Le 13 septembre dernier, Mme Halimah YACOB a été désignée 8ème Président de Singapour, et 1ère Présidente sans toutefois passer par des élections faute de candidats validés. En effet, le département des élections singapourien n’avait pas retenu les candidatures de ces concurrents à ce poste : Mohamed Salleh Marican et Farid Khan, tous deux hommes d’affaires, qui ne répondaient pas aux critères d’éligibilité. A savoir : qu’ils devaient diriger une société avec au moins 500 millions de dollars singapouriens en capitaux propres.
Privés d’élections, certains singapouriens ont manifesté leur mécontentement, notamment sur les réseaux sociaux et lors d’une manifestation silencieuse à Hong Lim Park. Dans son discours d’investiture du jeudi 14 septembre, la nouvelle Présidente a d’ailleurs appelé à l’unité, « bien qu’il n’y ait pas eu d’élection, mon engagement de vous servir reste le même » et a souligné le rôle qu’elle souhaitait donner à sa Présidence « en incarnant les valeurs que partage notre peuple : le multiculturalisme, la méritocratie et la bonne gouvernance. Ces valeurs sont encore plus importantes aujourd'hui et nous guident alors que nous allons de l'avant dans un monde troublé et incertain »
Son parcours et sa personnalité concentrent d’ailleurs ces valeurs mises en avant dans son discours d’investiture et celles plus généralement promues par la cité-Etat, à savoir la méritocratie et le respect du multiculturalisme .
D’origine modeste, habitant un HBD à Yishun, Halimah Yacob a 63 ans et est mère de 5 enfants, fait exceptionnel à Singapour. Et incarne cette carrière si emblématique des réussites locales.
Avocate de formation, elle entre en politique en 2001. Puis devient, dix ans plus tard, ministre de la Jeunesse et des Sports puis ministre des affaires sociales et de la Famille. Membre du PAP, Parti d’Action Populaire, au pouvoir depuis l’indépendance elle a présidé le Parlement depuis 2013 jusqu’à sa démission le mois dernier pour préparer sa candidature.
Fille d’un gardien de nuit indien, elle a du apporter les preuves qu’elle appartenait cependant bien à la communauté malaise pour être élue, en raison de la modification de la Constitution de novembre dernier qui réservait cette élection a un représentant malais.
Dans ces premiers pas de Présidente, elle a d’ailleurs mis en avant ses origines modestes et souhaite continuer à habiter au milieu des habitants de son HBD.