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Lorànt Deutsch – Mon métier : raconter et vivre des histoires

Lorànt Deutsch, Langue française, Alliance française, SingapourLorànt Deutsch, Langue française, Alliance française, Singapour
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Écrit par Laetitia Person
Publié le 27 mars 2019, mis à jour le 12 avril 2019

Volubile et infatigable, nous serions tentés, un peu trop rapidement, de le qualifier de touche-à-touche. Terme, oh combien, réducteur, tant Lorànt Deutsch est passionné et perfectionniste dans l’âme. Après s’être distingué au théâtre avec Métronome, son histoire de Paris au gré des stations de métro, nous le retrouvons sur scène avec son nouveau spectacle La folle aventure de la langue française, qu’il présente le 1er avril à l’Alliance française de Singapour. Lorànt Deutsch s’est confié au Petit Journal de Singapour.

 

 

Lepetitjournal.com : D'où vous vient cette passion pour l’histoire de France ?

Lorànt Deutsch : Cette passion remonte à l’enfance. Elle est liée à un programme télévisé qui s’appelait La dernière séance, présenté par Eddy Mitchell. Cette émission était diffusée le mardi soir. Comme je n’avais pas école le mercredi, je pouvais la regarder avec mes parents. Il y avait souvent des westerns, des grandes épopées, des péplums, etc… Toutes ces belles histoires, me faisaient rêver et voyager. Elles alimentaient mon imaginaire et me permettaient de faire des histoires le lendemain avec mes Playmobil et mes soldats de plomb. Tous les mercredis, je revivais les grandes histoires que j’avais vues la veille, cela nourrissait mes scenarii. Un jour ma mère m’a expliqué que ces histoires, pour la plupart, étaient inspirées de notre histoire à nous, de l’histoire de France ou de l’histoire de l’humanité. C’est de cette façon que j’ai commencé à lire des livres d’histoire pour les enfants, puis de la littérature. Cela m’a progressivement conduit à mieux découvrir Paris où, en plus cette histoire avait rendez-vous avec mon quotidien, puisqu’elle se déroulait là où j’habitais. J’ai pris conscience, tout d’un coup, que le lieu où j’habitais avait une histoire.

 

J’aime toutes les époques de l’histoire de France. Mais, finalement, je suis très content de vivre à la mienne. Avec les dangers qui régnaient dans le passé, avec les maladies, la famine, etc. je n’aurais pas survécu bien longtemps avec mon physique.

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ?

J’ai commencé par écrire sur l’histoire de Paris. Cela m’a toujours passionné, car je me suis aperçu, enfant, que beaucoup de noms avaient des énigmes. C’était source d’enquête pour moi. Au départ, c’était les noms des stations de métro, qui ont chacun une histoire. Reprendre cette histoire me permet de me sentir mieux dans mon présent. Aimer l’histoire, ce n’est pas aimer le passé, c’est davantage aimer le présent, vouloir le décrypter, le décortiquer et comprendre comment nous en sommes arrivés là.

 

Vous êtes "multifacette" : écrivain, acteur, homme de spectacle, un peu linguiste... C'est une évidence pour vous de passer de l'un à l'autre ? 

Je suis comédien, mon métier premier est de parler, de jouer, d’avoir un public. Quand on est écrivain, on est devant une page blanche et on ne voit personne. Par conséquent, en quittant l’écrit pour l’oral, et en présentant mes travaux, car finalement ce spectacle est une synthèse de mes travaux à l’écrit, c’est une manière de retrouver le public, que j’avais un peu perdu en écrivant.

 

Il y a le même plaisir dans l’écriture et le jeu. Ce qui me plaît, c’est l’alternance. Je suis très heureux d’écrire par moment, de prendre du temps pour produire un livre. Et par d’autres moments, je suis très heureux d’être avec d’autres comédiens sur scène ou dans un film. J’ai l’impression de faire le même métier, à savoir de raconter et de vivre des histoires.

 

Ce nouveau spectacle est tiré de votre livre Romanesque. Est-ce facile de passer de l'un à l'autre ? Avez-vous su en écrivant ce livre que vous l'adapteriez pour en faire un spectacle ?

Ce n’est pas difficile car justement ce livre, Romanesque, je l’ai conçu comme un spectacle. Je l’ai donc écrit à deux mains. D’un côté, j’écrivais le livre et de l’autre, je composais le spectacle. Il s’est construit comme une volonté oratoire d’aller le déclamer sur scène. Et là, je retrouve mes premières amours qui est d’aller vers le public, d’utiliser la langue plutôt que la plume.

 

Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire un livre sur l’histoire de la langue française ?

J’ai d’abord eu l’idée de monter un spectacle avant d’écrire le livre. Cette envie a émergé pendant que je concevais le spectacle d’une ballade à Paris le long de la Seine. Mais, je voulais d’abord me tester, faire quelques rendez-vous avec le public avec d’autres spectacles ou des conférences autour de mon travail. Ce livre est centré autour d’un thème car mon travail est de montrer la relation spatio-temporelle avec notre histoire, qui est souvent la matrice de la géographie. Je veux montrer que la surface des choses dans laquelle on vit a été pétrie par l’histoire.

 

Vous étiez déjà à Singapour en mai 2018 pour un spectacle, une ballade le long de la Seine. Pourquoi un retour si rapide ?

Pourquoi ne pas revenir quand on aime ? J’avais envie de retrouver la saveur et le goût. Le précédent spectacle s’est tellement bien passé, nous avons eu tellement de retours positifs qu’une seconde tournée s’est créée naturellement avec des demandes et des partenariats. Nous sommes en train de tisser des liens qui nous rapprochent incroyablement. J’ai l’impression que Singapour n’est qu’à deux heures de chez moi !

 

Loran Deutsch

 

Le 1er avril à 20h à l'Alliance française de Singapour.
Pour réserver vos places, c'est ici

 

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