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Un Nobel suisse au lycée français : Jacques Dubochet et son optimisme

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Vincent Borquet
Écrit par Lepetitjournal Stockholm
Publié le 8 décembre 2017, mis à jour le 8 décembre 2017

“Une pierre solide sur une pierre solide, on peut construire à peu près n’importe quoi”. C'est avec ces mots plein d’optimisme que Jacques Dubochet, le prix Nobel de chimie 2017, est venu rencontrer les élèves du Lycée français de Stockholm, mercredi 7 décembre.
 

Le Suisse arrive serein et rassurant, ni hautain ni intimidé, dans la salle remplie d’élèves. Il s’installe à son micro, bien décidé à faire rayonner son savoir, son optimisme et sa philosophie sur son jeune public.
Il raconte avec entrain le long chemin, de sa découverte il y a quarante ans de la vitrification de l’eau par refroidissement brusque de la température, à la cryo-microscopie électronique qui lui vaut aujourd'hui un prix Nobel partagé avec l’allemand Joachim Frank et le britannique Richard Henderson. Très bon dans l’exercice, son discours est vivant et compréhensible sans pour autant tomber dans une simplification excessive. Visiblement, il vit ses mots, et l’auditoire est captivé.

 

Jacques Dubochet

 

Il nous fait part ensuite de son parcours personnel, une vraie leçon de vie. Jeune, il est diagnostiqué dyslexique, l’école n’est pas son fort, mais ni lui ni ses parents ne semblent réagir avec fatalisme. C’est donc petit à petit qu’il fait son chemin dans le monde de la science, à la recherche de réponses à ses questions. Son secret ? Suivre ses rêves. Passionné d’astronomie et de biologie il choisit d’opter pour un parcours dans la physique pour s’orienter ensuite dans la biologie, non pas pour changer de voie mais par conviction en la complémentarité des deux disciplines.

Il ne manque pas de rappeler aux élèves "ceux qui feront la science, la suite, c’est vous, les jeunes !" et de prévenir  "on est vachement bon pour créer du savoir, mais on est misérable pour l’utiliser pour le bien commun", mais c’est toujours optimiste qu’il ajoute "mais ça les jeunes y sont très sensibles".
 

C’est donc un visage très pédagogue qu’il montre aux élèves, et ils le lui rendent bien à travers des questions pertinentes. Il leur dévoile ce qui lui a donné le goût de la science : "quand on est gamin, on rêve. Moi, j’ai rêvé de comprendre".
Et l’homme n’est pas avare de conseils avisés. Il raconte aux élèves l’histoire des princes de Serendip qui nous vaut le terme de sérendipity : "serendipity ! Serendipity, c’est la chance. Mais la chance qui a été provoquée parce qu’on a beaucoup essayé".
 

Jacques Dubochet

 

Aujourd’hui l’homme est retraité, mais avec sa femme, ils sont tous deux engagés en politique, "elle en vert, et moi en rose". Il nous confie aussi garder toujours un œil sur le monde de la science. La curiosité n’est pas un défaut, et elle ne se corrige pas.
 
Enfin, nous retiendrons ses précieux conseils : "il faut donner la chance à la chance".
 

Vincent BORQUET, 07 décembre 2017
 

lepetitjournal Stockholm
Publié le 8 décembre 2017, mis à jour le 8 décembre 2017

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