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Le guide de survie insolite pour les expatrié.es en Suède !

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Matthias Kamann - Photo : Matthias Kamann
Écrit par Louisa Karmoudi
Publié le 1 octobre 2019, mis à jour le 1 octobre 2019

L’entrepreneur Matthias Kamann a auto-publié en 2017 un guide de survie pour tous.tes les expatrié.es qui désirent s’installer en Suède ou qui sont simplement de passage dans le pays du fika. La rédaction a rencontré l’auteur d’un ouvrage qui risque d’en aider plus d’un.e à mieux comprendre la culture suédoise.

Pourquoi doit-on retirer ses chaussures lorsque l’on entre dans une maison en Suède ? Pourquoi les Suédois.es changent de personnalité sous l’emprise de l’alcool ? Qui a créé le concept du fika ? C’est quoi le "Lagom" ? A chaque question, une réponse ! L’ouvrage How to be Swedish. A quick guide to swedishness in 55 steps, est une véritable mine d’informations, d’anecdotes croustillantes et plus insolites les unes que les autres pour mieux comprendre et appréhender la vie suédoise.


lepetitjournal.com/Stockholm : Pouvez-vous nous parler de vous, de votre parcours avant de commencer cette folle aventure en Suède ?

Matthias Kamann : Je suis originaire de la ville de Düsseldorf en Allemagne où j’y étudiais au début des années 2000 la gestion des entreprises. Puis, est venu le moment pour moi de partir à l’étranger au cours d’un échange universitaire. Je voulais partir dans un pays où l’anglais était la langue native car je voulais améliorer mon niveau mais aussi étudier le marketing. L’administration chargée des échanges internationaux m’a suggéré la Suède car tout le monde parle anglais là-bas et les études autour du marketing y sont bien développées. Je me suis dit : "ok, ça me semble être une bonne option, tentons notre chance et partons en Suède".


Comment en êtes-vous arrivé à vous installer définitivement en Suède ?

Je suis arrivé pour la première fois en Suède dans la ville de Vaxjö, à l’université et j’étais très heureux car c’est un endroit magnifique. J’ai donc décidé d’y rester un peu plus longtemps pour finir mes études. J’ai choisi un master "Business administration" (gestion des entreprises) spécialisé dans le marketing que j’ai obtenu en 2007. Après ça, je suis revenu en Allemagne pour un an mais j’ai remarqué que je me sentais beaucoup mieux en Suède, je m’y sentais d’avantage chez moi. Alors j’ai décidé de revenir et comme j’avais créé mon entreprise en Allemagne, j’ai choisi de la déclarer en Suède. J’ai commencé à travailler en tant que consultant marketing pour différents sites internet. Par la même occasion, je suis retourné à la fac (tout en travaillant) et j'ai étudié le suédois et le "web design" (conception de sites web) afin d’améliorer mes compétences dans ce domaine. L’objectif final était de développer mes propres produits et devenir entrepreneur en Suède.

Vous vous sentiez d’avantage chez vous en Suède plutôt qu’en Allemagne ?

Matthias Kamann : Je pense qu’il s’agit des différences culturelles. Je citerai deux facteurs : la nature en Suède qui est magnifique car il existe de nombreux espaces naturels et j’apprécie beaucoup cela. Tout particulièrement à Småland (province de Vaxjö) où on trouve beaucoup de lacs et de forêts. C’est un premier facteur qui a contribué à mon bien-être en Suède. Quant au second, il s’agit des gens car ils sont très ouverts, sincères, humbles et la communication s’est faite très naturellement. Ils ne sont pas aussi stressés qu’en Allemagne et il n’y pas en Suède tout ce côté très hiérarchique que ce soit dans le monde de l’entreprise ou les études. Quand j’étais étudiant, je pouvais parler très facilement aux professeurs et poser des questions sur n’importe quel sujet ou tout simplement discuter avec eux. C’est la même chose pour les entreprises, en Suède il suffit de prendre son téléphone, passer un appel ou se rendre directement dans la compagnie pour se présenter. En Allemagne, il y a beaucoup plus de barrières.

 

Matthias Kamann
Matthias Kamann - Photo : Matthias Kamann

 

Comment vous est venue l’idée d’écrire ce guide pour mieux comprendre les Suédois.es ?

Quand je suis revenu en Suède pour m’y installer, je vivais toujours sur le campus et j’étais au cœur de la vie étudiante. J’ai donc rencontré beaucoup d’étudiants en échange là-bas et j’ai remarqué qu’ils avaient tous de multiples questions à propos de la Suède, de la culture et certaines d’entre elles revenaient très souvent. J’ai commencé à recueillir ces questions mais aussi les obstacles et difficultés qu’ont rencontrés toutes ces personnes dans le but de leur apporter des réponses. J’ai donc commencé à écrire sur mon blog (https://hejsweden.com/) en évoquant plusieurs thématiques dans lesquelles les étudiants pouvaient s’y référer. J’ai alors constaté que des gens du monde entier consultaient mon site. Je n’avais pourtant pas le sentiment que seul un blog pouvait tout raconter, tout aborder. J’ai voulu alors créer tout un concept, un pack que les gens pouvaient utiliser, consommer pendant qu’ils prenaient l’avion, en attendant leur train. L’idée du format livre m’est venue très rapidement afin de permettre aux gens qui sont intéressés pas la Suède ou qui veulent y vivre, de mieux comprendre la culture suédoise. Ça m’a pris deux ans pour collecter toutes les données que je voulais mettre dans l’ouvrage. Pour cela, j’ai lu de nombreux livres, consulté des sites, réalisé une trentaine d’interviews. Puis, neuf mois d’écriture pure et trois mois supplémentaires pour la publication car c’est un livre que j’ai auto-publié. Je ne voulais pas qu’un éditeur me censure ou m’empêche de parler de certains sujets, disons, cocasses (rires).

 

Quel public visiez-vous lors de la rédaction de ce livre ? Seulement les étudiant.es ?

L’objectif de ce livre était qu’il puisse parler à tout le monde, c’est-à-dire à des personnes qui ne restent que deux semaines en Suède comme à des personnes qui ont décidé de s’installer définitivement. Je ne voulais pas me contenter d’écrire uniquement sur le comportement des Suédois, leurs habitudes mais aussi sur les coulisses de la scène, ce que l’on nous montre pas toujours. Je voulais aborder les différentes échelles de l’expérience de la vie suédoise.

Lors de votre arrivée en Suède, vous n’aviez pas de "guide de survie". Quelle a été la plus grande différence culturelle avec l’Allemagne ?

Les Suédois vivent leur vie dans l’esprit "lagom", les choses sont telles qu’elles sont et c’est bien comme ça. Si on atteint 80 ou 85 % des objectifs, ça reste bien alors qu’en Allemagne on est constamment à la recherche de la perfection. Il y aura toujours une frustration si on atteint pas 100 % des objectifs. C’est ce qui rend la vie beaucoup plus simple et agréable en Suède. En Allemagne les gens sont plus stressés car ils doivent en permanence s’améliorer, donner plus de résultat. L’approche suédoise en terme d’attente est beaucoup plus détendue.

 

Matthias Kamann
Couverture du livre de Matthias Kamann "How to be swedish - A quick guide to swedishness in 55 steps - Photo : Matthias Kamann

 

Lors de la rédaction de votre livre, n’aviez-vous pas peur de réduire la culture suédoise à des stéréotypes ?

D’une certaine façon oui, mais les stéréotypes font partie d’une culture et des représentations qu’on a d’elle. Certains passages du livre se basent sur des stéréotypes qui se trouvent être véridiques. Bien sûr, c’est une caricature de la société suédoise et des gens, on le voit d’ailleurs sur la couverture du livre. J’ai essayé de faire en sorte que dans tous les chapitres, les Suédois puissent d’une certaine manière s’y identifier et que n’importe qui puisse se reconnaître dans ces situations, en les ayant vécues par exemple.

Cela fait maintenant 11 ans que vous vivez et travaillez en Suède. Avez-vous remarqué des changements majeurs depuis votre arrivée ?

Oui j’ai remarqué des changements qui, à vrai dire, touchent le monde entier et pas uniquement la Suède. Le pays devient de moins en moins ouvert à certains étrangers. Le fait que, de nombreux pays en Europe mais, pas uniquement, ont décidé de fermer leurs frontières, en partie à cause du terrorisme, ça a eu un impact sur les populations. Les gens sont peut-être devenus plus prudents et distants en Suède mais je pense que c’est le cas un peu partout.

Pourquoi est-ce important selon vous, en tant qu’expatrié, de s’adapter à la culture du pays d’accueil ?

Je pense que c’est important, car je suis un invité dans ce pays et j’essaye de respecter les habitants et leur culture. Je ne veux pas que les Suédois aient un avis négatif à mon propos. Je pense que quiconque qui décide de partir vivre dans un autre pays devrait respecter la culture du pays d’accueil. C’est aussi pourquoi j’ai essayé de comprendre en profondeur la société suédoise, dans la vie privée ou professionnelle. Ça m’a permis d’interagir plus facilement avec les gens.

Quels sont vos futurs projets ?

Il y aura un second livre à propos de la culture suédoise. Toutes les informations seront disponibles sur ma page Facebook, mon blog etc. J’ai également une boutique en ligne sur laquelle je propose des produits pour les amoureux de la Suède que j’utilise personnellement. Bien sûr, je vais continuer à écrire, partager ma passion et mon amour pour ce pays.

Informations complémentaires :

- Pour commander le livre de Matthias Kamann : https://www.bokus.com/bok/9789198379907/how-to-be-swedish-a-quick-guide-to-swedishness-in-55-steps/

- Son site web : https://hejsweden.com/

- Sa boutique en ligne : https://shopofsweden.com/

 

Louisa Karmoudi et Kristen Collie.

Louisa Karmoudi Suède
Publié le 1 octobre 2019, mis à jour le 1 octobre 2019

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