Les 3 librairies Kinokuniya a Singapour sont fermees depuis le 7 avril, début de la date du confinement instaure par le gouvernement et prévoient de rouvrir le 2 juin si la date officielle de reprise d’activite est maintenue. Le commerce en ligne a toujours lieu mais seuls les titres physiquement en rayon peuvent être livres, les expéditions depuis l’etranger n’ayant plus lieu. De fait, celles-ci n’ont jamais été interdites mais les augmentations de tarifs de fret aerien sont devenus prohibitives pour certains pays (jusqu’à 5 fois pour les expéditions depuis les Etats Unis ou Taiwan par exemple), ce qui n’est pas tenable commercialement. Les aides gouvernementales destinees aux employes singapouriens (mais pas étrangers…) ont aide la treserorie. Le gouvernement singapourien a également fait pression auprès des propriétaires pour que la subvention qu’ils leur avaient octroyees soit bien passee aux locataires de baux commerciaux (ce que certains propriétaires indelicats n’avaient pas fait).
Les ventes de la section francaise ont augmente de façon spectaculaire entre la date de l’annonce du confinement a venir (le premier ministre Lee Hsien Long l’a annonce le 31 mars) et le dernier jour d’ouverture de la librairie six jours plus tard : la clientele a massivement soutenu Kinokuniya et sont partis en priorite les romans (les plus épais), les livres de soutien scolaire (achetes par les parents ayant anticipe la fermeture des établissements scolaires). Puis l’arret brutal pendant presque 2 mois. Les expéditions de France sont arretees faute de main d’œuvre a la fois dans les entrepôts des fournisseurs de livres en France et de traitement dans le service logistique a Singapour : reduction obligatoire du nombre d’employes et distanciation physique pour la preparation des commandes rendent le travail beaucoup plus difficile. Même si toute aide est bonne a prendre en ce moment dans le monde de la vente en detail, Kinokuniya a cependant décider de ne pas faire la demande d’assistance financiere proposee par le CNL, la laissant ainsi aux librairies de taille moindre.
Cecile Collineau, en charge du rayon francais chez Kinokuniya, travaille depuis son domicile, une grande partie du travail de libraire pouvant effectivement s’effectuer de manière délocalisée (surtout pour les achats). Elle continue à parler avec ses interlocuteurs en France, eux aussi a domicile et avec quelques clients a Singapour qui lui demandent si tel titre est en stock. Elle coordonne par ailleurs les informations en provenance de France avec les 2 autres rayons francais Kinokuniya a Tokyo et Dubai. Elle profite également du confinement pour augmenter son rendement de lecture, visionner des conferences littéraires (notamment celles du Jaipur Literature Festival) et suivre 2 MOOC : l’un sur la science-fiction, offert par l’universite d’Artois en France, et un autre sur la littérature contemporaine chinoise propose par Harvard aux Etats-Unis.
La reprise ne sera pas simple. Il s’agit par exemple se préparer a l’accueil du public dans un environnement qui assure les conditions sanitaires optimales pour les employes et les clients. Et cote achats, il faut faire le point sur les commandes de nouveaux titres qui sont restees en suspens, bloquees dans des entrepôts, voire passees aux oubliettes par des fournisseurs pris de court par les annonces gouvernementales. Beaucoup d’editeurs en France ont revu totalement leur programmation de parutions d’ici la fin de l’annee 2020 ; certains ont annonce qu’ils ne feront paraitre que 40% de leur catalogue. Il est évident que les gros titres attendus paraitront ; en revanche, il ne restera probablement pas de place pour les premiers romans par exemple.
Merci de nous suivre sur Instagram, de liker notre Page Facebook et de vous abonner à notre newsletter !
Sur le même sujet
L'annuaire 
