

Depuis le décès du Dr Toh Chye Chin, beaucoup d'hommes politiques se sont manifestés exprimant leur admiration et leur gratitude pour son immense contribution à la nation. Mais qui était cet homme âgé de 90 ans
L'un des pères fondateurs du Parti d'action populaire (PAP), le Dr Toh Chin Chye, est décédé la semaine dernière, le 3 février à l'âge de 90 ans. "Il était l'incarnation du dévouement et du sacrifie, on s'en souviendra comme l'un des principaux pères fondateurs de Singapour". Homme politique, son action laissera une trace dans l'histoire de la cité-État.
Dr Toh Chye Chin, un combattant
Beaucoup de Singapouriens se souviennent de Dr Toh comme un combattant. Lorsque Singapour accède à son autonomie en 1959, c'est lui qui dirige le comité chargé de concevoir l'État, son hymne national et son étendard. Alors nommé vice-premier ministre en 1965 lors de l'indépendance, il renonce à ce poste en 1968 afin de devenir ministre de la Science et de la technologie jusqu'en 1975. Puis, il devient ministre de la Santé jusqu'en 1981. Dans la dernière partie de sa carrière politique, il fut simple député où il s'opposa fermement contre son propre parti. Ses opinions tranchées sur les diverses questions politiques gouvernementales telles que la limite d'âge - le relèvement de l'âge de retrait du CPF de 55 à 60 ans dans le cadre de la Caisse de prévoyance et le système Medisave qui devrait être une responsabilité gouvernementale, furent ses principaux désaccords. Il s'était retiré de la vie politique en 1988.
Dr Toh Chye Chin, un homme à l'image de son parti
Comme le rappelle le quotidien The Online Citizen, en 1974, alors que Dr Toh était vice-chancelier de l'université de Singapour, des agents d'immigration accompagnés par des policiers anti-émeute ont mené un raid sur le campus de l'université entrainant la détention et l'expulsion de six étudiants actifs au sein de l'association étudiante de l'université.
En septembre 1979, Dr Toh préconisait la stérilisation des schizophrènes, la seule pratique afin de prévenir l'hérédité de cette maladie en référence aux études Gottesman et Shields et Heston. Le Singapore Medical Association avait alors mis en garde contre ce plaidoyer "la stérilisation pour les personnes atteintes de schizophrénie doit être volontaire". Faisant ainsi écho aux politiques antinatalistes mises en place en 1960 et 1970 limitant à deux le nombre d'enfants par famille, les couples étant incités à se faire stériliser après leur second enfant. Améliorer le patrimoine génétique des Singapouriens en décourageant la "reproduction" chez des personnes aux anomalies génétiques pour construire une nation d'excellence, d'élite où la supériorité raciale primerait comme l'expliquait Lee Kuan Yew le 27 Décembre 1967 : "Three women were brought to the Singapore General Hospital, each in the same condition and needing a blood transfusion. The first, a Southeast Asian was given the transfusion but died a few hours later. The second, a South Asian was also given a transfusion but died a few days later. The third, an East Asian, was given a transfusion and survived. That is the X factor in development."
Aujourd'hui, beaucoup reconnaissent que "si le PAP avait suivi les idées de Dr Toh, la société Singapourienne serait aujourd'hui plus équitable et finalement plus forte". L'histoire nous apprend également qu'à deux reprises Lee Kuan Yew voulait démissionner de son poste de Premier ministre. Dr Toh aurait pu choisir de le remplacer et devenir ainsi Premier Ministre. Le renouveau politique de la cité-État aurait-il eu lieu ?....
Carole Chomat (www.lepetitjournal.com-Singapour) mardi 7 février 2012

















