Selon le rapport du Crédit Suisse Research Institute, Singapour arrive au quatrième rang mondial en terme de richesse* personnelle, qui est estimée à $S 331.000 en moyenne par habitant. C'est le second pays le plus riche en Asie-Pacifique derrière l'Australie
Malgré la crise financière qui a secoué le monde, la richesse mondiale a augmenté de 72% pendant les dix dernières décennies. C'est ce que révèle le Crédit Suisse Research Institute dans son premier rapport sur la richesse mondiale (Global Wealth Report 2010) qui analyse la pyramide des richesses de divers pays et régions tout en mettant en évidence de nouveaux constats et perspectives.
L'année dernière, le nombre de millionnaires à Singapour a bondi de 26%. Selon un rapport publié en septembre par le Boston Consulting Group, un ménage sur dix y dispose d'un patrimoine géré d'au moins un million de dollars. Pour intégrer le classement Forbes Asie à Singapour et être classé parmi les 40 plus riches, il faut disposer de la somme de S$ 190 millions. La famille Ng Teng Fong, est n° 1 avec une valeur nette de S$7.8 milliards de dollars, suivi par la famille Khoo. Le milliardaire Peter Lim qui s'était porté acquéreur du club de football de Liverpool avant de jeter l'éponge est classé 8eme.
Les nouveaux riches étrangers s'installent dans la cité-Etat pour plusieurs raisons
Parmi le nombre croissant de nouveaux riches étrangers, on trouve notamment des Chinois, des Indiens et des Indonésiens, qui ont fait de la cité du Lion, leur résidence familiale afin de scolariser leurs enfants tout en faisant des affaires à l'extérieur du pays. A l'instar de la star Jet Li - acteur, producteur de cinéma et champion de wushu- qui a pris la citoyenneté singapourienne afin de scolariser sa fille Jane.
Autre raison invoquée : après des années de résistance, Singapour a connu un changement depuis la construction des deux casinos, faisant ainsi le pari d'attirer des visiteurs relativement riches dans la région "Il y a dix ans, Singapour était ennuyeux. Vous veniez à Singapour pour travailler et il n'y avait pratiquement aucun endroit pour jouer. Maintenant, peut-être que vous passerez une demi-journée ou un jour de plus au casino. Il y a aussi des attractions supplémentaires qui permettent de développer les affaires, et s'il y a plus d'affaires, cela signifie qu'il y aura plus d'opportunités d'investissement", précise Song Seng Wun, économiste.
17 % des acheteurs étrangers des biens de haut de gamme dans le premier trimestre 2010 sont des Chinois et leur nombre est en hausse. Dernièrement, un luxueux penthouse de 7.072 m² situé au centre de Singapour, s'est vendu à S$ 30 millions. L'acheteur est un résident permanent originaire de Hong Kong et le vendeur, un magnat indien qui l'avait acheté en 2006 pour S$17.3millions.
Les résidences de luxe comme Sentosa Cove attirent la clientèle chinoise
Grâce à une croissance économique sans précédent, la Chine compte aujourd'hui plus de 800.000 millionnaires. Situés au troisième rang des acheteurs étrangers de propriétés à Singapour, les Chinois se montrent particulièrement friands des bungalows de luxe situés à Sentosa Cove. Le groupe immobilier DTZ (conseil international en immobilier d'entreprise) révèle que les riches Chinois adorent l'ile de Sentosa, parce qu'elle offre des spécificités difficiles à trouver ailleurs.
"Ils aiment ce style de vie de vacances. C'est un emplacement unique entouré par la mer où il y a une très belle vue du front de mer. De plus c'est une communauté privée."
Un pareil luxe est hors de prix. Le bien le plus petit se vend à partir de S$ 5 millions. Un acheteur a par exemple payé S$ 56 millions pour quatre bungalows.
Des règlements précis et un régime fiscal favorable proposent de nouvelles offres pour les acheteurs. "Il n'y a aucun impôt sur les plus-values à Singapour. Le marché immobilier est transparent et très bien réglé." De plus, Singapour a profité des récentes restrictions politiques de la Chine qui ont réduit tous les secteurs du marché immobilier.
De leur côté, les établissements bancaires inventent toute sorte de nouveaux produits adaptés à cette nouvelle clientèle. Par exemple, Citibank a lancé la semaine dernière une carte de crédit exclusive Ultima pour les super riches de Singapour, où les membres sont admis sur invitation et doivent avoir S$ 5 millions de liquidités sur leur compte.
L'arrivée des nouveaux riches a créé de nouvelles fortunes à Singapour tout en creusant l'écart économique entre les riches et les pauvres. L'afflux de richesse étrangère n'est pas très bien accueillie par tous les Singapouriens qui s'interrogent sur leur avenir?mais ceci est un autre sujet.
*La richesse est calculée sur la valeur des actifs financiers comme les actions et obligations ainsi que les actifs non financiers - principalement le logement - moins les dettes d'une personne.
Carole Chomat (www.lepetitjournal.com-Singapour) Lundi 18 octobre 2010