et le devoir de l'humanité de respecter leur intégrité.

 

La Déclaration Universelle des Droits de la Nature

La déclaration Universelle des Droits de la Nature implique de rechercher une harmonie entre toutes les formes de vie et de ne plus percevoir la Nature comme un réservoir de ressources naturelles à exploiter. Le tribunal des droits de la nature s’attache à dénoncer les projets extractifs qui violent les droits humains fondamentaux comme l’accès à l’eau ou le droit à un environnement sain, et ceux de la Nature, en donnant la parole aux peuples autochtones.

 

Terre mère, terre sacrée

Cette année, au tribunal, les peuples autochtones du monde entier ont joué un rôle important en tant qu'experts et témoins. Les sessions se sont ouvertes par des cérémonies bouleversantes et des évocations de la Terre Mère par les représentants des Sames en Europe, la communauté de Sarayaku en Amazonie équatorienne, et les peuples autochtones de l'Amérique du Nord. D’autres peuples autochtones ont apporté des témoignages qui ont attiré l'attention du tribunal sur la sacralité de la Terre, une dimension ignorée dans les négociations de la COP 23.

 

La représentation same

Åsa Simma, PDG de Gíron Sámi Teáhter, et Stefan Mikaelsson, ancien président du Parlement Sami, ont témoigné en tant que "Défenseurs de la Terre". Ils ont joué un rôle de premier plan lors de la cérémonie d’ouverture et lors d’une présentation de l'abus des droits de la nature et des peuples autochtones au Sápmi. “Nous avons besoin des droits de la nature pour indiquer qu'il est complètement inacceptable que nos habitats soient détruits pour des intérêts économiques à court terme. Il est clair que ce comportement menace toute vie. Ici, en Laponie, la colonisation et la surexploitation des ressources naturelles ont été dévastatrices pour les hommes et l'environnement », explique Stefan Mikaelsson.

 

À l'automne, une motion a été soumise au Parlement sami afin que la Déclaration sur les droits de la nature soit adoptée. Ainsi, le Parlement sami pourrait devenir le premier organe élu en Europe à adopter la déclaration.


 

Anne Donguy 23 novembre 2017

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