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Monaco/Singapour, jouer sur l’effet miroir pour séduire ?

Monaco VUE Monaco VUE
Vue de Monaco
Écrit par Clémentine de Beaupuy
Publié le 12 octobre 2017, mis à jour le 14 octobre 2017

A l’occasion du 1er festival du Film de Monaco qui se déroulera à Singapour à l’Alliance Française et au Capitol du 14 au 22 octobre 17, le petit journal de Singapour s’est interrogé sur les atouts de séduction de la principauté qu’elle pourrait mettre en avant pour attirer un public asiatique, notamment singapourien. Rencontre éclairante avec Benoit Badufle, directeur de développement du bureau du Tourisme de Monaco en Asie (Sud Est Asiatique, Chine et Corée du Sud).

 

Quand on pense à l’image de Monaco, avec des éléments tels que la sécurité et le luxe, n’ y a t’il pas des points communs avec Singapour ? Est ce pour vous une approche pour parler de Monaco ici ?

C’est vrai que Monaco et Singapour, toutes proportions gardées, ont des points communs. J’en vois trois principalement. D’abord, le grand prix de Formule 1. Comme à Monaco, le circuit singapourien est un circuit en ville. Au moment de la mise en place du grand prix de la cité-Etat, une délégation singapourienne s’est rendue à Monaco pour étudier la sécurité, la logistique, le stockage du matériel, pour voir comment il était possible de monter et démonter un Grand prix dans une ville.

Ensuite, il y a la mise en place des casinos. Lee Kuan Yew était hostile au début à la création de casinos sur son territoire. Il s’est laissé convaincre mais voulait éviter la criminalité et les trafics liés à ce type d’activité. Monaco avec la Société des Bains de Mer a été un des premiers endroits au monde à mettre en place des « integrated resorts » avec des loisirs, des offres pour la famille, des restaurants de qualité sans les désavantages de mauvaise réputation. Et c’est ce modèle qui a été utilisé par Singapour pour profiter à la clientèle locale et attirer une clientèle internationale sélective et haut de gamme.

Et, puis ensuite à Monaco comme à Singapour, il y a cet enjeu de la gestion de la densité du territoire qui est importante. Comment faire vivre sur un territoire réduit une société multiculturelle en respectant les droits fondamentaux de chacun ? Bien entendu, l’ordre de grandeur n’est pas le même : à Monaco, il y a 38.000 personnes dont 8.500 monégasques. Mais elle fait face à une des plus grandes densités au monde ! La sécurité fait partie de cette gestion du territoire. Je crois que la population a intégré dans son comportement et dans son intellect le souci de ne pas aller vers le désordre. Egalement, la gestion des déchets, de l’eau est aussi un défi pour nos deux villes à des échelles différentes. Contrairement à la mise en place du Grand prix ou des Casinos, Singapour ne s’est pas inspiré directement de Monaco mais il y a un effet miroir indéniable sur ce point là.

 

les personnes qui voyagent ont changé. Il faut s’adapter.

 

Est ce que ces points de convergence suffisent pour attirer des touristes du Sud-Est asiatique ?

Déjà, il faut que je précise que Monaco a une capacité limitée en termes d’accueil hôtelier : 2400 chambres et reste positionnée sur une clientèle de luxe. Nous essayons d’attirer aussi des populations qui peuvent avoir de retombées économiques, en termes d’investissement par exemple. Du fait de notre territoire, je travaille en accord avec le bureau des affaires culturelles, le bureau du développement économique, la fondation du Prince Albert… Nous avons un modèle très intégré et très participatif où tous les acteurs ont un rôle à jouer pour rendre Monaco attrayante à l’étranger. Et, puis aujourd’hui, les personnes qui voyagent ont changé. Il faut s’adapter. L’essentiel de sa clientèle était composé de « baby-boomers » américains et européens qui ont aujourd’hui plus de 55 ans. A Singapour ou en Malaisie, nous devons séduire une génération plus jeune, celle des générations X ou Y. En Chine, en Indonésie ou Thaïlande, les générations qui voyagent peuvent être encore plus jeunes. Grace Kelly, les Casinos, la Formule 1, n’évoquent surement rien pour ces générations asiatiques. Il faut montrer d’autres atouts et ne pas vivre uniquement sur son image passée. Le renouvellement de notre clientèle est enjeu crucial aujourd’hui. Il est nécessaire de re-contextualiser la destination de Monaco pour ces générations. Et un festival de Cinéma nous permet cela : parler de l’image à travers le glamour et l’histoire de Monaco mais pas uniquement. Cette année, ce festival se déroule à Singapour mais nous espérons le répliquer dès l’année prochaine dans un autre pays d’Asie du Sud-Est.

 

Justement, parlez-nous de la programmation de ce festival à Singapour ?

Il y aura 14 films et 2 documentaires projetés au Cinéma Capitol et à l’Alliance Française. L’objectif du festival est bien entendu de parler de l’histoire de Monaco avec une sélection de films ayant comme décor Monaco, de montrer des films avec Grace Kelly, princesse de Monaco, qu’une jeune génération ne connaît peut être pas. Mais pas uniquement. Il y a un documentaire qui sera projeté « Monaco : back to the future » de Christine Oberdorff, qui montre l’engagement environnemental de Monaco. De part sa taille, la principauté est un formidable laboratoire en termes de gestion de l’eau, de la circulation automobile et des piétons. Chaque jour, 45 000 personnes viennent y travailler sur une population de 38 000. C’est cette urbanisation pensée, soucieuse de l’environnement que nous souhaitons aussi montrer.

 

monaco film festival

Pour connaître l’ensemble du programme du Festival : c’est ici

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