Les Singapouriens sont de plus en plus nombreux à choisir la France pour leurs études. Ils étaient environ 500 en 2015. Leur nombre augmente d'environ 10 % par an. La conclusion d'accords entre établissements (doubles diplômes, programmes d'échanges) et l'implantation de campus français à Singapour (INSEAD, ESSEC ? dont le nouveau campus a été inauguré en 2015, cursus de Sorbonne-Assas International Law School) créent un cadre favorable au développement de ces échanges.
Le choix de la France n'a pas toujours été évident. À la fin des années 70, les étudiants singapouriens qui partaient en France devaient souvent commencer par apprendre la langue. Leur décision se prenait souvent par défaut, motivée par l'obtention d'une bourse du gouvernement. Outre l'apprentissage du français, il fallait passer par les classes préparatoires et accepter le principe de faire au total 6 ans d'études au lieu de 3 dans les pays anglophones. La différence était telle que le Premier ministre Lee Kuan Yew, avait décidé de gratifier d'office de plusieurs années d'expérience les jeunes ayant étudié dans certains pays dont la France?! Chia Yew Boon, consultant dans le domaine des fonds de capital de risque et de placement privé, fait partie des pionniers. Il a passé 6 ans en France au début des années 80. Son père lui avait dit : « À l'âge de 40 ans, tu ne regretteras pas d'avoir pris plus de temps pour faire tes études ». Chia Yew Boon ne regrette pas de l'avoir fait, il continue aujourd'hui de travailler régulièrement avec des Français.
Les choses sont plus simples aujourd'hui. A l'instar du French Double Degree Program (FDDP), mis en place avec sept grandes écoles françaises, qui dispense les étudiants, recrutés parmi les meilleurs, de passer par les classes préparatoires, les échanges inter-établissements se sont développés et des doubles diplômes ont été mis en place. Les nouvelles générations doivent beaucoup à Lim Kah Bin, diplômé de Centrale Paris à la fin des années 70, qui dans le cadre de sa carrière à NUS, a été à l'origine de ces programmes. Certains élèves suivent l'ensemble de leur cursus en France. C'est notamment le cas de ceux qui, comme Tang Hwa Kwee, journaliste au Lianhe Zaobao, vont étudier à Sciences Po Paris.
Pourquoi la France ? Les raisons en sont souvent multiples. Partir étudier en France est d'abord un moyen de découvrir un autre système d'enseignement que le modèle anglo-saxon et, ce faisant, de se différencier. La France, avec l'Allemagne, le Japon et la Chine, fait partie des 4 destinations prioritaires encouragées à ce titre par le gouvernement. Les Singapouriens sont sans doute aussi sensibles à la culture de la France et à son art de vivre. Probablement encore sont-ils attirés par la réputation des écoles et des universités françaises.
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Tom Tiger (www.lepetitjournal.com/singapour) jeudi 24 mars 2016 (article publié dans le magazine Singapour)
Dans le numéro 6 du magazine Singapour: un dossier sur l'Education (Le prix de l'excellence) - Lire en ligne sur Issuu/ Liste des points de distribution du magazine à Singapour