Le premier prix Nobel de la saison 2020, celui de physiologie ou de médecine, a été décerné à trois scientifiques pour avoir découvert le virus de l'hépatite C. Le prix est partagé entre deux Américains, Harvey Alter et Charles Rice, et un Britannique, Michael Houghton. Ils ont été distingués par le comité Nobel, pour leurs travaux sur le virus, responsable de 400 000 morts par an.
Harvey Alter a démontré que c’était un virus inconnu qui provoquait la maladie chronique de l’hépatite, une inflammation du foie. Michael Houghton a réussi à isoler et identifier ce nouveau virus, appelé hépatite C. Enfin, Charles Rice a prouvé que c’est bien ce nouveau virus qui causait l’hépatite chez de nombreux patients.
Beaucoup d’hépatites restaient inexpliquées. C’est après des années de travail que les trois lauréats ont réussi à identifier le virus de l’hépatite C à la fin des années 80. Des travaux qui ont conduit à l’émergence d’un nouveau traitement révolutionnaire au tournant des années 2010.
L’hépatite C : les origines de la contamination
L'hépatite C est une infection hépatique qui peut entraîner de graves lésions hépatiques ou cancer. Elle est transmise par du sang contaminé et d'autres fluides corporels.
« Les modes d’infection les plus courants passent par l’exposition à de petites quantités de ce liquide, notamment lors de la consommation de drogues injectables, de pratiques d’injection à risque, de soins de santé à risque, de la transfusion de sang et de produits sanguins n’ayant pas fait l’objet d’un dépistage, ou de pratiques sexuelles entraînant une exposition au sang », précise l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le professeur Patrik Ernfors, membre du comité Nobel, a déclaré à Radio nationale suédoise que leur découverte a sauvé des millions de vies et a constitué "une avancée considérable" dans la lutte contre les virus causant des maladies chez l'homme.
A l’échelle planétaire, quelque 71 millions d’individus sont porteurs d’une hépatite C chronique, selon l’OMS.
Premier prix lié à un virus depuis 2008
En pleine pandémie de Covid-19, ce premier prix Nobel sonne comme un clin d’œil aux scientifiques du monde entier cherchant un remède contre le nouveau coronavirus. Leur travail “est une réalisation historique dans notre lutte continue contre les infections virales”, a noté Gunilla Karlsson Hedestam, membre de l’Assemblée Nobel qui décerne le prix.
Par ailleurs, ce prix Nobel est le premier directement lié à un virus depuis 2008. Il avait récompensé les découvreurs français du sida, François Barré-Sinoussi et Luc Montagnier ainsi que l'Allemand Harald zur Hausen, pionnier des papillomavirus, responsables du cancer du col de l'utérus.