Dans le cadre des 20 ans de Lepetitjournal.com, Yannick Lothou, Managing Director GMS chez AGS, nous raconte aujourd’hui son expérience, ses motivations et les souvenirs de ses vingt dernières années à Singapour.
Bonjour Yannick, comment êtes-vous arrivé à Singapour ? Depuis quand ?
Je suis arrivé à Singapour avec mon épouse fin 2001 dans le cadre d’une mutation professionnelle. Nous étions auparavant basés à Bangkok, où nous sommes restés durant sept ans.
Quels sont les évènements qui vous ont le plus marqué ?
En règle générale, il ne se passe pas grand-chose localement en termes d’évènements à Singapour, mais celui qui m’a le plus marqué est la mort de Lee Kuan Yew.
Quels ont été les challenges professionnels et personnels auxquels vous avez dû faire face ?
Le défi professionnel le plus important a été celui de monter l’enseigne AGS à Singapour à partir de rien, et d’arriver à un revenu à 8 chiffres après 10 ans !
Le challenge personnel le plus éprouvant a été le cancer de mon épouse pendant une longue année. Là aussi le résultat est positif, car elle est depuis en très bonne santé…
Quel appui vous ont apporté les différentes institutions françaises ?
Je suis membre de la FCCS (French Chamber of Commerce in Singapore) depuis son premier jour et même avant alors qu’elle s’appelait FBA (French Business Association). C’est enrichissant d’en être membre, car cela apporte un networking de qualité.
De plus, en janvier 2021, j’ai été nommé Conseiller du Commerce Extérieur de la France (CCE). Mon rôle est d’apporter un appui et un soutien aux entreprises privées (PME et entrepreneurs), aux VIE ainsi que de conseiller les pouvoirs publics. Aussi, ma mission est la promotion de l’attractivité de la France à Singapour.
Quels souvenirs gardez-vous de Singapour dans les années 2000 ?
Lorsque j’ai été muté ici, je n’y avais jamais mis les pieds et pourtant j’habitais à deux heures de vol de Singapour !! En arrivant de Bangkok, la première chose étrange que j’ai ressenti a été de ne plus entendre de klaxons sur les routes de Singapour, comme on peut l’entendre dans la majorité des villes du monde ! Aussi, la gentillesse des Singapouriens m’a touché, même si les Thaïlandais sont aussi très gentils.
En 2001, la population de Singapour ne faisait qu’à peine 4 millions contre 6 millions maintenant et la superficie de l’ile était bien moindre !
Les gens vivaient davantage dehors même si les grands centres commerciaux existaient déjà ! Le food court « outdoor » était « the place to be ». Le pays a changé en 20 ans..., tout comme la France, elle, a changé en 50 ans !
Avez-vous des membres de votre famille à Singapour ?
En effet, je suis accompagnée de mon épouse depuis 25 ans qui travaille aussi pour une enseigne française bien connue. Nous avons un fils de 4 ans qui est notre graal : il est arrivé au monde seulement quelques années après le cancer de ma femme alors que les docteurs nous disaient qu’il lui serait très difficile d’avoir des enfants après cette maladie !
Comment voyez-vous la situation actuelle à Singapour dans le contexte de la pandémie ?
Comparé au reste du monde, Singapour est un pays qui a été touché à un niveau moindre par la pandémie sanitaire, avec une trentaine de décès enregistrés (même si c’est déjà trop) !
Concernant la crise économique qui découle de cette pandémie, je reste très positif. Le gouvernement est solide et le peuple singapourien uni, c’est un pays qui se redressera rapidement je pense.
Comment envisagez-vous votre avenir ?
Très bonne question ! Comme souvent dans les expatriations, on se donne un objectif avec un temps minimum et maximum dans les pays d’accueil. Me concernant, voilà maintenant 25 ans que je suis en Asie et que je me pose la question tous les 3 ou 4 ans ! Je n’arrive toujours pas à y répondre. Bien entendu nos emplois nous amènent à rester à Singapour où nous aimons travailler par la dimension internationale.
Cela dit, depuis que nous sommes parents, nous imaginons un retour en France dans les 5 ans peut-être. Nous aimerions que notre enfant connaisse sa culture et ses racines autrement que par correspondance et/ou par notre biais de parents. Connaitre la France en vacances n’est pas suffisant.
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