Le 27 juin 2023, le zoo de Singapour fêtera son 50ème anniversaire, avec des événements spéciaux qui auront lieu jusqu’en septembre. C’est l’occasion de revenir sur l’histoire et les traits actuels de cette institution incontournable et fameuse au niveau mondial.L’héritier d’une longue tradition depuis Raffles
L’héritier d’une longue tradition depuis Raffles
De nombreux jardins zoologiques ont existé à Singapour avant celui qu’on connait aujourd’hui. Les premiers colonisateurs Raffles et Farquhar étaient férus de botanique et de zoologie. Non seulement ils ont commandité des recherches et des ouvrages sur ces sujets, mais ils avaient leurs propres jardins botaniques et zoologiques privés et considéraient nombre de leurs pensionnaires comme leurs animaux de compagnie : Raffles mangeait parfois avec ses orang-outang auxquels il servait du Champagne ! Avoir un tigre comme animal de compagnie était d’ailleurs assez commun jusqu’au milieu du siècle dernier.
Mais il a fallu attendre 1875 pour que le premier zoo public ouvre ses portes à Singapour, avec 80 animaux répartis dans six enclos dans l’enceinte de l’actuel jardin botanique. Mais, après des hauts et des bas, cette première expérience de jardin zoologique public s’acheva en 1905, minée par des problèmes budgétaires.
En parallèle, une demi-douzaine d’initiatives privées de zoos ouverts au public se sont succédés entre le milieu du 19ème siècle et les années 1960. La plus importante est sans doute celle montée entre les deux guerres mondiales par William Lawrence Soma Basapa. D’abord situé sur Serangoon road , puis déplacé au bord du canal de Johor, à Punggol, ce « Singapore Zoo » comptait plus de 200 animaux et plus de 2000 oiseaux, et était déjà considéré comme un « must see » pour tout visiteur de Singapour. Même Albert Einstein l’a visité, en 1922. Il a dû fermer ses portes en 1942, à la veille de l’offensive japonaise, pour permettre aux anglais d’ériger des infrastructures défensives sur cette partie de la côte.
50 ans de développements dans plusieurs directions
C’est après l’indépendance que l’idée d’un jardin zoologique public resurgit à Singapour à l’initiative du directeur de la PUB, l’agence gouvernementale notamment en charge des réservoirs. Il pensait intéressant d’offrir aux Singapouriens une possibilité de loisirs dans une région boisée, et un zoo pouvait en être l’occasion. Apres quelques débats, le projet est lancé en 1969 et le zoo ouvre ses portes le 27 juin 1973.
Au départ, le zoo, alors dénommé « Singapore Zoological Gardens », comptait 272 animaux de 72 espèces. Aujourd’hui, il compte plus de 4200 animaux de plus de 300 espèces, dont un tiers est en voie de disparition. Il est amusant d’y voir des vaches, des chèvres, et des lapins, qui sont considérés ici comme exotiques.
Une des caractéristiques de ce zoo est la volonté de montrer les animaux dans un espace aussi naturel que possible, à l’opposé des cages traditionnelles. Les grilles sont remplacées par des fossés. Les orang-outang sont en liberté dans leur environnement naturel. Les animaux sont regroupés par types d’habitat. D’immenses volières permettent aux visiteurs de déambuler au plus près des animaux, oiseaux et papillons.
Des attractions ont été progressivement mises en place pour attirer plus de public, mais aussi pour le familiariser avec les animaux sauvages qu’il n’a pas l’habitude de côtoyer. Une des plus célèbres a été lancée en 1982 : « Breakfast with an Orangutan » qui est devenu depuis « Breakfast in the wild » où les visiteurs prennent leur petit déjeuner (écologique !) en compagnie de divers animaux sauvages. Chaque jour sont offerts plusieurs spectacles au cours desquels des animaux sauvages et des oiseaux démontrent leurs capacités. Il y a aussi de nombreuses activités éducatives, en particulier destinées aux enfants.
Tout cela a valu au zoo une grande réputation tant au niveau local que mondial, qui s’est traduit par une forte fréquentation. Le million de visiteurs a été atteint en 17 mois, bien en avance sur les prévisions. Et en 1987 plus de 10 millions de personnes avaient visites le parc. Il reçoit maintenant près de 2 millions de visiteurs par an.
Mais au-delà de la simple présentation d’animaux plus ou moins exotiques au grand public, le parc a joué un rôle de plus en plus important dans la conservation des espèces en voie de disparition. Cela concerne par exemple la procréation d’animaux : en 1975, est ainsi né le premier orang-outang en captivité (il y en a eu 44 depuis !) ; en 1994, est né Inuka, un ours polaire, dont la mort en 2018 a donné lieu à un quasi deuil national ; 2009 a vu la première reproduction de dragons de Komodo en dehors de leur Indonésie natale. Une nouvelle étape a été franchi en 2021 avec la réintroduction dans leur habitat indonésien d’origine de spécimens d’une espèce de tortue en voie de disparition (Chelodina mccordi). Il y a aussi un service vétérinaire spécialisé dans le traitement des animaux et oiseaux sauvages de tous types.
Au fil des années, le Singapore zoo a été rejoint par d’autres réserves de vie sauvage : le Night Safari, en 1994, le River safari, maintenant dénommé « River Wonders », en 2014, et, très récemment, le Bird Paradise, anciennement « Jurong Bird Park ». Tous ces sites présentent divers aspects de la flore et de la faune mondiale sous différents angles et valent la visite. L’année prochaine ouvrira dans le même secteur Rainforest wild, montrant la flore et la faune de la forêt tropicale en environnement naturel. Toutes ces entités sont regroupées au sein du Mandai Wildlife Group.
Les événements à l’occasion du cinquantenaire
Les événements relatifs au cinquantenaire ont commencé le 27 mai et s’étendront jusqu’en septembre. Ils comprennent des expositions, des ateliers, de nouvelles visites guidées, et une course a pied. Pour plus d’informations, cliquez ici.