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ADOPTION – Les mentalités évoluent…doucement

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 15 juin 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

 

Selon une étude menée par le "Department of Social Work" de l'Université Nationale de Singapour (NUS), les Singapouriens envisageraient l'adoption d'enfants comme une ultime solution pour construire leur famille

Une enquête réalisée entre mars et avril 2010, auprès de 1.200 citoyens Singapouriens âgés de 18 à 60 ans, avait pour objectifs de comprendre les mentalités, les croyances et les opinions de la population Singapourienne en matière d'adoption.
Elle a été réalisée par le Dr Jayashree Mohanty, professeur adjoint du "Department of Social Work" de l'Université Nationale de Singapour et par le Dr Srinivasan Chokkanathan, maître de conférences en études de gestion dans le domaine de la gérontologie à Temasek Polytechnic.

L'adoption : oui en dernier recours et non pour agrandir une famille existante
Ce que les recherches montrent c'est que 1.094 Singapouriens envisageraient l'adoption comme une alternative pour fonder une famille. Toutefois, il l'a considère comme un dernier recours, une deuxième chance lorsque tous les traitements contre l'infertilité auraient échoué. Mais cette proportion de gens ouverts à l'adoption est encore plus faible que dans d'autres pays avec des populations de même origine sociale, comme les États-Unis ou le Canada.
Il en ressort également qu'ils ont une attitude négative à l'égard des parents biologiques qui placent leurs enfants dans des foyers pour être adoptés. En effet, près de la moitié des personnes interrogées, estiment que les mères qui abandonnent leurs enfants sont irresponsables, insensibles et égoïstes.

Un sujet encore tabou
Les chercheurs ont été surpris de constater que seulement 69 % des personnes interrogées pensent que les enfants adoptés doivent être informés de leur adoption. Près des deux tiers affirment que ces enfants adoptés ne doivent être informés de leur statut qu'à l'âge de 16 ans.
Pourtant les études dans d'autres pays ont montré que dire à un enfant à l'âge de trois ou quatre ans qu'il est adopté est bénéfique pour son développement et son bien-être psychologique. La divulgation aux enfants à un âge plus précoce permet à ce dernier de se réconcilier avec le statut de son adoption.
Encore plus surprenant, 72 % pensent également que les parents adoptifs ne devraient pas divulguer à leurs amis, voisins et communauté le statut de l'enfant adopté.
Les chercheurs ont déclaré que tous ces résultats soulignent la nécessité de sensibiliser le public sur l'importance de l'adoption d'enfants et de fournir une aide continuelle auprès des parents adoptants et enfants adoptés.
Ils estiment d'ailleurs, que les conclusions de cette étude peuvent aider les organismes compétents  à faire appliquer des politiques appropriées et faire évoluer les programmes  de sensibilisation sur un sujet qui a encore besoin d'être visiblement expliqué.

Car une évolution des mentalités en matière d'adoption pourrait devenir une solution face à la chute du taux de fécondité de Singapour, qui a atteint son plus bas niveau l'an dernier avec 1,23 ; bien en deçà du taux de 2,1  qui serait nécessaire pour que la population puisse se  renouveler.
Les conclusions de cette étude seront présentées lors de la « Conference on Social Work and Social Development » qui aura lieu ce mois ci à Hong Kong ainsi que le mois prochain aux Pays-Bas lors de  « l'International Conference on Adoption Research ».

Plus d'informations sur l'adoption à Singapour ici

Lire aussi notre article - Le sérieux défi de la natalité

Carole Chomat (www.lepetitjournal.com-Singapour) mardi 15 juin 2010

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Publié le 15 juin 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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