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Figure8, les Frenchies de la scène singapourienne

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Les deux soeurs derrière Figure8 Agency - Dona & Dany
Écrit par Clémentine de Beaupuy
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 6 juillet 2017

Danser comme des fans  déchainés sur les tubes de M, découvrir le groupe hype du moment avec La Femme ou se la jouer collé/serré au concert de Julien Doré, tout cela a été possible, à Singapour, grâce à l'énergie débordante, de Dona et Dany, les 2 jumelles fondatrices du Figure8. Rencontre avec Dona, passionnée de musique, de l'agence chouchou des francophones? mais pas seulement.
 

 

www.lepetitjournal.com/singapour - Qui êtes vous Dona ?

- Je suis française, d'origine laotienne. J'ai grandi en France à Nantes  avec ma s?ur jumelle, Dany qui a recemment rejoint Figure8 Agency. J'ai 33 ans. J'ai toujours eu une très grande passion pour la musique. J'avais des parents fêtards qui m'ont donné incontestablement ce goût-là. Chez nous, il y avait toujours des disques à fond ! Comme beaucoup d'adolescents, j'ai eu mon groupe de musique : ma s?ur faisait de la guitare et je chantais.

Mais j'ai assez vite compris que me mettre au devant, sur scène ne me correspondait pas vraiment. Je me suis tournée vers des études de commerce, pour accompagner la promotion de la musique. J'ai choisi une ville fêtarde et culturelle : Toulouse. J'y ai fait de nombreuses rencontres qui ont été déterminantes dans mon parcours professionnel.   Ce choix je ne le regrette pas. Au contraire.

Pendant mes études, j'ai fait un stage de 6 mois à Tokyo au bureau export de la musique francaise et j'y ai découvert une scène musicale incroyable. Le Japon est le 2nd marché de la musique au monde ! J'ai eu la chance d'etre embauchee a plein temps a l'issue de ce stage, et suis restee environ 3 ans la-bas.

Parlez-nous de l'agence Figure8: de quelle envie est née cette société ?

- Figure8,  est d'abord née de l'envie de soutenir le développement de la scene indie d?Asie du Sud-Est . Avec mes amies Marie Berst et Cécile Gauthier, et après mon expérience japonaise, nous avons crée Figure8 à Singapour en faisant le pari du développement d'une scène musicale locale. Marie avait travaillé avec moi au Japon et nous allions nous servir de notre expérience. En 2011, quand nous nous sommes lancées, il y avait peu de concerts. Nous avons créé un festival de musique appelé UpToTheSky avec comme fil conducteur le meilleur des groupes indés de l'Asie du Sud-Est tels que White Shoes et The Couples Company, Sore, The Great Spy Experiment, Bani Haykal, The Trees and The Wild, Tenderfist?En parallèle à ce festival,  nous avons proposé un programme consacré aux films expérimentaux de musique et courts métrages réalisés par Ho Tzu Nyen, un grand artiste singapourien et Vincent Moon (Blogothèque / Take away show). Notre festival était destiné à attirer un public qui avait un vif intérêt pour la musique actuelle d'Asie du Sud-Est et proposer une filmographie correspondante. C'était un beau projet. Pendant longtemps, nous avons géré l'agence Figure8 en parallèle d'autres emplois. Récemment, nous avons décidé, avec ma s?ur, Dany de nous y consacrer à plein temps en développant de nouvelles activités. Dany voudrait se consacrer en partie au lien entre musique et film.

 

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TomGirl et La Femme en concert à SCAPE - Figure8 agency

Votre agence est une référence pour la communauté française  avec les concerts de M et celui de Julien Doré cette année (entre autres). Pensez-vous que cette production française peut intéresser un public singapourien ?

- Cela ne s'est pas posé en ces termes. J'ai continué avec mes associées ce que nous avions appris. Au bureau à Tokyo, notre travail consistait à soutenir les productions françaises (tous les artistes signés sur un label français) au Japon en les reliant à des informations et des acteurs pertinents sur place : des labels japonais, des promoteurs, des festivals ou des agents, etc. C'est une vraie aide pour l'industrie française pour développer ses entreprises à l'étranger. Donc, lorsque Figure 8 est née,  c'était un choix assez évident pour nous de collaborer avec les groupes français et asiatique de la région.

Dans cet esprit, nous avons associé en concert Saycet avec White Shoes et The Couples Company, Emilie Simon et Charlie Lim,  La Femme et le groupe TOMGIRL. Nous aimons inviter les groupes asiatiques à jouer avec des groupes étrangers. Cela crée des opportunités plus importantes pour que les  talents locaux et régionaux soient reconnus à l'échelle internationale.

Au fil du temps, il y a eu une demande de musique française notamment après le succès du premier concert de -M- (Matthieu Chedid) à Singapour. Nous l'avions amené purement à Singapour parce que nous étions des grands fans de sa musique. Le  concert a connu un grand succès : 1500 personnes sont venues l'écouter. Ce succès nous a donné confiance pour faire venir des groupes français ici à Singapour.

Mais, la ligne conductrice de nos choix est celle de la musique que nous aimons quelle soit française ou non, internationale, régionale ou locale.

 

Justement, comment définiriez vous la scène musicale locale ? Existe -t' elle vraiment ?

- Oui, soutenue et initiée par l'Etat notamment. Il y a 2 ans environ, les labels internationaux tels que Warner ou Sony, ont reçu des subventions s'ils signaient avec des artistes singapouriens. Ce système a permis de soutenir les artistes à l'exportation et d'augmenter ceux qui souhaitaient se lancer dans cette voie. En 2017, à Singapour, je crois qu'il existe une scène locale qui exprime une identité et une certaine fierté et surtout qui a développé un « son » bien à eux. Les 2 grandes tendances de cette musique sont : futuriste, mêlant la Soul et l'électronique et le Rock Indé représentait par des groupes comme Tomgirl par exemple.

 

Justice à Singapour en Août, c'est énorme ! Comment avez vous fait ?

- Tout simplement : nous avons travaillé directement avec le management de Justice pour sécuriser la date. Nous adorons ce groupe! Nous pensons qu'il est emblématique de l'histoire de la musique électronique française - ce qu'on appelle le «French Touch». Ce segment de la musique électronique est très particulier. Il a des racines dans la Soul musique et les rythmes africains. Les gens ne se rendent pas compte, mais quand on leur dit,  cela apparaît comme tout à fait logique pour eux ! Pour nous, le concert de  Justice  est une étape importante. Nous espérons qu'il ouvrira davantage d'opportunités pour que nous puissions participer à des actions internationalement reconnues en Asie.

 

Justice

Un scoop : qui viendra l'année prochaine à Singapour ? 

Ah,ah, ah ! Un groupe africain incroyable, fin 2017, des vrais rockeurs du désert ! Et,  en 2018, deux artistes très actuels, dont l'un français. C'est en cours, je ne peux dévoiler les noms ... 

clémentine de beaupuy
Publié le 5 juillet 2017, mis à jour le 6 juillet 2017

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